L’emprise des groupes proches d’Al-Qaïda en Syrie se confirme de jour en jour sur le terrain, surtout après l’annonce, par l’Armée syrienne libre (ASL) d’affrontements entre ses unités et des combattants de ces organisations dans la province de Lattaquié, près de la frontière avec la Turquie, et dans d’autres régions du Nord.
Ces réalités sur le terrain confirment les craintes exprimées notamment par la Russie, du danger que constitue pour la sécurité internationale l’armement des rebelles par les pays occidentaux.
Le correspondant du quotidien saoudien Ach Sharq al-Awsat à Paris rapporte qu’Al-Qaïda s’apprêterait à proclamer un émirat islamique dans le Nord de la Syrie après avoir vaincu l’ASL et pris le contrôle des points de passage le long de la frontière avec la Turquie. Citant un haut responsable de l’ASL, le journaliste affirme que l’heure H de la proclamation de cet émirat coïnciderait avec le premier jour de la fête du fitr. Selon lui, les premières cibles des qaïdistes seront les passages frontaliers de Bab al-Hawa et Harem, ce qui leur permettra de contrôler les lignes de ravitaillement en armes et de la contrebande d’hydrocarbures, volés sur les sites syriens de Deir Ezzor et Raqa.
La source du journaliste précise que l’exécution de ce plan a commencé il y a une semaine avec la décapitation du chef de l’ASL Fadi el-Kach et son frère dans la localité de Dana, puis l’assassinat du membre de l’état-major de l’Armée libre, Kamal Hamami, ainsi que le meurtre de plusieurs autres rebelles.
D’autre part, une source militaire syrienne citée par le quotidien koweitien Al Raï a qualifié de « scénario hollywoodien » les informations selon lesquelles Israël aurait détruit des batteries de missile sol-mer Yakhont près de Lattaquié.
Pendant ce temps, l’Iran s’est dit, mardi, favorable à « une trêve complète » avec les rebelles syriens pendant le ramadan. « Nous leur conseillons de mettre en place une trêve complète, de ranger leurs armes et de s’engager dans des négociations avec le gouvernement syrien », a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Leila Zerrougui. « Il n’y a pas de solution militaire et la seule voie est le dialogue national entre le gouvernement et la vraie opposition », a ajouté le porte-parole, qui a souhaité faire la différence « entre les vrais rebelles et les groupes terroristes ».
D’autre part, la représentante spéciale de l’Onu pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, s’est rendue lundi en Syrie pour une visite de trois jours. Mme Zerrougui doit rencontrer des membres du gouvernement, des représentants des Nations unies et des ONG partenaires, selon un communiqué de l’Onu.
En juin, le bureau de Mme Zerrougui avait annoncé avoir reçu « des rapports vérifiés sur le fait que des enfants syriens sont tués ou blessés dans des bombardements aveugles, sont la cible de tireurs embusqués, ou sont utilisés comme boucliers humains ». Son bureau avait dénoncé l’utilisation de jeunes garçons de 10 ans comme combattants ou porteurs par des groupes armés. Il a ajouté qu’il recevait de plus en plus de rapports sur le fait que l’Armée syrienne libre (ASL) recrute des enfants, la plupart entre 15 et 17 ans.