Le roi Abdallah II : « La Jordanie ne participera pas à une ingérence militaire dans les affaires syriennes, car cela serait contraire à nos principes et à nos intérêts nationaux supérieurs »
Le Royaume hachémite, qui ne doit sa survie qu’au soutien des pays occidentaux et Israël, a joint hier le 4 décembre sa voix à la campagne de désinformation grotesque menée par les médias occidentaux, relayant les porte-parole des chancelleries occidentales, insinuant que le régime syrien est sur le point de recourir aux armes chimiques pour mater la rébellion. C’est à la suite de cette campagne que le ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Joudeh a estimé mardi 4 décembre qu’un recours syrien aux armes chimiques »changera la donne » et provoquera définitivement une intervention étrangère. »Le régime syrien sait très bien que la communauté internationale ne tolèrera pas l’utilisation d’armes chimiques, que ce soit par le régime ou si elles tombent entre de mauvaises mains », a affirmé M. Joudeh. Selon lui, »dans un tel cas, personne n’y réfléchira à deux fois et l’action sera immédiate ».
Le lendemain le roi Abdallah rectifie le tir et désavoue son ministre. En aucune circonstance la Jordanie ne participera à une opération militaire contre la Syrie, a-t-il déclaré, selon le quotidien al-Raï.
« La Jordanie ne participera pas à une ingérence militaire dans les affaires syriennes, car cela serait contraire à nos principes et à nos intérêts nationaux supérieurs », a indiqué le souverain, insistant sur la recherche d’autres voies à emprunter pour restaurer la sécurité et la stabilité en Syrie. Selon Abdallah II, la communauté internationale et notamment les pays arabes doivent tout mettre en œuvre pour arrêter l’effusion de sang par des moyens pacifiques. Le roi a estimé qu’une ingérence militaire « ne déboucherait que sur l’escalade de la violence en Syrie et éloignerait ce pays de la paix pour un délai indéfini ». En 20 mois de confrontation armée entre les autorités et les rebelles en Syrie, 20.000 à 40.000 personnes ont péri, et environ un demi-million d’autres ont fui le pays. Des centaines de milliers de bâtiments, dont des écoles, des mosquées et des églises, ont été abîmés ou complètement détruits. Le pays a essuyé d’immenses pertes matérielles. Selon l’Onu, près de quatre millions de personnes auront besoin d’aide humanitaire internationale en Syrie l’année prochaine.
5 décembre 2012