Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés, l’UNHCR, le nombre de migrants qui ont traversé les mers pour un monde meilleur a explosé en 2011, que ce soit en Méditerranée, dans le Golfe d’Aden ou la Mer Rouge. Des traversées périlleuses avec un nombre de morts en nette progression.
Malgré l’instabilité croissante et la dégradation de la sécurité au Yémen, l’UNHCR a enregistré, en 2011, un nombre record de 103 000 réfugiés, demandeurs d’asile et migrants, venus de la Corne de l’Afrique après avoir traversé le golfe d’Aden et la Mer Rouge. Soit près d’une augmentation de 100% par rapport à 2010 (53000). L’UNHCR qui collecte les données des flux migratoire dans cette région depuis 2006, a enregistré 130 noyés en 2010 de manière certaine.
Les rescapés arrivent le plus souvent en état de choc, déshydratés et malnutris. Certains sont intoxiqués par l’essence ou autres produits chimiques ou brûlés par le sel de la mer, infectés par les excréments. Au cours de leur périple, ils sont confrontés aux violences physiques et sexuelles ainsi qu’à la traite. Fin mars, par exemple, au cours d’une période de six jours, plus de 100 Somaliens et Éthiopiens sont arrivés sur le territoire yéménite, après avoir traversé le Golfe d’Aden à bord de bateaux de passeurs, depuis Bossasso, ville de la région semi-autonome du Puntland où des réseaux font la loi et demandent jusqu’à 150 dollars pour la traversée. 28 personnes sont mortes au cours du voyage (asphyxie, coups, noyade) et de nombreuses autres ont été blessées par les trafiquants. Depuis janvier 2006, plus de 500 personnes ont perdu la vie au cours du voyage, plus de 300 sont portées disparues, selon les collectes de données de l’UNHCR qui reste incomplète compte tenu de la difficulté à l’accès aux informations.
À leur arrivée au Yémen, en principe, les réfugiés sont automatiquement reconnus et ont accès à un document d’identité et à une quasi liberté de circulation. Cependant, l’instabilité politique permet aux trafiquants d’êtres humains et aux passeurs d’exercer, sans trop de problèmes, enlèvements pour rançon ou pour vente, voire assassinats. 25000 réfugiés Somaliens et 76000 Éthiopiens sont arrivés en 2011, sur un total de 202 000. En général, le Yémen n’est qu’une étape pour les réfugiés Éthiopiens qui tentent de rejoindre un pays du Golfe. L’UNHCR, en coopération avec ses partenaires, a installé et gère un réseau de centres d’accueil le long de la côte dont les patrouilles humanitaires à la recherche de rescapés sont souvent agressées par les passeurs et trafiquants de tous ordres.
Les chiffres publiés par l’UNHCR pour la Méditerranée sont tout aussi alarmants. Selon les estimations de l’agence, plus de 1500 personnes se sont noyées ou sont portées disparues en 2011. « C’est l’année la plus meurtrière dans cette région depuis 2006, a déclaré Sybella Wilkes, chargée de communication, à Genève. Nos équipes en Grèce, en Italie, en Libye et à Malte ont prévenu que le nombre de décès survenus en mer pourrait même encore s’accroître », a-t-elle affirmé. En 2011, l’UNHCR a enregistré, également, le nombre record de 58 000 demandeurs d’asile, réfugiés et migrants clandestins arrivés par la mer en Grèce, en Italie ou à Malte. Ce nombre qui avait baissé avec les nouvelles mesures de contrôle aux frontières, a connu une nouvelle augmentation avec la chute des régimes tunisien et libyen.
Depuis le début de l’année 2012, selon Sybella Wilkes, « malgré les mauvaises conditions de navigation en mer », trois bateaux ont tenté la traversé depuis la Libye, dont l’un est porté disparu. Il transportait 55 personnes. Les gardes-côtes libyens ont retrouvés différentes plages, quinze corps sans vie, dont douze femmes, deux hommes et un bébé. Il s’agissait de ressortissants somaliens. Les deux autres bateaux sont arrivés à Malte et en Italie après des opérations de secours. « Nous renouvelons notre appel à tous les capitaines de navires naviguant en Méditerranée, l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, de rester vigilants et de continuer à porter assistance aux bateaux en détresse », a déclaré Sybella Wilkes au nom de l’UNHCR. L’arrivée sur les côtes promises ne signifie pas le bout de l’enfer pour les réfugiés de la mer. Les terribles conditions de vie dans les camps de rétention donnent lieu régulièrement à des incidents comme incendies, émeutes, grèves de la faim, suicides, automutilation.
