Après Damas, l’armée syrienne progresse à Alep.
L’armée syrienne poursuit sa progression autour de Damas et dans la province d’Alep, face à des rebelles affaiblis par les dissensions internes et démotivés par l’absence de perspectives politiques pour leur projet de renversement du régime.
Au lendemain de la reprise de la ville stratégique de Sbeiné, au sud de Damas, l’armée a repris aux rebelles plusieurs secteurs de la « Base 80 », chargée de la sécurité de l’aéroport international d’Alep.
D’importants combats ont éclaté à 4 heures du matin aux alentours de la base entre l’armée, appuyée par les forces paramilitaires de l’Armée de défense nationale, et des groupes rebelles, dont certains affiliés à l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL, proche d’Al-Qaïda), a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH, proche de l’opposition). « Les troupes du régime ont avancé à l’intérieur de la base et contrôlent désormais de larges secteurs de celle-ci, tandis que les groupes rebelles et l’EIIL acheminent des renforts », précise l’ONG basée à Londres.
Cette avancée permettra aux troupes loyalistes de sécuriser l’aéroport d’Alep, toujours aux mains de l’armée et ouvrirait la voie à la reprise de la base aérienne militaire de Naïrab, à l’est de la ville, occupée par les rebelles en février.
L’armée syrienne avait repris jeudi la cité clé de Sbeiné, près de Damas, qualifiée par l’OSDH de « l’un des principaux bastions rebelles ». Pratiquement toutes les lignes d’approvisionnement des groupes armés positionnés dans le sud de Damas sont désormais coupées, avait souligné le chef de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
De violents combats se poursuivent par ailleurs entre l’armée et des rebelles proches d’Al-Qaïda autour d’un énorme dépôt d’armes de l’armée près de la ville de Mahin, dans la province centrale de Homs. Des rebelles, dont des combattants de l’EIIL, se sont emparés en début de semaine d’une partie de cet arsenal. Les deux camps acheminent des renforts dans ce secteur en prévision d’une grande bataille.
D’autre part, le Conseil œcuménique des Églises (WCC), qui réunit 345 Églises protestantes, orthodoxes et anglicanes de plus de 110 pays, a appelé vendredi à libérer immédiatement les évêques orthodoxes enlevés en Syrie le 24 avril 2013.
« Il faut immédiatement libérer les deux évêques d’Alep -Mgr Paul Yazigi, métropolite d’Alep pour les Grecs orthodoxes d’Antioche, et Mgr Youhanna Ibrahim, évêque d’Alep pour les syriaques orthodoxes- qui ont été enlevés il y a plus de sept mois par des extrémistes, tout comme les autres personnes capturées ou illégalement détenues en Syrie », a indiqué le Conseil dans une déclaration adoptée pendant sa 10e assemblée à Busan (Corée du Sud). Le Conseil a en appelé à intensifier l’aide humanitaire aux chrétiens et aux réfugiés syriens.
Le sort des deux évêques demeure inconnu, selon le chef adjoint du département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou Boris Balachov.
Fondé en 1948, le Conseil œcuménique des églises réunit des Églises et communautés religieuses de plus de 110 pays, représentant plus de 500 millions de chrétiens et comprenant la plupart des Églises orthodoxes, un grand nombre d’Églises anglicanes, baptistes, luthériennes, méthodistes et réformées, ainsi que de nombreuses Églises unies et indépendantes.