La Russie, avec d’autres pays, est déterminée « à atteindre le plus vite possible la stabilisation de la situation en Syrie engagée dans des transformations démocratiques urgentes. » C’est avec cet objectif en tête que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le directeur des Services de renseignement à l’étranger, Mikhail Fradkov, se rendront à Damas pour rencontrer le président syrien Bachar al-Assad, le 7 février, suivant les instructions du président Dimitri Medvedev.
En attendant d’aller à Damas et après le Conseil de sécurité du 4 février, au cours duquel la Russie et la Chine ont à nouveau opposé leur veto à la résolution présentée par les Occidentaux et concoctée par le Qatar et l’Arabie saoudite, que fait Moscou ? La Russie vient de lancer un appel aux différents groupes syriens, leur demandant d’arrêter les violences. Elle leur demande d’ouvrir un « large dialogue ». « Nous continuons à penser que toutes les parties qui ont une certaine influence devraient concentrer leurs efforts sur l’ouverture d’un dialogue inter syrien et garantir que toutes les parties en conflit en République arabe de Syrie arrêtent immédiatement les violences », a déclaré le ministre des Affaires étrangères. Il a rappelé, également, la nécessité pour le Conseil des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe qui ont soutenu le rapport de la mission des observateurs en Syrie (https://www.afrique-asie.fr/actualite/2256-syrie-le-rapport-de-la-mission-dobservation-arabe-enfin-devoile-.html ), dont les points les plus importants qui s’opposent à la propagande occidentale et de leurs alliés qataris et saoudiens ont été complètement occultés, « à poursuivre le travail des enquêteurs arabes dans ce pays qui a prouvé son efficacité, facteur d’une désescalade de la violence ».
Pris dans une tempête de média-mensonges, de fourberie, de procès d’intention, de censure, l’opinion publique qui n’a droit qu’à un seul son de cloche, n’a pas le choix. Conformément au scénario désormais bien rôdé depuis l’Irak (et avant, aussi, mais alors les médias n’étaient pas intégrés à ce point à la stratégie de guerre), il y a les bons – les Occidentaux, les Turcs, leurs alliés arabes du Golfe et les putschistes syriens du Conseil national syrien(SNC) soutenus par leur Armée libre syrienne (FSA) – et de l’autre, les méchants, les Russes et les Chinois – mais surtout les Russes – qui s’opposent, jour après jour, aux résolutions de la Ligue arabe devenue la marionnette des monarchies du Golfe) présentée au Conseil de sécurité. Toutes les dépêches et informations sur les ondes ou le petit écran, tous les articles sur papier ou internet peuvent se résumer une seule et unique dépêche reprise partout : « La Chine – c’est l’une des rares fois où la Chine est citée – et la Russie ont opposé leur veto samedi à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la répression en Syrie, s’attirant de vives critiques de l’Occident quelques heures après un bombardement meurtrier à Homs. » Ainsi, il ne s’agirait que de condamner la répression en Syrie et la méchante Russie refuserait…. Les habituelles « trompettes de la moralité » n’ont pas tardé à se faire entendre. « La tragédie syrienne doit cesser ! », proclame Nicolas Sarkozy, le va-t-en-guerre. « La Russie et la Chine encourage le régime brutal du président al-Assad à commettre davantage de tueries comme cela a été fait à Homs », accuse le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague. Ban Ki-moon, lui aussi, y est allé de son couplet.
Les Occidentaux ont du mal à cacher leur envie d’intervenir militairement, directement ou via l’Armée libre de Syrie – et clairement exprimée par leurs alliés arabes et turcs qui entraînent et arment les rebelles – mais l’opinion publique est touchée, scandalisée, la recette est toujours aussi efficace. Peut-elle avoir accès au texte pour se faire une opinion ? Non. Est-elle informée des arguments de la Russie et de la Chine ? Non. On sait seulement que « le texte ne convient pas » à la Russie, c’est dit et répété en boucle. Rarement, on entendra que la Russie envoie une délégation du plus haut niveau pour tenter de trouver une solution pacifique à la crise, « Quand des gens meurent chaque jour et que les habitants de Homs sont attaqués, il n’est pas question d’attendre », répond, argument sans appel, Susan Rice, l’ambassadrice américaine qui finit par ressembler à son homonyme, Condoleezza Rice, arme de guerre fatale du président George W. Bush.