La Méditerranée, le Golfe d’Aden ou la Mer Rouge ne sont pas les seules mers à connaître ces tragédies. Des familles entières, pour beaucoup venant d’Irak, d’Afghanistan, du Sri Lanka ou d’Iran, parties d’Indonésie, risquent leurs vies pour atteindre les côtes australiennes. Beaucoup n’y arrivent jamais. Les réfugiés sont concentrés et emprisonnés sur la petite île de Christmas, perdue dans l’océan Indien, à près de 3000 km des côtes, au nord-est de Perth. Comme en Europe, ils y passent de longs mois, voire années, au nom des lois racistes et discriminatoires – comme en Europe, également – en vigueur en Australie. Du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, les centres de détention australiens ont enregistré 1132 actes d’automutilation, dont 386 tentatives de suicide, 1320 grèves de la faim, 2473 hospitalisations et 93 admissions psychiatriques
Les réfugiés de la mer, c’est aussi les Africains, dont beaucoup viennent de la région des Grands Lacs, qui naviguent entre la Grande Comore et Anjouan puis entre Anjouan et Mayotte. Ce passage est considéré comme l’un des plus grands cimetières marins de l’océan Indien pour les migrants. Sur le territoire français de Mayotte, les conditions de vie dans les camps de rétention sont dénoncés par les organisations humanitaires, ainsi que le nombre d’expulsion (26 000 en 2010 pour la seule île de Mayotte, 30 000 pour l’ensemble des territoires d’outre-mer, contre 28 000 en métropole) et les conditions illégales dans lesquelles elles sont effectuées. Le 2 février, des réfugiés africains ont manifesté à Mayotte pour réclamer l’application du droit commun et de meilleures conditions d’accueil en attendant l’examen de leur demande qui peut prendre très longtemps, lorsqu’ils ont la chance d’arriver jusque là.
Malgré l’instabilité croissante et la dégradation de la sécurité au Yémen, l’UNHCR a enregistré, en 2011, un nombre record de 103 000 réfugiés, demandeurs d’asile et migrants, venus de la Corne de l’Afrique après avoir traversé le golfe d’Aden et la Mer Rouge. Soit près d’une augmentation de 100% par rapport à 2010 (53000). L’UNHCR qui collecte les données des flux migratoire dans cette région depuis 2006, a enregistré 130 noyés en 2010 de manière certaine.
Les rescapés arrivent le plus souvent en état de choc, déshydratés et malnutris. Certains sont intoxiqués par l’essence ou autres produits chimiques ou brûlés par le sel de la mer, infectés par les excréments. Au cours de leur périple, ils sont confrontés aux violences physiques et sexuelles ainsi qu’à la traite. Fin mars, par exemple, au cours d’une période de six jours, plus de 100 Somaliens et Éthiopiens sont arrivés sur le territoire yéménite, après avoir traversé le Golfe d’Aden à bord de bateaux de passeurs, depuis Bossasso, ville de la région semi-autonome du Puntland où des réseaux font la loi et demandent jusqu’à 150 dollars pour la traversée. 28 personnes sont mortes au cours du voyage (asphyxie, coups, noyade) et de nombreuses autres ont été blessées par les trafiquants. Depuis janvier 2006, plus de 500 personnes ont perdu la vie au cours du voyage, plus de 300 sont portées disparues, selon les collectes de données de l’UNHCR qui reste incomplète compte tenu de la difficulté à l’accès aux informations.
À leur arrivée au Yémen, en principe, les réfugiés sont automatiquement reconnus et ont accès à un document d’identité et à une quasi liberté de circulation. Cependant, l’instabilité politique permet aux trafiquants d’êtres humains et aux passeurs d’exercer, sans trop de problèmes, enlèvements pour rançon ou pour vente, voire assassinats. 25000 réfugiés Somaliens et 76000 Éthiopiens sont arrivés en 2011, sur un total de 202 000. En général, le Yémen n’est qu’une étape pour les réfugiés Éthiopiens qui tentent de rejoindre un pays du Golfe. L’UNHCR, en coopération avec ses partenaires, a installé et gère un réseau de centres d’accueil le long de la côte dont les patrouilles humanitaires à la recherche de rescapés sont souvent agressées par les passeurs et trafiquants de tous ordres.
