Après des semaines d’inaction, la diplomatie revient sur le devant de la scène dans la crise syrienne avec des démarches et des idées proposées aussi bien par la Russie que par les Etats-Unis.
Après avoir annoncé la visite, séparément, fin février à Moscou du ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, et du chef de la Coalition nationale syrienne (opposition), Ahmad Moaz Al-Khatib, Moscou a estimé qu’il est nécessaire de convoquer au plus vite une nouvelle rencontre du Groupe d’action sur la Syrie. Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, cette rencontre est d’autant plus importante que la situation actuelle en Syrie risque de faire éclater ce pays. «Nous estimons qu’il est indispensable de tenir, sans plus tarder, une nouvelle rencontre du Groupe d’action consacrée aux événements en Syrie. La situation ne s’améliore pas, le pays est sur le point de se morceler», a affirmé le diplomate. Les processus en cours en Syrie «risquent de provoquer une désintégration du pays», a-t-il indiqué, ajoutant que ce processus «pourrait ne pas se limiter aux frontières de la République arabe syrienne». M. Bogdanov a proposé d’élargir le Groupe d’action en y intégrant d’autres acteurs internationaux influents, en particulier l’Iran, l’Egypte et l’Arabie saoudite.
Le Groupe d’action sur la Syrie, comprenant les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, de la Turquie et de pays de la Ligue arabe a tenu sa première réunion le 30 juin 2012 à Genève. Cet organisme mis en place à l’initiative de Moscou a alors adopté un communiqué dans lequel il a formulé des principes visant à régler la crise syrienne. Il s’agit notamment de la création d’un gouvernement de transition réunissant toutes les parties en conflit, sans réclamer le départ préalable du président Bachar al-Assad. Pour sa part, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a déclaré mercredi disposer d’un plan de règlement politique du conflit syrien susceptible de convaincre le président Assad de partir. «L’administration américaine préfère une solution politique qui ait pour résultat le départ du président Assad. Le président Obama et moi nous pensons que c’est ce qui va arriver», a déclaré le chef de la diplomatie américaine lors d’une conférence de presse commune avec son homologue jordanien Nasser Joudeh. M. Kerry a souligné que la tâche principale consistait à convaincre le président Assad de lâcher le pouvoir. «Je pense qu’il y a des choses qui peuvent être faites pour changer sa position actuelle. Je ne voudrais pas entrer dans les détails, mais, bien que je n’occupe que depuis peu mon poste, je sais bien ce que nous pouvons proposer. Mais avant de faire des déclarations publiques, il faudra consulter un grand nombre de ‘joueurs’», a expliqué John Kerry. «Mon but est que les parties en conflit parviennent à une entente et que la violence recule. Il se peut que ce soit impossible. Mais il est de notre devoir envers nous-mêmes, envers le peuple syrien, la région et le monde de tout mettre en oeuvre pour parvenir à une entente et c’est ce que nous comptons faire», a conclu le chef de la diplomatie américaine.
Le chef de la Commission des Affaires étrangères à la Douma, Alexeï Pouchkov, avait déclaré, mercredi, que le président Assad n’accepterait pas de partir.
Médiarama
14 février 2013