L’Onu a rendu publique l’utilisation de bombes à sous-munition dans le conflit du Sudan du Sud après que des unités onusiennes des services de déminages en aient trouvé tout récemment des traces sur la route reliant la capitale Juba à Bor, dans l’Etat de Jonglei.
Le 12 février, le secrétaire général Ban Ki-moon a fermement condamné l’utilisation de ses engins sans toutefois indiquer qui pouvaient en être responsable. Or, les seuls avions intervenus dans ce conflit et ayant en l’occurrence bombardé les positions de la faction de Riek Machar, ont été dépêchés par le président ougandais Yoweri Museveni, qui en a reconnu le déploiement au Soudan du Sud il y a quelques semaines, ainsi que quelques milliers de ses troupes.
L’Onu ne peut ignorer cela et alors que le premier cessez-le-feu signé sous l’égide de l’IGAD – l’organisation régionale dont fait partie l’Ouganda -prévoyait justement le retrait des toutes les forces étrangères venues au secours des parties en conflit, l’Ouganda seraient plutôt en train d’augmenter son contingent militaire dans ce pays voisin selon plusieurs sources. Cela ne peut qu’inciter d’autres pays de la région à intervenir à leur tour, la présence de matériel provenant de l’Erythrée a d’ores et déjà été signalé. A ce rythme, le conflit du Soudan du Sud ne peut que s’intensifier et se transformer en un redoutable braisier pouvant enflammer toute la région.
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L’ONU dénonce l’utilisation de bombes à sous-munitions
NATIONS UNIES, 12 fév 2014 (AFP) – Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a condamné mercredi « l’utilisation de bombes à sous-munitions dans le conflit au Soudan du Sud ».
Des morceaux de bombes de ce type –qui disséminent sur une grande surface des engins explosifs plus petits pouvant rester dangereux pendant des mois– ont été trouvés la semaine dernière par le service de déminage de l’ONU sur la route reliant la capitale Juba à Bor, dans l’Etat de Jonglei, précise un communiqué des Nations unies.
M. Ban a salué l’ouverture mardi à Addis Abeba du deuxième cycle de négociations entre belligérants au Soudan du Sud.
Cependant, il « note avec une profonde inquiétude les informations sur la poursuite de combats et d’escarmouches dans certaines parties des Etats d’Unité et du Haut Nil ».
M. Ban demande au gouvernement sud-soudanais et aux rebelles « d’appliquer pleinement » les accords de cessez-le-feu du 23 janvier et de coopérer avec les médiateurs du bloc est-africain Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement).
Le porte-parole des Nations unies Martin Nesirky a ensuite précisé que l’ONU « n’était pas en mesure de dire qui avait utilisé ces bombes à sous-munitions ».
L’armée sud-soudanaise loyale au président Salva Kiir et des troupes mutinées fidèles à son ancien vice-président Riek Machar s’affrontent depuis mi-décembre au Soudan du Sud. Le pays est indépendant depuis juillet 2011 seulement, après avoir fait sécession du Soudan à l’issue d’une longue guerre civile (1983-2005) contre Khartoum.
Selon M. Nesirky, la mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) a patrouillé mardi dans la ville pétrolière de Malakal (Etat du Haut Nil). La mission y a constaté une situation « tendue ». La partie sud de Malakal était « largement désertée » par ses habitants alors que des éléments des forces gouvernementales étaient présents dans la partie est de la ville.