Les chiffres publiés par l’UNHCR pour la Méditerranée sont tout aussi alarmants. Selon les estimations de l’agence, plus de 1500 personnes se sont noyées ou sont portées disparues en 2011. « C’est l’année la plus meurtrière dans cette région depuis 2006, a déclaré Sybella Wilkes, chargée de communication, à Genève. Nos équipes en Grèce, en Italie, en Libye et à Malte ont prévenu que le nombre de décès survenus en mer pourrait même encore s’accroître », a-t-elle affirmé. En 2011, l’UNHCR a enregistré, également, le nombre record de 58 000 demandeurs d’asile, réfugiés et migrants clandestins arrivés par la mer en Grèce, en Italie ou à Malte. Ce nombre qui avait baissé avec les nouvelles mesures de contrôle aux frontières, a connu une nouvelle augmentation avec la chute des régimes tunisien et libyen.
Depuis le début de l’année 2012, selon Sybella Wilkes, « malgré les mauvaises conditions de navigation en mer », trois bateaux ont tenté la traversé depuis la Libye, dont l’un est porté disparu. Il transportait 55 personnes. Les gardes-côtes libyens ont retrouvés différentes plages, quinze corps sans vie, dont douze femmes, deux hommes et un bébé. Il s’agissait de ressortissants somaliens. Les deux autres bateaux sont arrivés à Malte et en Italie après des opérations de secours. « Nous renouvelons notre appel à tous les capitaines de navires naviguant en Méditerranée, l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, de rester vigilants et de continuer à porter assistance aux bateaux en détresse », a déclaré Sybella Wilkes au nom de l’UNHCR. L’arrivée sur les côtes promises ne signifie pas le bout de l’enfer pour les réfugiés de la mer. Les terribles conditions de vie dans les camps de rétention donnent lieu régulièrement à des incidents comme incendies, émeutes, grèves de la faim, suicides, automutilation.
La Méditerranée, le Golfe d’Aden ou la Mer Rouge ne sont pas les seules mers à connaître ces tragédies. Des familles entières, pour beaucoup venant d’Irak, d’Afghanistan, du Sri Lanka ou d’Iran, parties d’Indonésie, risquent leurs vies pour atteindre les côtes australiennes. Beaucoup n’y arrivent jamais. Les réfugiés sont concentrés et emprisonnés sur la petite île de Christmas, perdue dans l’océan Indien, à près de 3000 km des côtes, au nord-est de Perth. Comme en Europe, ils y passent de longs mois, voire années, au nom des lois racistes et discriminatoires – comme en Europe, également – en vigueur en Australie. Du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, les centres de détention australiens ont enregistré 1132 actes d’automutilation, dont 386 tentatives de suicide, 1320 grèves de la faim, 2473 hospitalisations et 93 admissions psychiatriques
Les réfugiés de la mer, c’est aussi les Africains, dont beaucoup viennent de la région des Grands Lacs, qui naviguent entre la Grande Comore et Anjouan puis entre Anjouan et Mayotte. Ce passage est considéré comme l’un des plus grands cimetières marins de l’océan Indien pour les migrants. Sur le territoire français de Mayotte, les conditions de vie dans les camps de rétention sont dénoncés par les organisations humanitaires, ainsi que le nombre d’expulsion (26 000 en 2010 pour la seule île de Mayotte, 30 000 pour l’ensemble des territoires d’outre-mer, contre 28 000 en métropole) et les conditions illégales dans lesquelles elles sont effectuées. Le 2 février, des réfugiés africains ont manifesté à Mayotte pour réclamer l’application du droit commun et de meilleures conditions d’accueil en attendant l’examen de leur demande qui peut prendre très longtemps, lorsqu’ils ont la chance d’arriver jusque là.
Sources : https://www.unhcr.fr
https://www.cimade.org/