Tony Blair a soulevé un tollé en Grande-Bretagne en déclarant que l’avancée jihadiste en Irak n’avait aucun lien avec l’intervention militaire de 2003.
Cette prise de position de l’ancien Premier ministre, très décrié pour son suivisme vis-à-vis des États-Unis en 2003, lui a valu de nombreuses critiques, y compris de son propre camp politique du Labour. « Je n’étais pas d’accord avec Tony à l’époque et je ne le suis pas aujourd’hui », a affirmé son ancien vice-Premier ministre, John Prescott. Tony Blair a eu « absolument et durablement tort, tort et encore tort » sur cette question, a insisté l’ancienne ministre du Développement international Clare Short, qui avait démissionné en 2003 suite à l’intervention en Irak. Ancien secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Mark Malloch Brown, a carrément supplié Tony Blair de « garder le silence ».
« Tony Blair est devenu fou »
Les critiques les plus virulentes à droite sont venues du maire conservateur de Londres, Boris Johnson, qui en est « arrivé à la conclusion que Tony Blair est devenu fou » : « Il a fait des déclarations qui laissent pantois et qui sont tellement en décalage avec la réalité qu’il a certainement besoin d’une aide psychiatrique professionnelle », écrit-il dans sa chronique hebdomadaire pour le Daily Telegraph ce lundi 16 juin.
« La guerre en Irak a été une erreur tragique », ajoute Boris Johnson, qui, tout en reconnaissant avoir voté en faveur d’une intervention à l’époque, accuse Tony Blair de « nier les faits » et de vouloir « réécrire l’histoire ». Le maire de Londres estime que Tony Blair et le président américain de l’époque, George W Bush, avaient fait preuve d’une « arrogance invraisemblable » en pensant que le renversement de Saddam Hussein n’allait pas entraîner une instabilité directement responsable de la mort de plus de 100 000 Irakiens et de centaines de soldats américains et britanniques.
La question des conditions controversées de l’entrée en guerre du Royaume-Uni a fait l’objet d’une commission d’enquête devant laquelle Tony Blair a été appelé à témoigner, en 2009-2010. Ses conclusions se font toujours attendre.
Source : https://www.rtl.fr/actu/international/tony-blair-critique-de-toutes-parts-pour-ses-propos-sur-l-irak-7772673811