Les observateurs qui suivent de près le conflit syrien constatent ces derniers temps que de plus en plus de chefs de milices tombent suite à des opérations bien ciblées de l’armée syrienne. La liste est longue : le Ben Laden de la Syrie, le Saoudien Abou Malek, ainsi que l’ « émir » tunisien Abou Houzaïfa.
5 tués lundi
Pour le seul jour de lundi, ce sont au moins cinq nouveaux chefs de milices qui ont été tués.
Il y a d’abord le commandant militaire général du front al-Nosra dans toute la Syrie, le surnommé Imad Al-Ahmad al-Hamad.
Il a été tué à Deir Ezzor, comme l’a rapporté le site de la télévision iranienne arabophone Al-Alam, qui rapporte qu’il a été liquidé suite à une opération spéciale de l’armée syrienne régulière, dans le quartier Houwayka où les forces gouvernementales et les milices se livrent un combat sans merci. C’est dans ce quartier que se situent les bâtiments officiels du gouvernorat.
Ce mardi, les combats s’y sont poursuivis et 33 miliciens ont été tués, indique l’agence russe Russia Today. Tous appartiennent aux deux groupuscules d’Al-Qaïda, l’Etat islamique de l’Irak et du Levant (EIIL) et le front al-Nosra. Parmi eux figurent aussi deux autres chefs de milices, dont le commandant de la brigade d’al-Moustafa, et celui de la brigade Saïka. 25 miliciens ont été liquidés, selon la télévision russe Russia Today.
En marge de ces combats, rapporte l’agence syrienne officielle Sana, un dépôt d’armements et de munitions a été détruit ainsi qu’un certain nombre de repaires des miliciens.
Dimanche, 23 miliciens extrémistes avaient été tués dans cette même région.
Un chef djihadiste allemand tué
Quant au quatrième chef d’Al-Qaïda, il a été abattu à Lattaquié. Il s’agit, d’après Al-Alam, d’Abou Zeid l’Allemand, de nationalité allemande, qui a succombé dans des combats dans la localité de Dorine avec les forces régulières.
Abou-l-Zoubaïr, le Qatari, éliminé dans la région d’Alep
De plus, les sites de la « Révolution syrienne » ont annoncé la mort d’un chef milicien qatari, Abdallah Ben Abdel Mohsen Al-Bassis connu sous le pseudonyme Abou-l-Zoubaïr le Qatari.
Selon les réseaux sociaux, il a péri dans les combats qui ont eu lieu autour de l’aéroport de Mennegh, dans la province d’Alep, alors qu’il combattait dans les rangs de milice « Brigade Abou Aïcha l’Albanais » affilié à Al-Qaïda.
Il est l’un des plus anciens miliciens djihadistes étrangers à se rendre en Syrie où il est arrivé depuis plus d’un an. Ayant combattu dans les rangs du front al-Nosra, il a été l’un des premiers à rejoindre celui de l’EIIL, et à prêter allégeance à Abou Bakr al- Bagdadi.
Unité contre Al-Qaïda
Dans ce contexte, des sources militaires syriennes à Damas ont révélé que l’armée a créé une nouvelle unité spécialement conçue pour traquer et liquider les dirigeants d’Al-Qaïda en Syrie, ainsi que les commandants de l’ASL qui combattent avec eux.
Mobilisation kurde
Dans les régions kurdes du nord et nord-est de la Syrie, la mobilisation bat son plein. Quelques 500 kurdes syriens ont rejoint ces deux dernières semaines les rangs des Unités de protection populaire kurdes du parti démocrate kurde.
Selon l’un des combattants de ces unités, Dejwar Issa qui s’exprimait pour le site Arabi-press, la plupart de ces nouveaux recrus sont des femmes. Ils se sont mobilisés pour faire face aux attaques perpétrées conjointement par l’ASL, l’EIIL et le front al-Nosra contre leurs régions à Hassaké, à Raqqa et à Alep et au cours desquelles des dizaines de civils kurdes avaient et des centaines d’autres ont été enlevés.
« Les takfiris sont des sauvages »
Interrogé par la chaine AlAlam, le dirigeant de ce parti Saleh Mouslim a accusé les miliciens d manquer à leurs engagements. « Ils n’ont pas respecté la trêve de trois jours convenus pour la fête d’al-Fitr et n’ont pas cessé de pilonner les régions kurdes », dit-il.
Il a signalé que les Kurdes de Syrie se préparent pour combattre les miliciens takfiris qui d’après lui « n’ont rien à voir avec l’Islam ».
« Ce ne sont pas des humains, ce sont des sauvages », a-t-il déploré. Avant de poursuivre : « il y a beaucoup de factions qui adoptent l’appellation de l’Armée syrienne libre. Mais elles n’ont rien à voir avec la liberté ni avec une armée, ce ne sont que des bandes, tout comme le front al-Nosra », a-t-il poursuivi.
Accord avec la coalition?
Or il s’avère que l’autre représentation politique kurde syrienne a annoncé la conclusion d’un accord avec la Coalition. Selon la BBC, citant Abdel Hamid Darwiche, le secrétaire général du parti démocratique progressiste kurde en Syrie, les factions kurdes sont parvenues à un accord avec le chef de la Coalition syrienne, Ahmad Al- Jarba, en fonction duquel les deux antagonistes devraient reprendre leurs positions initiales et échanger les détenus. Il est également convenu que des comités composés de membres des deux parties soient formés pour coordonner les mécanismes d’application de l’accord.
Des dizaines ont été tuées de part et d’autre et des centaines ont été enlevées dans des combats qui ont éclaté lorsque les Kurdes ont délogé les miliciens de leur localité frontalière avec la Turquie, Ras al-Aïn.
13 août 2013
https://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=125244&;frid=18&seccatid=37&cid=18&fromval=1