Pour dîner avec le diable (intégriste), il faut dit-on une longue cuillère, mais la nôtre est terriblement courte. Si la fin justifie les moyens, alors l’éthique mais aussi le réel se chargeront de nous rattraper.
Dès les débuts du conflit, la diplomatie française, sans doute persuadée d’une chute rapide du régime, a encouragé une montée aux extrêmes, suivant en cela le régime lui-même, débarrassé d’avoir à compter sur une négociation avec des interlocuteurs crédibles. Dès le départ, il y a eu de la part du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, une erreur d’appréciation fondamentale. Tout se passe comme si la diplomatie française avait sciemment et au mépris de ce que tous les observateurs, y compris au Quai d’Orsay prévoyaient, sous-estimé la capacité de résistance du régime, soudé autour de l’assabiya alaouite et disposant d’une armée mal équipée, mais bien entraînée.
L’erreur de l’Occident
Ce que n’ont pas vu aussi les Occidentaux, c’est que l’environnement régional immédiat, notamment la proximité de l’Irak a joué et continué de jouer un rôle largement dissuasif dans l’attitude majoritairement attentiste voire loyaliste de la population syrienne, y compris parmi la bourgeoisie sunnite. Le spectre du terrorisme et des affrontements entre communautés en Irak a ainsi servi de repoussoir et chaque nouvel attentat à Damas ou à Alep vient rappeler cruellement cet engrenage de la violence. Pour les voisins immédiats de la Syrie, y compris Israël, toute intervention étrangère était également à exclure, en raison des résonances territoriales de la question kurde, de la présence des chiites, etc.
Mais alors pourquoi avoir feint de tout essayer ? Est-ce pour se rattraper de n’avoir pas vu venir le « printemps arabe » au Maghreb et, dans l’ivresse court-termiste du succès libyen, que la diplomatie française se soit lancée dans une surenchère volontariste ? Auprès du Conseil de Sécurité d’abord pour une intervention militaire, dont Russes et Chinois avaient clairement indiqué qu’ils ne voudraient pas ; après les entorses au droit international commises sur le terrain par les forces de l’Otan à la résolution 1973 en Libye, il était évident qu’après avoir eu l’impression d’être flouées, la Russie et la Chine refuseraient de donner un blanc-seing aux Occidentaux en Syrie.
Dès les débuts de la révolte en Syrie, certains observateurs ont mis en garde contre le risque de guerre civile en cours tandis que la France ne voulait voir dans les insurgés syriens que des « révolutionnaires » et des activistes. Il lui a fallu près d’un an pour admettre et reconnaître à demi-mot que l’opposition armée à Bachar al-Assad était totalement multiforme, surtout pas le fait unique d’une « Armée syrienne libre » aux contours assez flous mais de plus en plus le fait de groupes armés d’inspiration djihadiste.
Sans doute, la situation chaotique qui règne dans la Libye « démocratique » post-Kadhafi a-t-elle pu faire réfléchir les responsables français, mais que de temps perdu ! Et quelle illusion de feindre que les aspirations démocratiques des Syriens pourraient être portées sur les fonts baptismaux par des puissances aussi peu crédibles sur le plan des droits humains que les Saoudiens et les Qataris. La diplomatie française a ensuite en janvier 2012, à la suite de l’Arabie Saoudite, fait tout pour enterrer et faire passer pour un échec la Mission des Observateurs de la Ligue Arabe, mission certes imparfaite mais qui rendait un autre son de cloche sur la réalité du terrain.
Et si la France avait aussi fait une erreur en soutenant le mauvais cheval dès le début, dans une configuration où la reconnaissance par la « communauté internationale », tient lieu de représentativité populaire ?
Le CNS, une coquille vide ?
