Les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France laissent l’Arabie Saoudite faire le sale boulot à leur place.
Le Pentagone n’envisage pas d’entraîner les rebelles syriens qui se battent contre les troupes de Bachar al-Assad, a déclaré jeudi le chef du Comité des chefs d’état-major, le général Martin E. Dempsey.
Cet entraînement « ne sera pas dispensé par le ministère de la Défense, mais par d’autres moyens, voire, peut-être, par d’autres pays », a déclaré M. Dempsey interrogé par les sénateurs américains.
Le général a néanmoins souligné que les États-Unis étaient disposés à « renforcer les rebelles ».
De son côté, la Grande-Bretagne a l’intention de leur faire suivre une formation militaire, a annoncé lundi le quotidien britannique Daily Mail, citant une source haut placée au sein du gouvernement.
Selon l’interlocuteur du journal, les entraînements et les consultations constituent la seule méthode susceptible de « modifier le rapport de force sur le terrain ».
De son côté la France (où le prince Bandar Bin Sultan, l’homme de la CIA en Arabie Saoudite, vient de rencontrer les plus hauts responsables français pour leur dissiper leurs craintes d’un éventuel détournement des armes aux profits des groupes terroristes), vient de reconfirmer sa position de principe sur le conflit syrien. C’est du moins ce que vient de déclarer Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères.
« Il y a des conditions à l’envoi éventuel d’armes et pour le moment la France n’a pas modifié sa position », a-t-il dit aux agences de presse. « Nous avons cette faculté mais nous n’avons pas livré des armes létales, voilà la position qui est la nôtre. »
Selon des sources au fait du dossier à Londres, la Grande-Bretagne a renoncé à armer les rebelles syriens et n’exclut pas que le président Bachar al-Assad puisse rester au pouvoir pendant encore plusieurs années.
L’évolution de la position britannique s’explique notamment par l’hostilité de l’opinion publique à un quelconque engagement aux côtés des rebelles syriens et par la crainte de voir les armes envoyées aux insurgés tomber entre les mains de groupes islamistes farouchement anti-occidentaux.
Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé fin mai de lever l’embargo européen sur les armes destinées à la Syrie afin de venir en aide à la rébellion. Cette décision allait dans le sens de Londres et de Paris qui dès le mois de mars avaient prôné une levée rapide de l’embargo. Mais sans donner suite à cette décision.