Parallèlement à l’appel d’AI, le président du Parlement africain, M. Bethel Amadi, a exprimé le soutien de l’instance panafricaine à la lutte du peuple sahraoui et à son droit légitime à l’indépendance, appelant à mettre un terme aux souffrances des Sahraouis et aux violations marocaines des droits de l’Homme au Sahara occidental.
L’ONG Amnesty International a appelé, ce vendredi 17 mai, à l’ouverture d’une enquête « indépendante » et « impartiale » sur les allégations selon lesquelles six militants sahraouis, dont un enfant, ont été torturés, par les forces de sécurité marocaines, au cours d’une garde à vue, rapporte l’agence APS.
« Les rapports selon lesquels les forces de sécurité marocaines ont utilisé la torture et les mauvais traitements contre les six détenus sahraouis pour les faire parler sont profondément troublants », a indiqué Philip Luther, directeur d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, cité par la même source, avant d’ajouter que « les allégations doivent être soigneusement étudiées et les responsables de ces actes traduits en justice ». Les six militants sahraouis sont toujours détenus à la prison civile de Laâyoune. Ils ont été inculpés de « violence contre des fonctionnaires publics », de « participation à un rassemblement armé » et de « dégradation de biens publics ». Des accusations passibles d’une peine allant jusqu’à 10 ans de prison. Devant le juge d’instruction, ces militants avaient affirmé qu’ils avaient été torturés et maltraités, et que leurs « aveux » avaient été extorqués sous la torture durant la garde à vue, selon la même source. L’organisation de défense des droits de l’Homme a également appelé à une surveillance adéquate des droits de l’Homme dans la région par l’ONU. Elle a aussi demandé « l’établissement de rapports indépendants et impartiaux sur la situation actuelle, y compris les allégations de torture et d’autres mauvais traitements », selon le même responsable. Les États-Unis avaient initié, en avril dernier, un projet de résolution élargissant le mandat annuel de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso), avant de se heurter à un rejet catégorique du Maroc, soutenu notamment par la France. Résultat : Washington se rétracte deux jours avant l’adoption du texte. La résolution adoptée par le Conseil de sécurité encourage le Maroc à mieux respecter les droits de l’Homme dans le Sahara occidental.
De son côté, le président du Parlement africain, M. Bethel Amadi, a exprimé le soutien de l’instance panafricaine à la lutte du peuple sahraoui et à son droit légitime à l’indépendance, appelant à mettre un terme aux souffrances des Sahraouis et aux violations marocaines des droits de l’Homme au Sahara occidental.
Lors des travaux de la 2ème session ordinaire de la 3ème législature du Parlement panafricain qui se tient à Johannesburg (Afrique du Sud), M. Amadi a exprimé son soutien indéfectible au peuple sahraoui jusqu’au recouvrement de son indépendance », a rapporté le quotidien égyptien « Al Ahram Al Massai » dans son édition de mercredi.
« La souffrance du peuple sahraoui est une question qui doit être fortement débattue par les Africains afin de mettre un terme aux graves violations des droits des Sahraouis, notamment à cette occasion qui marque la célébration du 50e anniversaire de la création de l’UA », a souligné le président du parlement panafricain.
Il est nécessaire, a-t-il souligné, de prendre une « décision claire » concernant la situation au Sahara occidental et les violations dont sont victimes les Sahraouis.
Pour sa part, la présidente de la Ligue commune de défense des droits de l’Homme au Sahara occidental, Mme Aminatou Haider, a estimé nécessaire la mobilisation de la communauté internationale pour mettre un terme à ces violations et assurer la protection du peuple sahraoui, appelant le gouvernement marocain au respect du droit des Sahraouis à l’autodétermination.
Elle a également sollicité l’intervention urgente de l’UA afin de faire pression sur l’ONU en faveur de la relance des négociations entre le Front Polisario et le Maroc.
La militante sahraouie a saisi cette occasion pour rappeler les souffrances du peuple sahraoui et sa lutte pour la liberté et l’indépendance, faisant remarquer que la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental a atteint un degré de dégradation inédit en raison du recours abusif à la violence.
En dépit de la « recrudescence de la violence et de la répression », le peuple sahraoui poursuit sa résistance face au terrorisme marocain », a-t-elle indiqué.
Le représentant tunisien au Parlement panafricain, M. Bachir Chemam, cité par l’agence de presse saharouie (SPS), a appelé à l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui, loin des calculs politiques.
Qualifiant la cause sahraouie de « juste », il a estimé nécessaire d’ »exercer des pressions sur le Maroc afin de l’amener à mettre un terme à cette situation inhumaine et inacceptable ».
De son côté, le représentant soudanais, M. Mohamed Ali Mahdi, a appelé les dirigeants africains à « la rupture immediate des relations avec le Maroc en raison de la cause sahraouie ».
APS, TSA et agences
17 mai 2013