Selon Damas, Mohammed Hossam as-Sadaqi, un jeune jihadiste de la mouvance d’Al-Qaïda, avait semble-t-il prévu de se faire sauter ce vendredi 15 juin – jour de prière mais aussi de manifestations – devant (ou dans ?) la mosquée Al-Rifaï de Damas.
Alors que la Russie, après les Américains et Ban Ki-moon, manifeste sa préoccupation de l’implantation d’Al-Qaïda en Syrie, les médias syriens ont annoncé jeudi 14 juin l’arrestation d’un activiste du Front an-Nasra, émanation locale de la nébuleuse fondée par Ben Laden. Mohammed Hossam As-Sadaqi, un jeune homme, avait semble-t-il prévu de se faire sauter ce vendredi 15 juin – jour de prières mais aussi de manifestations – devant (ou dans ?) la mosquée Al-Rifaï de Damas.
Un test terroriste ce vendredi ?
La prise a semblé suffisamment intéressante aux autorités pour qu’elles envoient aussitôt As-Sadaqi relater son parcours aux téléspectateurs de la télévision d’État syrienne. Le jeune homme a donc raconté qu’il avait rencontré mercredi, dans une maison de Tadamone (sud-est de Damas) trois membres d’une cellule d’Al-Qaïda, dont le chef s’appelait Abou Hafedh – et les autres Abou Bara’e et Abou Hamza. Le dénommé Hafedh lui a remis une ceinture d’explosifs, lui demandant d’« aller prier » à la mosquée Al-Rifaï ce vendredi. Le jeune homme s’est entendu promettre que ses « supérieurs » allaient s’occuper ensuite de ses parents.
As-Sadaqi affirme que d’autres kamikazes ont prévu de se faire sauter en cette journée de prière. Pour ce qui est motivations et du profil de Mohammed Hossam As-Sadaqi, les téléspectateurs syriens devraient en savoir un peu plus ce vendredi, les journaux télévisés ayant décidé de diffuser de plus longues déclarations. As-Sadaqi n’a pas l’air d’être un gros poisson du genre, mais les renseignements qu’il a déjà dû donner à la police devraient permettre de préciser les contours de l’organisation djihadiste-terroriste en Syrie, ou au moins à Damas.
Une bombe a d’ailleurs éclaté vendredi dans le quartier d’Al-Midane à Damas, près d’une mosquée : neuf civils et militaires du génie ont été blessés. À noter que les démineurs avaient déjà désamorcé deux engins avant que le troisième ne saute.
Autre bombe à Alep, dans le secteur d’Al-Chaar : deux blessés. Dans le même secteur, les forces de l’ordre ont investi un atelier de fabrication d’explosifs, à Tal Jbein.
Sur un front plus « classique », Sana rendait compte jeudi d’accrochages entre militaires et insurgés à Idleb, dans les environs de cette ville, à Jabal al-Zaouieh, ainsi qu’à Harem, ville de 20 000 habitants située sur la frontière turque à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Alep. Ces trois incidents se sont soldés par la mort de pas mal d’activistes – aux moins deux bandes ont été complètement anéanties – et au moins deux rescapés ont été capturés. sana ne mentionne pas de pertes du côté des forces de l’ordre. Un autre accrochage est intervenu à Hitt (à l’ouest de Deraa et entre le Golan occupé et la Jordanie) avec une bande qui a elle aussi été détruite.
L’OSDH quant à elle signale des affrontements ce vendredi à la périphérie d’Andan (ou Anadan à une dizaine de kilomètres au nord d’Alep), et aux abords d’un QG du renseignement militaire à Deir Ezzor. Et des bombardements frapperaient toujours le quartier d’Al-Khaldeeye à Homs.
Sana donne aussi quelques détails sur le bilan matériel des opérations à Haffé : outre les habituels « articles » militaires – armes, munitions, matériels de communication, uniformes – le butin comprend aussi… un avion de reconnaissance. Et aussi un hôpital de campagne. Sana accuse les hommes de l’ASL d’avoir détruit toutes les infrastructures administratives de cette ville de 30 000 habitants en temps normal. Les « services compétents » travaillant à la remise en état des locaux et installations.
On attend des précisions sur la suite et le bilan des opérations militaires à Haffé, lieu d’une des plus notables défaites de l’ASL. Christophe Horstel, spécialiste allemand du Proche-Orient, et très engagé dans son pays contre la désinformation sévissant sur la Syrie et le consensus politique pro-américain et pro-israélien, évalue à 1 200 tués les pertes totales de l’ASL et des bandes armées, tant à Haffé qu’à Homs, Idleb ou dans la banlieue de Damas, théâtres de contre-offensives récentes de l’armée. Mais bien sûr, nous ne pouvons avoir encore de confirmation d’une telle estimation. Mais il paraît évident que l’ASL ou ce qui en tient lieu n’est pas à la fête, malgré les téléphones promis par Fabius…
Source : InfoSyrie