L’assassinat de Mohammad Darrar Jamo, président de la direction politique et des relations internationales au sein de l’Organisation internationale des émigrés arabes, un grand avocat du régime de Damas, à Sarafand, ce mercredi 17 juillet, va-t-il déclencher une nouvelle spirale d’assassinats politiques qui touchent indistinctement les pro et les anti-Damas ? Beaucoup le craignent.
Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont lancé une vaste battue dans les vergers de la localité de Sarafand à la recherche des auteurs de l’assassinat de l’homme politique syrien, Mohammad Darrar Jamo, président de la direction politique et des relations internationales au sein de l’Organisation internationale des émigrés arabes. Trois suspects, deux Syriens et un Libanais sont interrogés pour leur rôle présumé dans ce meurtre, mais aucune charge n’a été retenue contre eux. Selon les informations, les auteurs de l’assassinat se sont enfuis après le meurtre, en direction des vergers proches du domicile du défunt.
Mohammad Jamo a été tué à l’aube de mercredi alors qu’il rentrait chez lui. Ses agresseurs l’ont poignardé puis l’ont abattu de plus de 20 balles. Fervent défenseur du régime syrien, il était habitué des télévisions libanaises et arabes.
Marié à une Libanaise, il résidait en ce moment à Sarafand, à 50 kilomètres au Sud de Beyrouth. Il venait juste d’enregistrer, mardi soir une interview télévisée qui devrait être diffusée ce mercredi. Samedi dernier, il était l’invité de la chaine al-Manar.
M. Jamo était également connu en tant qu’expert politique pro-régime et apparaissait régulièrement sur les télévisions libanaises.
Selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), la fille de M. Jamo et deux de ses gardes du corps ont été blessés par les tirs. Ils ont été transportés à l’hôpital Alaa Eddine, à Sarafand.
Effondrée, l’épouse de M. Jamo, qui réside au Liban depuis 25 ans, a affirmé à la presse que son mari avait été contacté mardi par des membres du parti Baas, au pouvoir en Syrie, qui l’ont prévenue qu’il pouvait être la cible d’un assassinat. « Ils lui ont dit de faire attention », a-t-elle déclaré. « On venait de rentrer (…) quand j’ai entendu des tirs nourris de l’autre pièce, je me suis précipitée et je l’ai vu couvert de sang », a-t-elle ajouté.
Sur les murs du salon du défunt sont accrochées des photos de lui avec le président Bachar el-Assad et d’autres responsables syriens, ainsi que le portrait du père du chef de l’Etat, l’ex-président Hafez el-Assad.
Un proche de l’épouse du défunt, Mohammed, a affirmé à l’AFP avoir vu, depuis son balcon, en face de la maison de M. Jamo, trois hommes armés et non masqués entrer dans l’immeuble. Puis il a entendu des tirs nourris. « Ils ont pris la fuite à bord d’une voiture qui les attendait à proximité », a-t-il assuré.
Le ministre syrien de l’Information a condamné cet assassinat commis par des « barbares ».