En effet, on ne peut qu’être étonné de la reconnaissance précipitée dès novembre 2011 du Conseil National syrien (CNS), reconnaissance certes à demi-mot (à ce jour, la France ne considère toujours pas le CNS comme représentant officiel de l’opposition syrienne mais seulement comme « interlocuteur légitime »). Mais pourquoi avoir cessé tout dialogue avec d’autres groupes d’opposants et avoir clairement privilégié à la fois des Syriens émigrés en Occident de longue date, sans véritables contacts avec les réalités du terrain, favorables à une intervention étrangère que les Syriens rejettent vigoureusement et surtout permis aux Frères musulmans et aux puissances sunnites du Golfe d’exercer une large influence au sein de ce même CNS ?
Pourtant dès septembre 2011, s’était constitué autour de l’intellectuel Michel Kilo un groupe d’opposants historiques, tolérés par le régime. En voyage en France en octobre, le groupe avait sollicité en vain d’être reçu au Quai d’Orsay tandis qu’on lui refusait de donner une conférence de presse, à Paris, dans le Centre d’accueil de la presse étrangère. Est-ce parce que ce groupe d’opposants refusait la violence et toute ingérence étrangère ? Pourquoi s’être privé d’une opposition domestique, historiquement incontestée et prête à dialoguer avec le pouvoir ? On a beau jeu à présent d’expliquer que le régime a tout fait pour que la révolte se militarise. Il est certain cependant que c’était dans son intérêt.
Les Occidentaux ont dû imposer des mesures cosmétiques pour obliger le CNS à masquer ses oripeaux islamistes tandis que sur le terrain, la France admet que les insurgés armés sont incontrôlables par ce même CNS et que l’infiltration djihadiste encouragée par le Qatar et l’Arabie saoudite risque de transformer la Syrie en terrain de jeu mondial pour les islamistes du monde entier. Les mesures programmatiques modérées imposées par les Occidentaux au CNS étant largement artificielles et dictées par les circonstances, beaucoup doutent qu’elles soient effectivement appliquées. Mais il est sans doute trop tard pour admettre que la solution passe par une médiation entre le pouvoir et une opposition domestique crédible. C’est d’ailleurs en partie un des buts officieux du plan Annan, visant à ce que la contestation se déplace sur le terrain pacifique et que le régime doive alors céder, à l’instar de ce qui s’est passé en Tunisie ou en Égypte. Si la France persiste à suivre la ligne jusqu’au-boutiste du CNS, on peut parier qu’elle fera tout, à la suite des États-Unis, pour torpiller le plan Annan qui avant même d’avoir connu un début d’application, a été déclaré inefficace et déjà obsolète.
L’échec programmé du plan Annan
Entré en vigueur officiellement le 12 avril dernier, le plan Annan n’a pas bénéficié d’emblée de l’empathie des grands pays occidentaux, ni des Arabes du Golfe qui dès avant sa mise en place avaient déjà prophétisé son échec. Le 17 avril, l’émir du Qatar évaluait à 3 % (sic) ses chances de réussite et le 25 avril Alain Juppé déclarait : « Les choses ne se passent pas bien, le plan Annan est fortement compromis. » Et pourtant, le 4 mai dernier, Kofi Annan, par la voix de son porte-parole Ahmad Fawzi déclarait que de « petits signes » de respect du plan de paix étaient en cours en Syrie.
