Ettajdid et le PDP critiquent le renvoi de l’ambassadeur syrien. Manifestations de soutien à la Syrie à Tunis.
Le mouvement Ettajdid (ancien parti communiste) a publié, samedi 4 février, un communiqué dans lequel il s’étonne de la décision des autorités tunisiennes de renvoyer l’ambassadeur syrien.
Après avoir rappelé son soutien inconditionnel au peuple syrien et dénoncé la barbarie dont il fait l’objet, Ettajdid a indiqué que la décision des autorités tunisiennes est, à la fois, précipitée et irréfléchie et ne prend pas en considération la complication de la situation au Moyen-Orient. Ettajdid évoque également l’implication de certaines parties arabes, particulièrement du Golfe, dans le conflit syrien et ces parties, selon Ettajdid, sont encouragées par certains pays occidentaux.
La décision tunisienne, indique le communiqué signé par Ahmed Ibrahim, ôte à la diplomatie tunisienne la marge de manœuvre nécessaire pour solutionner le problème syrien sans intervention militaire avec tous les risques d’une guerre civile destructrice que cette guerre peut engendrer. Ahmed Ibrahim conclut son communiqué en rappelant la nécessité de protéger la diaspora tunisienne en Syrie.
Même son de cloche du côté du PDP (parti nationaliste libéral) qui a publié, quelques heures auparavant, un communiqué signé par Maya Jeribi.
Tout en réitérant son soutien au peuple syrien, le PDP s’étonne de ce pas inhabituel aux traditions de la diplomatie tunisienne et concomitant avec l’implication de plusieurs parties pour trouver des justifications à une ingérence étrangère qui redistribue les cartes dans le Moyen-Orient, sous couvert de soutien à la révolution menée par le peuple syrien.
Le PDP rappelle l’aspect pacifique de cette révolution syrienne et avertit sur les dangers de faire entrer la Syrie dans une guerre civile destructrice.
Le parti invite le pouvoir exécutif à consulter toutes les forces nationales avant de prendre des décisions pouvant compromettre, de par leur importance, l’avenir des relations arabes et internationales avec les autres pays.
Le PDP demande, enfin, à prendre les mesures nécessaires pour limiter les conséquences négatives de cette décision sur la situation des Tunisiens résidant en Syrie.
Par ailleurs, des centaines de citoyens tunisiens se sont rassemblés dimanche 5 février devant l’ambassade syrienne à Tunis en signe de protestation contre la décision du président tunisien provisoire d’expulser l’ambassadeur syrien.
Selon l’agence syrienne Sana, les manifestants ont levé des pancartes qui dénoncent la décision de l’expulsion de l’ambassadeur syrien et de la fermeture de l’ambassade, exprimant leur solidarité avec la Syrie face au complot et leur appréciation des sacrifices consentis par l’armée syrienne pour la sauvegarde de la sécurité et de la stabilité. Ils ont remercié la Russie et la Chine pour leur tenue aux côtés du peuple syrien lors des instances internationales. Les manifestants s’en ont pris au Conseil d’Istanbul et au rôle suspect des responsables de Qatar vis-à-vis de la crise en Syrie.