La Russie et les Etats-Unis se pencheront de nouveau sur la crise syrienne lors d’une rencontre bilatérale à Genève, vendredi 11 janvier, en présence de l’émissaire international, Lakhdar Brahimi.
A la veille de cette réunion, chaque partie accentue les pressions pour discuter dans les meilleures conditions possibles. Dans ce cadre, Moscou a espéré que l’initiative du président Bachar al-Assad visant à sortir la Syrie de la crise sera examinée au cours de cette rencontre tripartite. La Russie espère une poursuite efficace des efforts internationaux visant à «contribuer au règlement de la crise grave en Syrie», a annoncé un porte-parole du ministère. A cet effet, il est indispensable de «s’appuyer sur le communiqué adopté à Genève par le Groupe d’action le 30 juin 2012» et de prendre en compte «quelques-unes des idées formulées par le président Assad le 6 janvier 2013», a précisé le diplomate. La délégation russe à Genève sera conduite par le représentant du président pour le Proche-Orient, le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, et la délégation américaine par le sous-secrétaire d’Etat américain William Burns. La réponse n’est pas venue de Washington mais de Lakhbar Brahimi, qui a déclaré dans une interview accordée à l’Agence britannique Reuters que le président syrien ne fera pas partie du gouvernement de transition prévu par le plan de paix soutenu par les grandes puissances. «Il ne sera certainement pas membre de ce gouvernement», a-t-il indiqué, ajoutant que les accords de Genève restaient «la base d’une résolution en Syrie».
M. Brahimi est en outre revenu sur des propos prononcés mercredi affirmant que l’initiative du président Bachar el-Assad visant à régler la crise en Syrie était «unilatérale» et «sectaire». Il a avoué qu’il s’agissait d’une erreur et s’en est excusé. Lakhdar Brahimi avait notamment déclaré mercredi 9 janvier dans une interview à la chaîne de télévision BBC que l’initiative en question ressemblait à celles formulées auparavant, mais était encore plus sectaire et unilatérale.
Intervenant dimanche dernier en public pour la première fois depuis sept mois, le dirigeant syrien a proposé un plan de règlement progressif de la crise qui frappe le pays depuis 21 mois. Rejeté ou critiqué par les pays occidentaux, ce plan prévoit notamment l’engagement des Etats étrangers à suspendre leur aide financière aux terroristes, la formation d’un nouveau gouvernement, l’adoption d’une nouvelle constitution et une amnistie générale.
De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a exprimé son soutien au plan Assad. «L’Iran, qui s’en tient à sa position et souhaite que la crise syrienne soit réglée par les moyens politiques, appuie le plan universel de règlement du conflit en Syrie proposé par le président Bachar el-Assad», a déclaré le chef de la diplomatie iranienne.
Médiarama
10 janvier 2013