La Serbie et le Kosovo – dont l’indépendance est reconnue par 90 pays, parmi lesquels les États-Unis et vingt-deux des vingt-sept membres de l’Union européenne – ont signé, le 19 avril, un accord de normalisation de leurs relations après dix séances de discussion en six mois. Les divergences portaient sur le respect des droits humains vis-à-vis des Serbes du Kosovo et le degré d’autonomie dont pourraient bénéficier les municipalités à majorité serbe du nord de l’ancienne province, considérée comme le berceau historique de la nation serbe.
L’adhésion des deux parties à l’Union européenne (UE) était également au cœur des négociations. Le 8 avril, le premier ministre serbe avait dénoncé les « propositions du Kosovo », qualifiées d’« humiliantes, inacceptables, inapplicables sur le terrain ». Un fossé « très étroit mais profond » séparait les deux parties, selon Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne. L’accord signé en présence des premiers ministres serbe, Ivica Dacic, et kosovar, Hashim Thaci, sous la tutelle de Catherine Ashton, a été qualifié d’« historique » par la France et l’Onu. Ill spécifie : « Aucune des parties ne bloquera ou n’encouragera l’un à bloquer la progression de l’autre sur leurs chemins respectifs vers l’UE ». Il prévoit également un accord d’association avec le Kosovo. Environ 50 000 Serbes de souche vivent dans le Nord. Leurs élus ont demandé immédiatement l’organisation d’un référendum pour valider l’accord de Bruxelles.