Le mouvement d’opposition rencontre des difficultés à faire entendre sa voix sur la place publique.
Le mouvement d’opposition sénégalais Y’en a marre avait prévu d’organiser l’opération Fanaan à partir du 14 février, place de l’Obélisque, lieu emblématique de la contestation. Cette opération consistant en un sit-in pendant une période indéterminée dans un lieu de la capitale, a été qualifiée de « délit de vagabondage » par Ousmane Ngom, ministre sénégalais de l’Intérieur qui ne fait pas la différence entre le camping sauvage en ville et des jeunes citoyens sénégalais qui expriment leur ras-le-bol du président Abdoulaye Wade et qui contestent sa candidature aux élections du 26 février prochain. « Il vont venir avec des sacs de couchage et avec leurs nattes ! » s’est-il exclamé, en accusant le mouvement de n’avoir pas déclaré la manifestation pour justifier son interdiction.
Cela n’a pas empêché Y’en a marre de manifester, malgré l’intervention musclée des forces de l’ordre, les arrestations des dirigeants et des rappeurs Simon et Kilifeu qui tentaient de se rendre sur la place de l’Obélisque. Les responsables du mouvement ont confirmé que toutes les autorisations avaient été déposées auprès des autorités.
Par ailleurs, M23 qui regroupe des partis d’opposition et des organisations de la société civile a appelé ses partisans à manifester, ce week-end, place de l’Indépendance, à proximité du Palais présidentiel, malgré l’interdiction imposée depuis juillet dernier. « Il faut que les citoyens viennent dire non à la forfaiture politique, non à la violation de la Constitution, et exiger le retrait inconditionnel de la candidature du président Wade », a déclaré Alioune Tine, coordinateur du M23 dont les membres contestent la candidature validée et confirmée fin janvier par le Conseil constitutionnel, après deux mandats successifs.