Bien sûr que l’armée syrienne est engagée sur le terrain, face à des rebelles sectaires et pour certains mercenaires, lourdement armés et soutenus par les monarchies les plus rétrogrades du Monde arabe – et non face à des « bisounours démocrates et désarmés », comme le disait un journaliste syrien… Et les enjeux sont immenses. Que Damas démente avoir bombardé Homs, la « capitale de la révolution » et accuse l’ALS d’avoir incité « les groupes terroristes » à pilonner la ville pour influencer le vote à l’ONU, personne ne le saura ou presque. Et même si l’AFP précise qu’ « il est difficile d’obtenir des informations de source indépendante sur le bilan à Homs en raison des restrictions imposées à la presse étrangère », les médias accusent Damas sans distance ni doute, sans vérification des faits. L’information fera le tour de la planète.
La vieille recette a toujours autant de succès. Et à l’origine de l’information, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’Observatoire syrien des Droits de l’homme a le monopole de l’information de l’opposition. Il fournit les journalistes du monde entier et les médias dominants qui reproduisent sans mesure ses informations. L’OSDH n’est ni neutre, ni indépendant, c’est l’organe d’information et de propagande de l’opposition. Toute information ne venant pas, à l’heure actuelle, de l’OSDH est jugée, par les Occidentaux et leurs médias, comme nulle et non avenue. Qui est l’OSDH ? Basée à Londres, cette soi-disant ONG démocrate syrienne reçoit ses rapports par téléphone et par vidéo sur YouTube – dont il s’est avéré, récemment, qu’elles étaient truquées – depuis la Syrie. Elle travaille avec des ONG financées par les États-Unis et le ministère britannique des Affaires étrangères sur le même modèle que celui mis en place pour justifier les frappes de l’OTAN en Libye dont on sait, maintenant, à quel point il était truqué. L’OSDH refuse de publier ses sources financières et de dire sur qui il s’appuie. Mais ses informations et ses rapports et ses témoignages non vérifiés et non documentés, continuent d’être présentés comme des « preuves ».
Alors, oui, on espère que la Russie et la Chine tiendront bon dans leur tentative de vérité et de recherche d’une solution pacifique en Syrie. Mais on sait, qu’en face, ils ont à faire à forte partie, l’histoire récente l’a dramatiquement montrée. Il leur reste encore, dans la région, deux boîtes de Pandore, la Syrie et l’Iran, et ils ne sont pas prêts à lâcher le morceau. Quelles qu’en puissent être les conséquences, comme en Irak, en Égypte, et ailleurs…
En attendant d’aller à Damas et après le Conseil de sécurité du 4 février, au cours duquel la Russie et la Chine ont à nouveau opposé leur veto à la résolution présentée par les Occidentaux et concoctée par le Qatar et l’Arabie saoudite, que fait Moscou ? La Russie vient de lancer un appel aux différents groupes syriens, leur demandant d’arrêter les violences. Elle leur demande d’ouvrir un « large dialogue ». « Nous continuons à penser que toutes les parties qui ont une certaine influence devraient concentrer leurs efforts sur l’ouverture d’un dialogue inter syrien et garantir que toutes les parties en conflit en République arabe de Syrie arrêtent immédiatement les violences », a déclaré le ministre des Affaires étrangères. Il a rappelé, également, la nécessité pour le Conseil des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe qui ont soutenu le rapport de la mission des observateurs en Syrie (https://www.afrique-asie.fr/actualite/2256-syrie-le-rapport-de-la-mission-dobservation-arabe-enfin-devoile-.html ), dont les points les plus importants qui s’opposent à la propagande occidentale et de leurs alliés qataris et saoudiens ont été complètement occultés, « à poursuivre le travail des enquêteurs arabes dans ce pays qui a prouvé son efficacité, facteur d’une désescalade de la violence ».
