Les exigences du Département d’Etat américain vis-à-vis des résidents d’Achraf sont tellement absurdes qu’elles prêtent à rire. Si ce n’est à pleurer…
Finis les bombes, les prises d’otages, les détournements d’avions, les attentats et les camps d’entrainement. Qu’Al Qaïda et les fanatiques en tout genre aillent se rhabiller. Le département d’Etat américain vient de déterminer les nouveaux critères du terrorisme, ceux qui conduisent à graver dans la pierre les noms des individus et des groupes menaçant la sécurité des Etats-Unis.
Désormais, réclamer de l’eau, de l’ombre, des frigos, de l’électricité, des médicaments, des voitures, des aménagements pour handicapés, des arbres et même vouloir vendre ses biens, constituent les nouvelles caractéristiques des organisations terroristes étrangères, la fameuse liste noire. Autant dire qu’elle risque de s’allonger à la quasi-totalité de la planète, et peut-être même de se retourner contre le personnel du département d’Etat, voire contre toute la population américaine.
Une plaisanterie ? Non ! C’est le plus sérieusement du monde que le département d’Etat, par la voix de ses ambassadeurs et porte-paroles, en a fait l’annonce officielle aux 3300 réfugiés du camp d’Achraf en Irak, dont 2000 ont été arrachés à leur foyer pour être transférés dans un bagne désertique près de Bagdad, qui répond au doux nom de Liberty. Foin des besoins élémentaires de survie pour ces personnes protégées par la 4e convention de Genève et déclarées demandeurs d’asile par le HCR. Parce qu’ils sont membres des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), l’opposition démocratique au régime des mollahs, ils doivent mettre une croix sur le minimum vital, mais ils doivent aussi s’empresser d’abandonner la ville qu’ils ont construite et habitent depuis 26 ans pour s’enfermer « volontairement » dans un camp de concentration où justement il n’y a ni eau, ni électricité, ni ombre, ni médicaments, ni aménagement pour handicapés, où règne la poussière et une chaleur de 50°, et où un frigo qui marche met en danger la sécurité américaine et la souveraineté de l’Irak. Alors que dire des climatiseurs ou d’une plante verte ?
C’est cependant LA condition sine qua non pour le retrait de ce groupe de la liste noire. A preuve, la multiplication des conférences de presse et communiqués à ce propos du fameux département américain. L’OMPI a rejeté clairement un tel chantage, refusant de mettre en danger la vie de ses militants en échange d’un retrait de la liste. Ce n’est pas la charité que demande ce mouvement d’opposition, mais l’application de la justice.
Il est intéressant de noter que dans cet univers ubuesque, le terroriste en la matière devant la loi américaine, les conventions internationales et le droit humanitaire international, c’est justement le département d’Etat. Car la justice américaine vient de lui intimer l’ordre de retirer l’OMPI de la liste de noire, lui donnant même la date butoir d’octobre 2012. Liste inique parce qu’elle épargne les véritables terroristes et s’en prend aux victimes. La justice britannique avait même été jusqu’à la qualifier de perverse. Quel adjectif appliquerait-elle au département d’Etat aujourd’hui, lorsqu’il émet de telles exigences : stupide ou carrément débile ?
A Téhéran, où le banquier du terrorisme international est au pouvoir, les mollahs en rient encore.