Depuis le 12 avril, si les violences ont baissé en intensité, les opérations de répression et les attaques de groupes armés n’ont pas disparu. Le plan Annan, qui prévoit le retrait de l’armement lourd et des blindés, n’est pas intégralement appliqué. Mais en vérité on se demande comment il pourrait en être autrement. En effet, aussi étonnant que cela puisse paraître, qui a vraiment intérêt à la fin des combats sinon le régime lui-même ? Ce dernier dispose d’une puissance de feu bien supérieure aux opposants, dont le principal handicap tient à leur absence de commandement unifié et à la dissymétrie des forces. En revanche sur le long terme, le succès de l’opposition armée pourrait venir du combat asymétrique qu’elle mène, jouant sur le tableau médiatique des opinions occidentales promptes à se porter au secours des « révolutionnaires », mais ne répugnant pas à utiliser les techniques de l’attentat suicide et du harcèlement… À ce jeu-là, la victoire est certaine sur le long terme, à condition d’entretenir un conflit de basse intensité durable : par conséquent, le plan Annan ne fait pas l’affaire des insurgés. Pire encore, Occidentaux comme Saoudiens et Qataris ont tout fait dès le début pour le torpiller, en continuant de fournir des armes sophistiquées et des millions de dollars aux différents groupes de l’opposition. En envoyant aussi des troupes spéciales chargées de former les cadres d’un des groupes rebelles, l’ASL, qui manque cruellement de professionnalisme et surtout de représentativité auprès des autres groupes armés.
D’autre part parce que les groupes rebelles ne représentent souvent qu’eux-mêmes ; c’est même l’un des motifs de l’impatience de la communauté internationale : ils ne sont contrôlés ni par le CNS (toujours pas reconnu et dont le président est démissionnaire), ni par l’opposition intérieure (notamment le Comité de coordination National) dont la jonction d’ailleurs avec ce même CNS est pour le moment improbable. La création d’un Front des Révolutionnaires Syriens, revendiquant 12 000 hommes a été annoncée en juin 2012 en Turquie, tandis que la Commission générale de la Révolution syrienne s’est fixée comme ambition d’unifier le commandement militaire des rebelles armés. Quelle aubaine pour le régime qui peut ainsi, et tant pis s’il a raison, invoquer des provocations, des attaques terroristes (comme celle qui fit plus de 50 morts à Damas) et se plaindre (ou se réjouir ?) de n’avoir personne avec qui dialoguer !
L’émotion comme exutoire à la crise
Depuis quelque temps, il fallait passer à autre chose, débloquer la situation et tenter de passer outre la détermination russe de ne rien lâcher. Le timing calculé (visite de Kofi Annan, réunion d’Istanbul), est pour le moins troublant.
Il faut rappeler ici combien la « Révolution dans les Affaires Militaires » (RMA), parfaitement assumée et théorisée par les États-Unis dans les années 1990, est en train sous nos yeux de livrer une de ses énièmes batailles dans une de ses acceptions maximalistes, celle de la guerre de l’information. Les médias (et les ONG qui les abreuvent de « sources ») sont devenus des rouages essentiels : ils n’ont jamais cessé de l’être à vrai dire depuis que la guerre existe. Mais une sorte de paroxysme est observable en Syrie. Le principe de toute opération psychologique tourne autour de trois éléments selon la doctrine de la « psywar » et qui sont ici réunis : il s’agit d’occulter une part de la réalité, de déclencher des émotions et de fournir aux médias ce qu’ils attendent.
En 1990, l’entreprise Rendon Group qui avait si obligeamment rempli son contrat pour le département d’État (les fameuses couveuses de Koweït City), n’était venue que peaufiner un processus déjà acté par le Conseil de Sécurité et qui avait permis de chasser Saddam Hussein du Koweït. En 2003, ce fut plus difficile, mais on se souvient des flacons d’anthrax agités par Colin Powell devant le même Conseil en guise de preuves d’armes de destruction massive. Finalement, les États-Unis et leurs alliés y étaient allés tous seuls. Mais devant le verrou stratégique et géopolitique que constitue la Syrie, tout le monde sait depuis au moins un an qu’il n’y aura pas d’intervention internationale armée.
Il semblerait qu’en l’espèce, cette stratégie psychologique ait été intégrée parfaitement par les groupes rebelles en Syrie qui dans le combat dissymétrique mené contre eux par les forces régulières du régime y recourent de façon systématique. À ce titre, il faut reconnaître l’extrême empressement des grandes agences de presse occidentales à reprendre sans broncher les communiqués de la seule ONG officielle de l’opposition, basée à Londres, l’OSDH dont le nom flatteur (les Droits de l’Homme sont irréfutables, comme dirait Alexandre Vialatte) vient dissiper ce qui restait de scrupules déontologiques de la part de la presse. Mais à en faire trop, on est toujours rattrapé.