Pris dans une tempête de média-mensonges, de fourberie, de procès d’intention, de censure, l’opinion publique qui n’a droit qu’à un seul son de cloche, n’a pas le choix. Conformément au scénario désormais bien rôdé depuis l’Irak (et avant, aussi, mais alors les médias n’étaient pas intégrés à ce point à la stratégie de guerre), il y a les bons – les Occidentaux, les Turcs, leurs alliés arabes du Golfe et les putschistes syriens du Conseil national syrien(SNC) soutenus par leur Armée libre syrienne (FSA) – et de l’autre, les méchants, les Russes et les Chinois – mais surtout les Russes – qui s’opposent, jour après jour, aux résolutions de la Ligue arabe devenue la marionnette des monarchies du Golfe) présentée au Conseil de sécurité. Toutes les dépêches et informations sur les ondes ou le petit écran, tous les articles sur papier ou internet peuvent se résumer une seule et unique dépêche reprise partout : « La Chine – c’est l’une des rares fois où la Chine est citée – et la Russie ont opposé leur veto samedi à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la répression en Syrie, s’attirant de vives critiques de l’Occident quelques heures après un bombardement meurtrier à Homs. » Ainsi, il ne s’agirait que de condamner la répression en Syrie et la méchante Russie refuserait…. Les habituelles « trompettes de la moralité » n’ont pas tardé à se faire entendre. « La tragédie syrienne doit cesser ! », proclame Nicolas Sarkozy, le va-t-en-guerre. « La Russie et la Chine encourage le régime brutal du président al-Assad à commettre davantage de tueries comme cela a été fait à Homs », accuse le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague. Ban Ki-moon, lui aussi, y est allé de son couplet.
Les Occidentaux ont du mal à cacher leur envie d’intervenir militairement, directement ou via l’Armée libre de Syrie – et clairement exprimée par leurs alliés arabes et turcs qui entraînent et arment les rebelles – mais l’opinion publique est touchée, scandalisée, la recette est toujours aussi efficace. Peut-elle avoir accès au texte pour se faire une opinion ? Non. Est-elle informée des arguments de la Russie et de la Chine ? Non. On sait seulement que « le texte ne convient pas » à la Russie, c’est dit et répété en boucle. Rarement, on entendra que la Russie envoie une délégation du plus haut niveau pour tenter de trouver une solution pacifique à la crise, « Quand des gens meurent chaque jour et que les habitants de Homs sont attaqués, il n’est pas question d’attendre », répond, argument sans appel, Susan Rice, l’ambassadrice américaine qui finit par ressembler à son homonyme, Condoleezza Rice, arme de guerre fatale du président George W. Bush.
Bien sûr que l’armée syrienne est engagée sur le terrain, face à des rebelles sectaires et pour certains mercenaires, lourdement armés et soutenus par les monarchies les plus rétrogrades du Monde arabe – et non face à des « bisounours démocrates et désarmés », comme le disait un journaliste syrien… Et les enjeux sont immenses. Que Damas démente avoir bombardé Homs, la « capitale de la révolution » et accuse l’ALS d’avoir incité « les groupes terroristes » à pilonner la ville pour influencer le vote à l’ONU, personne ne le saura ou presque. Et même si l’AFP précise qu’ « il est difficile d’obtenir des informations de source indépendante sur le bilan à Homs en raison des restrictions imposées à la presse étrangère », les médias accusent Damas sans distance ni doute, sans vérification des faits. L’information fera le tour de la planète.
La vieille recette a toujours autant de succès. Et à l’origine de l’information, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’Observatoire syrien des Droits de l’homme a le monopole de l’information de l’opposition. Il fournit les journalistes du monde entier et les médias dominants qui reproduisent sans mesure ses informations. L’OSDH n’est ni neutre, ni indépendant, c’est l’organe d’information et de propagande de l’opposition. Toute information ne venant pas, à l’heure actuelle, de l’OSDH est jugée, par les Occidentaux et leurs médias, comme nulle et non avenue. Qui est l’OSDH ? Basée à Londres, cette soi-disant ONG démocrate syrienne reçoit ses rapports par téléphone et par vidéo sur YouTube – dont il s’est avéré, récemment, qu’elles étaient truquées – depuis la Syrie. Elle travaille avec des ONG financées par les États-Unis et le ministère britannique des Affaires étrangères sur le même modèle que celui mis en place pour justifier les frappes de l’OTAN en Libye dont on sait, maintenant, à quel point il était truqué. L’OSDH refuse de publier ses sources financières et de dire sur qui il s’appuie. Mais ses informations et ses rapports et ses témoignages non vérifiés et non documentés, continuent d’être présentés comme des « preuves ».
Alors, oui, on espère que la Russie et la Chine tiendront bon dans leur tentative de vérité et de recherche d’une solution pacifique en Syrie. Mais on sait, qu’en face, ils ont à faire à forte partie, l’histoire récente l’a dramatiquement montrée. Il leur reste encore, dans la région, deux boîtes de Pandore, la Syrie et l’Iran, et ils ne sont pas prêts à lâcher le morceau. Quelles qu’en puissent être les conséquences, comme en Irak, en Égypte, et ailleurs…