Parier sur l’Arabie Saoudite c’est à moyen terme parier sur des sables mouvants, le royaume est fragile et va certainement faire face à des troubles internes d’ampleur, sans parler de son amour immodéré pour le respect des droits de l’Homme et l’égalité des sexes !
A la suite de la conférence sur la Syrie à Paris le mardi 27 Octobre -qui s’est tenue à l’initiative de la France- et qui regroupaient notamment l’Arabie Saoudite et la Turquie, Riyad a accepté que l’Iran soit présent à la conférence de Vienne de ce jour. Lors de réunions antérieures les Saoudiens avaient toujours refusé les Iraniens pour parler du conflit syrien.
On pouvait dans ces conditions espérer que les choses commencent à bouger, et qu’une solution politique puisse être lentement élaborée.
A l’évidence il n’en est rien, la France largement soutenue et confortée par son principal marchand d’armes l’Arabie Saoudite campe sur ses positions obsessionnelles et irréalistes, Bachar-al-Assad doit partir !
Ni la Russie ni l’Iran ne l’entendent de cette oreille, l’échec de la conférence était ainsi assuré, comme à la parade !
La France rigide s’est mise hors jeu dans ce conflit. Pire, où est la logique? Alors que Paris recherche à prendre pied en Iran puissance incontournable au Proche et Moyen-Orient, après avoir là encore adopté une position très dure pendant les négociations sur le nucléaire.
Bachar-el-Assad n’est pas un saint, mais dans la région il n’est pas le seul à avoir des manières fortes, il est visiblement devenu la phobie de Paris en dehors de la nécessaire prise en compte de toutes considérations géostratégiques.
Est-ce-là le prix à payer pour obtenir les faveurs chéquiers en main de Riyad ? C’est vraisemblable, mais alors le risque est majeur car parier sur l’Arabie Saoudite c’est à moyen terme parier sur des sables mouvants, le royaume est fragile et va certainement faire face à des troubles internes d’ampleur, sans parler de son amour immodéré pour le respect des droits de l’Homme et l’égalité des sexes !
Que veut on ?
Mettre fin à une guerre civile qui n’a que trop duré et combattre l’Etat islamique ennemi du genre humain, alors dans ce cas assez de posture morale et ce n’est pas aux puissances étrangères à choisir qui gouvernera à Damas, la paix revenue les Syriens s’en chargeront !
Il y a en France comme un parfum de fin de règne et notre diplomatie n’y échappe pas, le Ministre des Affairesétrangères Laurent Fabius n’a plus la main !
*Jacques MYARD
Député de la Nation, Maire de Maisons-Laffitte, Président du Cercle Nation et République