Il avait 29 ans le jour de son arrestation. Treize ans après, il n’a plus d’âge. Mais il lui reste le courage d’écrire pour témoigner en son nom et au nom de tous ceux qui, comme lui, ont connu, connaissent et connaîtront l’insoutenable. Aram Karabet, citoyen syrien d’origine arménienne, a été arrêté arbitrairement en 1987 à Hassakeh (nord-est de la Syrie) par les services de renseignement pour son activité militante dans les rangs du Parti communiste « bureau politique ». Malgré les tortures physiques et morales qui lui ont été infligées pendant plus d’une décennie, il n’a rien renié. Maintenant réfugié politique en Suède, il ne veut pas oublier ces adolescents, ces femmes et ces hommes, de tous bords, privés des « couleurs de la vie », mais qui continuent à y croire. Coûte que coûte.