Ces exercices impliquant bombardiers stratégiques, avions de combat, ravitailleurs et hélicoptères, ont eu pour objectif déclaré de s’entraîner à réaliser des « tâches de dissuasion stratégique », a indiqué un porte-parole du ministère, cité par l’agence Interfax.
Ces manœuvres non prévues sont-elles à situer dans le contexte de l’escalade en Syrie et l’implication de plus en plus flagrante de la Turquie dans le financement des groupes islamistes dans ce pays ? S’agit-il d’un avertissement à ce membre central de l’Otan qui, plus est, avait accepté d’accueillir le bouclier anti missiles de l’Otan ? ? Certains le pensent. L’ordre est tombé en tout cas quelques heures après que le sommet arabe de Doha, sous la houlette de l’émirat gazier de Qatar, avait laissé l’émir du Qatar octroyé le siège vacant de la Syrie à un représentant démissionnaire d’une partie de l’opposition syrienne en exil. Le président russe Vladimir Poutine a ordonné, depuis son avion, qui l’avait ramené d’Afrique du Sud, à quatre heures du matin, d’entamer ces manœuvres militaires inattendues en mer Noire. Officiellement, ces manœuvres visaient à tester les capacités de combat des forces russes », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l’agence ITAR-TASS. Au total, 36 navires basés à Sébastopol, base navale russe en Crimée (Ukraine) et à Novorossiïsk (sud de la Russie) et jusqu’à 7 000 hommes vont participer à ces manœuvres, a précisé M. Peskov.
L’ordre du président russe de lancer les manœuvres a été remis au ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, jeudi à 04 h 00 (00 h 00 GMT). Ces manœuvres « non planifiées » ont pour objectif de tester les capacités de combat et le niveau de coopération entre différentes unités des forces russes, a expliqué M. Peskov. La Russie n’a pas informé préalablement ses partenaires étrangers de ces manœuvres, a-t-il ajouté, en précisant que ce n’était pas nécessaire dans les cas où le nombre de militaires y participant est inférieur à 7 000, selon les agences russes. Après des manœuvres similaires ordonnées en février dans les forces aériennes et les troupes aéroportées russes, le chef de l’état-major russe, Valéri Guérassimov, avait fait état de problèmes révélés dans ces unités lors de ces exercices.
Jeudi, l’aviation russe a également procédé à d’importants exercices militaires à la base aérienne d’Enguels, dans la région de Saratov (Volga), a indiqué le ministère russe de la Défense. Ces exercices impliquant bombardiers stratégiques, avions de combat, ravitailleurs et hélicoptères, ont pour objectif notamment de s’entraîner à réaliser des « tâches de dissuasion stratégique », a indiqué un porte-parole du ministère, cité par l’agence Interfax. Ces manœuvres sont menées par le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, nommé à ce poste après le limogeage en novembre dernier de son prédécesseur, Anatoli Serdioukov, après un vaste scandale de corruption
Le président russe avait alors chargé M. Choïgou de « poursuivre le développement de l’armée, d’assurer la réalisation des commandes militaires » et de mener à bien le vaste programme de réarmement de l’armée. De retour au Kremlin depuis mai 2012, M. Poutine s’était fixé comme objectif de procéder à un réarmement « sans précédent » du pays, avec plus de 550 milliards d’euros consacrés à l’industrie de la défense pendant les dix ans à venir.
Le président russe Vladimir Poutine, qui revenait d’Afrique du Sud, où il a assisté au sommet du BRICS, qui avait rejeté la « militarisation » du conflit syrien et toutes les ingérences étrangères, est arrivé dans la région de Krasnodar (sud) afin d’assister à ces manœuvres. L’avion présidentiel s’est posé à l’aéroport d’Anapa, une ville située sur le littoral de la mer Noire, après avoir décollé de Rostov-sur-le-Don où le chef de l’État russe a pris part à une conférence. À la descente de son avion, le président russe s’est embarqué à bord d’un hélicoptère pour survoler, en compagnie de son ministre de Défense, la zone de l’exercice.
Rappelons que la Russie a également renforcé sa présence maritime en Méditerranée orientale.