De la gauche caviar à la gauche pro-Otan.
Ce samedi 11 Février, plusieurs organisations – dont le Parti communiste français (PCF), le Parti de Gauche, le Parti Socialiste (PS), le Nouveau parti anti-capitaliste (NPA), le parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV), la Confédération générale du travail (CGT), la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et le Mouvement de la Paix – appelaient à une manifestation de « solidarité avec la révolution syrienne ».
Dans leur communiqué commun, les organisateurs présentaient le peuple syrien comme « un peuple qui affronte la mort depuis plus de dix mois avec une audace et une ténacité imbattables ».
« Manifestons notre engagement solidaire envers ce peuple déterminé et inventif, participons à la manifestation de soutien », concluaient-ils.
Ce communiqué parvenait même à réaliser le prodige de rendre « hommage au journaliste Gilles Jacquier, épris de libre expression et victime des ennemis de la liberté de parole le 11 janvier 2012 » en laissant croire qu’il avait été victime de la répression des forces gouvernementales alors que tous les témoignages concordent pour accuser les « rebelles ».
Rien sur le rapport de la mission de la Ligue arabe.
Les observateurs ont pourtant confirmé qu’ils avaient été « témoins dans les secteurs de Homs, Idleb et Hama, d’actes de violence contre les troupes gouvernementales et contre les citoyens, entraînant de nombreux décès et blessures.
C’est le cas de l’explosion de l’autobus civil, tuant huit personnes et blessant plusieurs autres, dont des femmes et des enfants ; celui du sabotage à l’explosif d’un train chargé du transport du diesel, ainsi que d’autres événements à Homs, dont la destruction de l’autobus de la police tuant deux d’entre eux, l’attaque à l’explosif du pipeline de carburant, et autres attentats de moindre importance.
Les groupes armés ont recours aux bombes thermiques et aux missiles anti-blindage ».
Rien dans le communiqué sur l’entraînement en Turquie de la pseudo-Armée syrienne libre par les services secrets français et britanniques ni sur son équipement et financement par le Qatar et l’Arabie saoudite. (1)
Rien sur la présence parmi les « rebelles » de mercenaires étrangers dont des Libyens.
Rien sur la chasse sanglante que ces mêmes « rebelles » organisent contre les Syriens de religion chrétienne ou alaouite. (2)
La gauche, tout comme les médias occidentaux dans les mains de l’Etat ou d’intérêts privés, nous donne une version complètement falsifiée des évènements qui se déroulent en Syrie. (3)
Elle laisse entendre que le gouvernement réprime des manifestations pacifiques alors que l’armée syrienne doit affronter des groupes puissamment armés y compris d’armes lourdes.
L’expérience de la Libye et l’instrumentalisation de l’opinion publique qui a précédé les bombardements de l’OTAN n’aurait-elle servi à rien ?
(1) Voir mon article du 16 janvier : La France livre une guerre secrète en Syrie – https://lepetitblanquiste.hautetfort.com/archive/2012/01/1…
(2) https://www.kipa-apic.ch/index.php?pw=&;na=0,0,0,0,f&am…
(3) Les informations sur le nombre de victimes des combats et sur l’origine des tirs reposent sur les communiqués d’un obscur Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) basé à Londres.
Le 20 août dernier, un article du Figaro faisait état d’une controverse autour de l’OSDH. Son animateur – Rami Abdul Rahmane – était « accusé d’œuvrer pour les Frères musulmans » tandis que « ses bilans chiffrés sont parfois remis en cause ». « Peut-on faire confiance aux informations qui proviennent de Syrie ? », concluait le journaliste. Apparemment nombre de journalistes ne se posent même pas la question.