Il est évident que la situation de blocage au conseil de sécurité, la lenteur et l’incapacité des opposants à se poser en interlocuteurs crédibles auprès des Occidentaux et la surenchère des pays du Golfe permettent d’accueillir l’annonce de ces massacres comme l’occasion de changer de registre. C’est d’ailleurs un des résultats bénéfiques qu’a provoqué l’annonce à moins de 10 jours d’intervalle de deux tueries, à Houla d’abord, et le 7 juin à Mazraat al Koubeir : en passant au stade émotionnel, comme l’a reconnu immédiatement Laurent Fabius sur Europe 1 le 29 mai : « le massacre peut avoir comme conséquence que des pays jusque-là réticents évoluent ».
Le lendemain de la découverte du massacre de Houla on a très vite accusé l’armée syrienne, puis les observateurs dans l’après-midi indiquèrent que la plupart des victimes ont été exécutées à bout portant et dans la tête, certaines égorgées. Des témoins parlent de plusieurs lieux desquels les cadavres auraient été ramenés puis rassemblés. En tout état de cause, qui peut oser prétendre qu’il s’agisse d’une action délibérée du régime alors que l’agenda des rebelles semble plus pertinent ? En évacuant une hypothèse machiavélique de l’un ou l’autre camp, la réalité peut être appréhendée différemment.
Qu’il y ait eu un ou plusieurs massacres, c’est évident, que l’on aille jusqu’à considérer qu’il y va de la responsabilité du régime d’assurer la sécurité de ses concitoyens passe encore. Mais nous sommes là en présence d’opérations meurtrières de vendetta, dans un contexte où tous les connaisseurs de la région mettent en garde depuis des mois contre une guerre civile généralisée, entre clans pro et anti-Assad, voire même entre communautés : il est frappant de constater que les zones où ont été perpétrées les tueries sont des zones de mixité où les communautés sont fortement imbriquées, avec en particulier des alaouites et des sunnites formant les gros bataillons non pas de l’ASL mais des milices d’autodéfense qui contrôlent désormais de nombreuses bourgades au nord de la Syrie entre Homs, Idleb et Hama.
Il est même probable que les massacres aient impliqué des familles sunnites rivales suite aux élections législatives du 7 mai dernier. Car les fameux « chabihas », c’est-à-dire les nervis officiels du régime, ne semblent même pas en cause dans le cas présent tant la circulation des armes est intense et l’autodéfense généralisée. Le général Mood lui-même semblait aller dans le sens de règlements de comptes claniques, après s’être rendu sur les lieux : « quels qu’ils soient, ceux qui ont commencé, ceux qui ont riposté et ceux qui ont contribué à un tel acte déplorable de violence, doivent être tenus pour responsables ». (Le Monde daté du 28 mai 2012).
Que veut-on vraiment en Syrie ?
Une autre question mérite d’être posée : au-delà de l’« éthique de conviction » qui nous fait nous indigner à juste titre de la situation de violence qui dure depuis près de quinze mois et réclamer à cor et à cri une intervention, il faut être bien conscient des conséquences. Car qui peut croire que la démocratie succédera au régime actuel ? Et même si l’on rétorque, en bons lecteurs de la Révolution française, qu’une période de transition sera nécessaire, y compris durant laquelle le sang devra couler, est-on bien sûr que ce soit l’enjeu véritable ?
