D’ex-rebelles combattants le régime de Kadhafi, qui ont été intégrés par petits groupes dans la police ou l’armée, n’hésitent pas à recourir aux armes en guise de méthode « syndicale ». Difficilement contrôlables, ils font régner le chaos et la terreur quand il leur plaît, semble-t-il, notamment dans l’est du pays.
Objet de toutes les convoitises et cause des conflits les plus meurtriers de ces dernières décades, le pétrole peut aussi être détourné comme arme de protestation. C’est le cas en Libye où les exportations ont chuté de 70 % après la fermeture des principaux terminaux pétroliers en réponse à des démonstrations et sit-in. C’est la chute la plus importante selon le premier ministre Ali Zeidan, depuis le renversement de Kadhafi, en octobre 2011. Les exportations s’élèvent aujourd’hui à 330 000 barils/jour contre 1,42 million au cours des derniers mois, selon le ministère du Pétrole.
Qui prend ainsi le pétrole en otage ? Aux ports de Sedra et Ras Lanouf, des policiers et des gardes forestiers ont sorti leurs armes pour exiger le paiement d’arriérés de salaires. Les gardes des installations pétrolières se sont fait entendre, eux, à Alhariga et Zueitina. En réalité, il s’agit d’ex-rebelles combattants le régime de Kadhafi qui ont été intégrés par petits groupes dans la police ou l’armée et n’hésitent pas à recourir aux armes en guise de méthode « syndicale ». Difficilement contrôlables, ils font régner le chaos et la terreur quand il leur plaît, semble-t-il, notamment dans l’est du pays. Incapables de rétablir l’ordre depuis la chute de Kadhafi, les autorités de transition n’ont pas réussi, non plus, à former une armée et une police professionnelles.
Condamnations à mort
En revanche, elles sont toujours aussi promptes à condamner à mort les proches de l’ancien pouvoir. C’est le cas d’Ahmed Ibrahim, condamné à mort par fusillade par un tribunal de Misrata « pour atteinte à la sûreté de l’État et incitation à la répression contre les manifestants durant la révolution du 17 février 2011 ». Au cours du même procès en cassation, quatre autres accusés ont reçu la même sentence. Ahmed Ibrahim, cousin de Kadhafi, avait été ministre de l’Éducation et vice-président du Congrès général du peuple (Assemblée nationale). Il avait été, également, un des dirigeants des Comités révolutionnaires, ossature du régime libyen. Arrêté dans le même convoi que celui de Kadhafi, arrestation au cours de laquelle l’ancien chef de l’État libyen avait été assassiné de la façon que l’on sait, il avait été, alors, épargné.