Par Moon of Alabama
The Economist falsifie l’histoire :
Bibi Netanyahu est le mauvais homme au mauvais endroit – Economist – 31 octobre 2023
(Bibi Netanyahu is the wrong man in the wrong place)
En l’absence d’une orientation gouvernementale claire, c’est l’establishment de la défense israélien qui se charge de toute la planification. Sa solution préférée est de voir l’Autorité palestinienne revenir à Gaza, qu’elle contrôlait jusqu’au coup d’État du Hamas en 2007.
Il n’y a pas eu de « coup d’État du Hamas », ni en 2007, ni avant, ni après. Mais il y a bien eu une tentative de coup d’État à Gaza. Elle a été menée par Muhammad Dahlan du Fatah, qui contrôlait également l’Autorité palestinienne et qui, avec le soutien des États-Unis, tentait de renverser le gouvernement légalement élu du Hamas à Gaza.
La bombe de Gaza (The Gaza Bombshell) – Vanity Fair – 3 mars 2008
Après avoir échoué à anticiper la victoire du Hamas sur le Fatah lors des élections palestiniennes de 2006, la Maison-Blanche a concocté une nouvelle débâcle scandaleusement secrète et autodestructrice au Moyen-Orient : un peu d’Iran-contra, un peu de Baie des Cochons. À l’aide de documents confidentiels, corroborés par d’anciens et d’actuels responsables américains indignés, l’auteur révèle comment le président Bush, Condoleezza Rice et le conseiller adjoint à la sécurité nationale, Elliott Abrams, ont soutenu une force armée dirigée par l’homme fort du Fatah, Muhammad Dahlan, déclenchant une guerre civile sanglante à Gaza et laissant le Hamas plus fort que jamais.
Le président Bush a ensuite appelé Muhammad Dahlan “notre homme” et a fait tout ce qu’il pouvait pour favoriser un coup d’État :
Vanity Fair a obtenu des documents confidentiels, corroborés depuis par des sources aux Etats-Unis et en Palestine, qui mettent à nu une initiative secrète, approuvée par Bush et mise en œuvre par la secrétaire d’État Condoleezza Rice et le conseiller adjoint à la sécurité nationale Elliott Abrams, visant à provoquer une guerre civile palestinienne. Le plan prévoyait que les forces dirigées par Dahlan, et dotées de nouvelles armes fournies à la demande des Etats-Unis, donneraient au Fatah la force nécessaire pour écarter du pouvoir le gouvernement démocratiquement élu dirigé par le Hamas.
Il s’agit d’une histoire longue et complexe. Finalement, l’administration Bush a renoncé et a simplement essayé d’ignorer le Hamas et Gaza. Cela n’a pas fonctionné non plus.
Comme l’article de Vanity Fair l’a conclu à l’époque :
Il est impossible de dire avec certitude si le résultat à Gaza aurait été meilleur – pour le peuple palestinien, pour les Israéliens et pour les alliés américains du Fatah – si l’administration Bush avait poursuivi une politique différente. Une chose, cependant, semble certaine : elle ne pourrait pas être pire.
En voyant l’impuissance des Palestiniens en Cisjordanie, où les colons et l’armée les torturent et les terrorisent, il est difficile d’être d’accord avec cette conclusion.
Par Moon of Alabama
Traduit par Brahim Madaci