L’Arabie saoudite « trahie » par Washington, se tourne, aujourd’hui, vers le Pakistan, pour l’aider dans son combat contre la Syrie, comme cela avait été le cas, pour l’entraînement, avec le soutien de la CIA, des Talibans afghans combattant contre les troupes soviétiques dans les années 1990.
Face au recul des Etats-Unis sur la question syrienne, l’Arabie saoudite ne peut plus compter sur Washington et ses alliés pour former les mercenaires envoyés combattre le régime de Bachar al- Assad. Il semblerait qu’elle se tourne, aujourd’hui, vers le Pakistan, comme cela avait été le cas, pour l’entraînement, avec le soutien de la CIA, des Talibans afghans combattant contre les troupes soviétiques dans les années 1990. On connaît la suite : les Talibans ont fini par prendre le pouvoir, plonger le pays dans le chaos et l’obscurantisme pour finir sous la bannière d’al-Qaïda et faire la guerre contre leurs anciens protecteurs.
En formant ces nouveaux mercenaires, l’Arabie saoudite vise deux objectifs : renverser le régime d’Assad et affaiblir les groupes liés à d’al-Qaïda dans le pays. Le programme de formation par les Pakistanais concernerait deux brigades rebelles, soit entre 5000 et 10000 hommes. Selon Yazid Sayigh, du Carnegie Middle East Center, qui a le premier révélé l’utilisation d’instructeurs pakistanais, les Saoudiens ont programmé la formation d’une armée rebelle de 40 000 à 50000 hommes, en s’appuyant sur son réseau d’alliés, outre le Pakistan, la Jordanie, les Émirats arabes unis et la France, ce qui semble peut probable pour cette dernière.
Pour les Saoudiens, le défi principal n’est pas d’infliger des pertes tactiques à l’armée syrienne, mais d’organiser une force cohérente capable de coordonner ses actions à travers le pays. En d’autres mots, Riyadh espère réussir là où d’autres ont échoué. Ce ne sera pas chose facile. « Le principal problème des Saoudiens, aujourd’hui, est le même que celui des Etats-Unis et de la France, et de quiconque soutient les rebelles : la fragmentation des rebelles en groupes se combattant entre eux pour des prises de pouvoir locales et régionales plutôt que coopérant pour renverser Assad », explique David Ottaway, professeur au Wilson Center auteur d’une biographie du Prince Bandar.
(source https://www.foreignpolicy.com/articles/2013/11/06/saudi_arabias_shadow_war)
(traduction-extraits)