Le premier procès des « biens mal acquis » s’est enfin ouvert à la mi-juin au tribunal correctionnel de Paris. Premier accusé, le vice-président équato-guinéen Teodorin Obiang (48 ans), fils du président Teodoro Obiang.
Absent du procès, il est poursuivi pour abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics, d’abus de confiance et de corruption. L’enquête a été ouverte après les plaintes déposées par les associations Sherpa et Transparency International. Elles ont mis au jour le patrimoine considérable du fils Obiang : immeuble avenue Foch, dans l’un des quartiers les plus chics de Paris, estimé à 107 millions d’euros, voitures de luxe et de sport (Porsche, Ferrari, Bentley, Bugatti en plusieurs exemplaires), mobiliers de valeur, etc. L’origine des fonds dont dispose l’ancien ministre de l’Agriculture et des Forêts, nommé vice-président de la République par son père après le lancement de l’enquête en France, fait l’objet du procès.
Les revenus officiels de Teodorin dans ses diverses fonctions sont incompatibles avec son train de vie, d’où les « soupçons de détournement de fonds publics ». S’ils étaient avérés, les faits reprochés auraient été commis à l’étranger, notent les avocats de Obiang. Ce qui « revient de fait à créer une compétence de juridiction universelle », a plaidé Me Marsigny, ajoutant qu’il s’agit d’« un problème juridique majeur ». La guerre de procédure, qui a déjà provoqué un long report, ne fait que commencer.