Contrairement à une idée reçue, la concurrence sur le marché algérien du transport aérien est très forte. Outre le concurrent historique, Air France, la compagnie nationale algérienne Air Algérie doit affronter plusieurs autres compagnies sur son marché. Elle a dû s’adapter à la concurrence des compagnies du Golfe et des compagnies turque et jordanienne notamment. Mais elle doit encore accroître ses efforts pour assurer ses missions de quasi-service public à l’égard de dizaines de milliers d’émigrés algériens qui retournent chaque année dans leur pays pour leurs congés d’été.
Air Algérie doit ajuster son offre estivale pour satisfaire cette demande « européenne ». Celle-ci a connu des « pics » d’autant plus aiguës ces dernières années que les mois de ramadan, que les pratiquants aiment passer auprès des leurs, se sont superposés aux vacances d’été. Il y a un an Air Algérie a augmenté de près d’un tiers ses sièges disponibles vers l’Europe, en affrétant des avions. Sur Paris, on a compté jusqu’à trente-sept vols par semaine décollant de neuf aéroports algériens, notamment Alger, Oran, Constantine, Bejaia, Sétif, Annaba, les plus grands bassins de l’émigration algérienne.
Les deux autres temps forts que doit gérer Air Algérie sont ceux du hadj, le grand pèlerinage aux lieux saints de La Mecque, et de la omra, le petit pèlerinage, qui drainent l’un et l’autre une grande affluence. Le service est d’autant plus difficile à mettre en place que les séjours ne sont pas uniformes. Ils sont d’autant plus difficiles à gérer que les séjours des partants ne sont pas uniformes. Ils oscillent entre quinze et trente jours, ce qui rend complexe l’organisation des retours. En outre, les autorités portuaires saoudiennes. Mais l’expérience d’Air Algérie, qui partage ce marché avec la compagnie saoudienne, est reconnue.
Représentant le pavillon national, Air Algérie, qui a établi un réseau intérieur développé, assurait jusqu’à présent la desserte de l’international en faisant du point à point à partir d’Alger. Tout en consolidant ses parts de marché sur son réseau traditionnel, elle s’emploie désormais à créer un hub (plateforme centrale) à partir de l’aéroport international Houari-Boumédiène afin de développer les vols de transit, qui représentent actuellement moins de 5 % de son activité. Des investissements importants sont prévus, en particulier pour la construction d’hôtels de proximité dans les zones aéroportuaires.
Air Algérie couvre un réseau de près de 100.000 kms. Elle transporte plus de trois millions de passagers par an et plus de 20.000 tonnes de fret. Son plan de développement à moyen terme (2012-2016), prévoit le redéploiement de ses activités à l’international, l’ouverture de nouvelles destinations et la création de nouvelles correspondances. Le marché de l’ouest africain, sur lequel la concurrence s’est affaibli ces derniers temps après avoir connu une forte tension, est l’un de ses marchés cibles.
Sur le réseau long-courrier, la compagnie prévoit en juin, d’augmenter ses dessertes d’Alger-Montréal pour atteindre à terme un vol quotidien. La communauté algérienne au Canada compte plus de 50 000 résidents. Un vol Alger-Pékin est également assuré par la compagnie, qui ambitionne par ailleurs l’ouverture d’un Alger-New York, dès qu’un accord entre les deux gouvernements aura été atteint.
Depuis qu’il a été nommé à la tête de la compagnie nationale, M. Salah Boultif s’emploie à accompagner ces mutations, en veillant aux équilibres financiers de l’entreprise en pleine restructuration, et en préservant le climat social en son sein, au travers d’un dialogue permanent et exigeant avec les personnels. Pour la période 2012-2016, il a inscrit un investissement de 751 millions de dollars pour le renouvellement de la flotte pour l’acquisition de trois nouveaux appareils de 150 sièges chacun, deux avions cargos, ainsi que renouvellement des trois Boeing 767 en service.