En voulant participer tout prix à un Forum sur le terrorisme organisé conjointement par l’Onu et l’Union africaine sans y être invité, Rabat a cherché sciemment à créer un incident diplomatique, encore un, avec son voisin algérien qui crie à la manipulation.
Comme on devait s’y attendre, Alger a refoulé une délégation d’agents des services marocains qui s’est invitée d’elle-même à un atelier régional sur la lutte contre le terrorisme organisé conjointement par l’ONU et l’UA le mardi 4 février à Alger. Il s’agit de hauts sécuritaires des services de Sa Majesté chérifienne comprenant un haut cadre de la DGED et le chef de l’Unité de traitement des données financières.
Les autorités algériennes ont motivé leur décision par l’absence des noms des officiels du Makhzen sur la liste des invités. Cette décision a mis le Makhzen dans tous ses états et a dépêché son ambassadeur chez l’ambassadeur de l’Oncle Sam à Alger pour s’en plaindre !
Placée sous l’égide de l’Union africaine (UA) et du Conseil de sécurité des Nations unies, la rencontre d’une journée a été co-organisée par le Gctf (Forum global de lutte contre le terrorisme) et le Caert (Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme). L’établissement de la liste des participants africains a été confiée à cette dernière structure qui relève de la Commission de l’UA.
A noter que le Maroc n’est pas membre de l’Union africaine, depuis qu’il a quitté l’Organisation de l’unité africaine (OUA) devenue l’UA, le 12 novembre 1984, protestant contre l’admission de la République sahraouie ( https://www.demainonline.com/?p=29754)
Les médias marocains ont sauté sur cette occasion pour crier au scandale et déclencher, avec l’encouragement du gouvernement de Benkirane, une campagne de dénigrement contre l’Algérie. Comme c’était le cas avec l’affaire, montée de toutes pièces, des réfugiés syriens prétendument refoulés par l’Algérie vers le Maroc, alors c’est le Maroc qui avait voulu les refouler vers l’Algérie à travers une frontière terrestre fermée depuis des années.
Face à ce déferlement médiatique, l’Algérie n’a pas tardé à rejeter la « manipulation » de Rabat. Selon l’agence officielle algérienne APS, une source diplomatique autorisée a rejeté catégoriquement « toutes les formes de manipulation » des autorités marocaines qui essayent à « semer la confusion » au sujet d’un atelier organisé, mardi dernier à Alger, par le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT )
Toujours selon cette source, « une agence de presse étrangère (marocaine), connue pour son dénigrement systématique de l’Algérie, s’essaye, une nouvelle fois, à semer la confusion au sujet d’un atelier organisé, la semaine dernière à Alger, par le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT). Cette agence, qui nous a habitués à toutes les formes de manipulation, essaye de mettre en cause le gouvernement algérien en lui attribuant, à tort, une décision qui est du seul ressort d’une structure de l’Union africaine, en l’occurrence le CAERT », précisant que le communiqué du GCTF (Forum global de lutte contre le terrorisme) ainsi que le message de l’Unité administrative « ne citent pas une seule fois l’Algérie ou le gouvernement algérien ». Vendredi 7 février, une dépêche de l’agence de presse marocaine, datée de Washington, a indiqué que les Etats-Unis et la Turquie, qui assurent la co-présidence du GCTF, « ont fermement condamné la décision du gouvernement algérien d’exclure la délégation marocaine, qui devait participer à une rencontre du GCTF ». A cet effet, la même source diplomatique algérienne a relevé que la dépêche en question « contient des informations erronées ». « Les autorités algériennes ne sont nullement concernées par cette affaire », car, a souligné la même source, l’Algérie « n’est pas la partie invitante » à l’atelier organisé par le CAERT. Les communiqués du GCTF et du responsable de l’Unité administrative du GCTF ne font nullement référence à l’Algérie, mais expriment leur déception vis-à-vis de l’UA qui a exclu un membre du GCTF (Maroc). « Les coprésidents du GCTF ont été profondément déçus par la décision de l’UA d’exclure un membre de GCTF d’un atelier de GCTF », a indiqué un communiqué de l’Unité administrative du GCTF. Pour sa part, le forum s’est dit « fortement » opposé à « l’exclusion de tout membre du GCTF » de cet atelier du GCTF qui est organisé en collaboration avec le CAERT. Placée sous l’égide de l’Union africaine (UA) et du Conseil de sécurité des Nations unies, la rencontre d’une journée a été co-organisée par le CAERT et le GCTF. Le CAERT, rappelle-t-on, est une structure qui relève de la Commission de l’Union africaine. Il établit son propre programme d’activités et détermine lui-même la liste des participants aux ateliers qu’il organise. Le Maroc n’est pas membre de l’Union africaine (UA), depuis qu’il a quitté l’Organisation de l’unité africaine (OUA), le 12 novembre 1984, protestant contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
APS et Demain on Line