Les rebelles et les gardes portuaires libyens qui bloquaient les sites et ports pétroliers depuis un an ont décidé de suspendre leur mouvement, selon leur porte-parole. Jusqu’à quand ?
Ras Lanouf (200 000 barils/jour) et al-Secra (350 000b/j), bloqués depuis juillet 2013 par ces partisans de l’autonomie, interdisaient toute exportation de pétrole brut. La production était tombée à 200 000b/j contre 1,5 millions avant la guerre contre le régime de Kadhafi menée par les rebelles avec le soutien des Occidentaux.
C’est la mise en place du nouveau Parlement issu des élections législatives du 25 juin qui a débloqué la situation, les rebelles entendant soutenir le nouveau régime. Ils avaient négocié, le 6 avril, avec le gouvernement intérimaire d’Abdallah al-Theni une levée progressive du blocus sur les ports d’al-Harriga et Zwitina.
Les « autonomistes de la Cyrénaïque », et le gouvernement auto-proclamé avaient dans un premier temps, justifier leur mouvement comme une volonté de s’opposer à la corruption du gouvernement, puis affiché clairement leur revendication d’autonomie. Ils réclamaient, également, le paiement de leurs arriérés de salaire. En mars dernier, ils avaient, cependant, tenté de livrer du pétrole au pétrolier nord-coréen, Morning Glory. Le gouvernement libyen avait réagi en déployant des forces navales au large d’al-Sedra pour empêcher le navire de quitter les eaux territoriales avec son chargement de 300 000 à 350 000 barils.
Après avoir menacé de bombarder le pétrolier, la marine et les forces progouvernementales avaient finalement intercepté le Morning Glory avant de le reconduire au port. Le même incident s’était produit en janvier avec un pétrolier maltais qui n’avait pu approcher des côtes libyennes et du port d’al-Sedra, les forces navales ayant fait usage de la force pour l’en dissuader.
Le blocage des ports pétroliers ont eu des effets dévastateurs sur l’économie libyenne de sortie de guerre, déjà malmenée par le chaos qu’a connu le pays, provoquant une chute spectaculaire des revenus. Quatrième producteur africain de pétrole avec 1,6 million de Barils avant la guerre civile qui a abouti à la chute du régime de Mouamar Kadhafi, en 2011, la Libye avait retrouvé, cependant, un niveau de 1,5 million b/J avant de retomber à 200 000 après la fermeture des terminaux. Cependant, la reprise de l’activité de champs pétroliers comme al-Fil, dans le sud du pays, suspendue au début du mois de juin par les salariés, a permis à la Libye d’augmenter à nouveau sa production à hauteur de 300 000 barils/jour. La première cargaison à destination internationale a eu lieu le 21 juin, au port d’al-Harriga, que les séparatistes menacent de bloquer à nouveau, à tout moment.