Pourquoi la veille de la prévisible attaque, le ministre de l’Intérieur a pris la décision de mettre à la retraite d’office 17 hauts gradés de la garde nationale dont 2 généraux, 14 colonels et un capitaine !
L’ambassade des États Unis à Tunis sise au Lac-Nord et l’école américaine ont été prises d’assaut par les « enfants du Mossad » le vendredi 14 septembre dans l’après midi après la prière collective du vendredi ! Bilan : quatre morts et 22 blessés côté agresseurs, une centaine de véhicules ont été brûlés, pillage systématique de l’école américaine. La police nationale a eu son lot de blessés estimé à 24 policiers.
Une vraie catastrophe nous tombe sur la tête. Une première dans l’histoire de la Tunisie qu’une ambassade étrangère soit attaquée avec une telle violence et une telle haine. Les conséquences de tels actes se feront sentir à partir de la semaine prochaine ! Il n’est pas étonnant que Washington annule ou suspendrait unilatéralement l’Accord pour la garantie américaine de prêts signé en mois de Mai dernier entre les deux parties à Deauville. La garantie donnera à la Tunisie la possibilité de souscrire de nouveaux emprunts des marchés internationaux afin qu’elle puisse fournir des services essentiels pour la Tunisie. Dans cette éventualité, le taux d’intérêt passerait de 3 % à 15 à l’instar de la Grèce. Cette annulation de garantie pousserait la Banque centrale à prendre des mesures restrictives pouvant étrangler l’économie tunisienne. La deuxième mesure de rétorsion pourrait être la suspension provisoire de son aide financière en attendant de voir plus clair.
Cette attaque sauvage des intérêts américains à Tunis pousserait les Américains à demander au gouvernement provisoire l’installation d’une base militaire américaine dans notre pays pour assurer une protection efficace de ses intérêts diplomatiques, culturels et économiques. Le présent gouvernement peut-il refuser une telle demande ? Difficile, compte tenu de son incapacité constatée hier de prévenir et de s’opposer à cette prise d’assaut.
Il n’est plus étonnant que le président Obama intervienne personnellement pour imposer une feuille de route pour la Tunisie en relation avec la fin de l’échéance de la légitimité électorale prévue pour le 22 octobre à minuit ! Washington n’acceptera pas un vide politique et un effondrement de l’autorité de l’État dans notre pays. Washington n’aura pas les moyens d’intervenir en cas de dérapage sécuritaire et ne souhaiterait pas que Paris prenne part dans des telles circonstances car la Tunisie est sortie de facto et d’une manière définitive de la zone d’influence française depuis le 14 janvier 2011.
Washington dispose de beaucoup d’atouts pour jouer le médiateur politique en Tunisie et elle a tout fait pour les avoir. Elle songera certainement à imposer une Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation pour concevoir une nouvelle feuille de route préparant la Tunisie au prochain rendez-vous électoral. Elle proposera un toilettage rapide de la Constitution de 59 pour réinstaller l’État de droit dans notre pays, car poursuivre la rédaction du projet de Constitution de l’ANC est contre productif eut égard l’incohérence du document préparé.
Ce vendredi noir-vert a consacré d’une manière définitive l’entrée de la Tunisie dans la zone américaine et la mainmise de l’oncle Sam sur nos affaires intérieures sous prétexte de sauvegarder ses intérêts et protéger ses citoyens.
Dire que cette attaque salafiste-jihadiste n’est pas un stratagème, c’est insulter notre intelligence. Le Mossad a fait du bon boulot et il est sur le point de réussir d’impliquer les Américains dans les affaires intérieures tunisiennes. Sans être expert en sécurité, les dispositions prises par le ministère de l’intérieur ne sont pas adéquates pour ne pas dire plus.
Si on est dans une vraie démocratie, les élus du peuple devront diligenter une enquête indépendante sur les événements de ce vendredi noir-vert du 14 septembre 2012. L’enquête nous dira pourquoi la veille de l’attaque le ministre de l’Intérieur a pris la décision de mettre à la retraite d’office 17 hauts gradés de la garde nationale dont 2 généraux, 14 colonels et un capitaine ! L’enquête n’aura pas de difficulté pour vérifier que ce rassemblement autour de l’ambassade US n’a pas été autorisé ! Trop de coïncidences, trop de départs à la retraite et trop de congés de maladie !