Que cherchent en réalité le Qatar et l’Arabie Saoudite, si peu soucieux de démocratie chez eux et qui sont les plus actifs, les plus influents, y compris auprès des chancelleries occidentales, sinon à affaiblir l’Iran qui est leur principale menace dans la région ? Sait-on que les chars saoudiens stationnent toujours actuellement à Bahreïn ? Or tout le monde sait bien que les armes et les fonds affluent massivement de ces pays et que le ministre saoudien des Affaires étrangères a encouragé officiellement à armer davantage l’opposition (en réalité certains groupes), à tel point qu’il a été rappelé à l’ordre. Pour la majorité de ces groupes rebelles, l’important actuellement est de se faire reconnaître et financer par les généreux donateurs du voisinage, Qatar et Arabie Saoudite en tête. L’affiliation religieuse, wahabite ou salafiste, est devenue la règle, sans compter les centaines de djihadistes étrangers qui affluent en Syrie.
Ainsi, et à rebours des surenchères qui évoquent une montée en puissance dans l’action internationale, c’est-à-dire une intervention militaire que personne ne prendra le risque d’engager, l’échec du plan Annan pourrait bien signifier l’installation durable d’un conflit de basse intensité en Syrie, sur le modèle de la guerre civile libanaise et qui servirait d’exutoire aux djihadistes du monde entier, bientôt privés de leur terrain de jeu afghan. Il n’est que de se rendre sur la Toile pour constater les exploits des rebelles qui excellent dans la destruction de T62 et autres blindés aux cris d’« Allah Akbar ». Ou de rappeler que pour le seul premier week-end de juin, l’OSDH annonçait que les rebelles avaient tué près de 80 soldats des forces régulières.
Le 5 juin, le général Robert Mood a mis en cause des acteurs étrangers comme contribuant activement à la spirale de la violence en Syrie en envoyant de l’argent et des armes. “Je ne peux pas identifier quels pays sont impliqués”, avait-il prudemment ajouté auprès de l’AFP et de Reuters.
Or ces armes performantes (thermiques, anti-blindage) continueront d’être livrées. Il est même probable que leur fourniture officielle sera annoncée par les pays du Golfe, la France et les États-Unis dans les semaines à venir, comme cela s’est déjà produit en Libye. Dans ces conditions, on voit mal la Russie et l’Iran se priver de faire de même. Le gouvernement syrien, qui ne contrôle déjà plus certaines zones sera aux prises avec des groupes très bien équipés.
Souhaite-t-on une partition de la Syrie ? Une guerre de tous contre tous ? Un réduit alaouite au nord ouest, un Kurdistan au Nord, une région druze au Sud et le reste aux Sunnites ? A-t-on posé la question des Chrétiens pour l’instant plutôt loyalistes et qui, comme en Irak, ne disposent d’aucune base territoriale et émigreront massivement ?
Seule la Russie, pour l’instant, semble avoir une vision réaliste de la situation et toutes les chancelleries, voire même l’opposition, comme l’a reconnu récemment Haytham Manna, porte parole des Comités Locaux de Coordination, accordent au Kremlin une excellente connaissance de la situation sur place. Mais la pression est telle qu’on peut présager qu’elle devra faire des concessions.
Pour dîner avec le diable, il faut dit-on une longue cuillère, mais la nôtre est terriblement courte. Si la fin justifie les moyens, alors l’éthique mais aussi le réel se chargeront de nous rattraper. Comme ils ont rattrapé un certain matin du 11 septembre 2001 les États-Unis, vingt ans après que ces derniers eurent joué massivement la carte de l’islamisme radical pour chasser les Soviétiques d’Afghanistan.
Frédéric Pichon est docteur en Histoire, diplômé d’arabe, chercheur associé à l’équipe Monde arabe Méditerranée UMR 6173 Citeres (Université François Rabelais)
Source : Xenophon Les Cahiers d’EPEE
Cahier n° 24 Avril-Juin 2012
EPEE Experts Partenaires pour l’Entreprise à l’Étranger est une société de conseil en intelligence stratégique créée pour servir et accompagner le développement international des entreprises dans les environnements complexes. Elle s’appuie sur un réseau mondial d’experts-partenaires, spécialistes de leur secteur et de leur zone géographique, dont elle fédère les compétences.