Après les barbouzeries auxquelles s’étaient livrées certains services secrets français pour torpiller le retour des bonnes relations entre Alger et Paris, le chef de l’État algérien, n’a pas mâché ses mots lors de sa dernière rencontre périodique avec la presse nationale algérienne pour nommer les choses par leur nom. Pour lui l’Algérie a toujours été ciblée par des tentatives de déstabilisation récurrentes venues de l’étranger avec l’aide d’une cinquième colonne à l’intérieur avec l’ultime objectif d’attenter à la souveraineté du pays, à son indépendance et à sa résilience. Si toutes ces tentatives ont échoué c’est grâce à la maturité du peuple algérien qui refuse de se soumettre à l’étranger et à la vigilance de l’État toujours « à l’affut de toutes tentatives ciblant le pays ». Ceux qui cherchent à attenter à l’Algérie frontalement s’efforcent de le faire « de l’intérieur », en exploitant quelques citoyens algériens qui « ont vendu leur patrie et prêté serment de fidélité à des ambassades ». Il a surtout désigné du doigt la duplicité de certaines organisations dite non gouvernementales, mais qui non seulement dépendent de leurs gouvernements mais surtout de leurs services de renseignement : « Ces parties ne peuvent pas faire face directement à nous et agissent sous le couvert d’organisations non gouvernementales, dont certaines sont affiliées aux services de renseignement de leurs pays ». Plutôt que de stigmatiser systématiquement l’Algérie en « interférant en faveur d’espions travaillant contre leur pays », le chef de l’État a invité ces parties à regarder ailleurs, plus précisément vers la Palestine occupée où des « violations sont commises quotidiennement faisant des dizaines de morts ».
A part cette charge salutaire et bien méritée contre quelques imposteurs qui se sont autoproclamés « défenseurs des droits de l’homme en Algérie », le président a répondu sans esquive à toutes les questions qui intéressent vraiment les Algériens à savoir la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, les réformes en cours et les principaux sujets de politique étrangère. Synthèse.
Par Philippe Tourel
D’emblée, le Président de la République Abdelmadjid Tebboune, avec le style direct, simple, sans forfanterie, sans détour et en phase avec l’opinion publique en Algérie-même et dans le monde arabe, a affirmé le vendredi 24 février que l’Algérie avait réussi ces dernières années à reprendre la place qui lui sied et sa voix est aujourd’hui audible aux niveaux régional et international malgré les velléités hostiles, que la véritable édification de la République algérienne a déjà commencé et que le peuple y est aujourd’hui souverain. Sans occulter les défis qui se dressent sur son chemin, il a affiché sa volonté de construire une « véritable démocratie », estimant que les réformes entreprises ces dernières années avaient permis à l’Algérie de « retrouver la place qui lui sied ».
AUJOURD’HUI, « L’AVIS DE L’ALGERIE COMPTE ET SA VOIX EST AUDIBLE AUX NIVEAUX REGIONAL ET INTERNATIONAL ». Abdelmadjid Tebbounele
Pour le chef de l’État, la véritable restauration de la République algérienne a déjà commencé et le peuple est aujourd’hui « souverain », « il a son mot à dire ». Il l’a exhorté aussi à « croire en les capacités de son pays. »
Le Président Tebboune sait aussi que l’Algérie n’est pas un ilot replié sur lui-même. Tout en édifiant la république sociale et solidaire à l’intérieur, comme le stipule la constitution, l’Algérie se fait aussi un honneur et un devoir de « défendre les opprimés » dans le monde. Elle est très sensible aux injustices générées par l’ordre mondial dominant. Elle « n’accepte pas ce qui se passe dans le monde actuellement », de même qu’elle rejette les « agendas » auxquels elle ne participe pas.
« Nous sommes, martèle-t-il, à l’affut de toutes tentatives ciblant le pays ». Les parties souhaitant attenter à l’Algérie s’efforcent de le faire indirectement « de l’intérieur », en exploitant quelques citoyens algériens qui « ont vendu leur patrie et prêté serment de fidélité à des ambassades étrangères ».
Il constate, à la lumière des dernières péripéties dans les relations entre Alger et Paris que le ciblage de l’Algérie depuis l’extérieur demeure d’actualité. Les milieux qui mènent cette campagne cherchent en fait à atteindre « la force et à la résilience de notre pays face aux situations de crise ». Si l’Algérie, constate-t-il, est particulièrement ciblée « de toutes parts », c’est justement parce que « c’est un pays qui n’accepte pas la soumission et le citoyen algérien est fier de son État qui avance la tête haute parmi les nations ».
La mise en garde du président algérien contre ceux qui persistent à cibler l’Algérie et qui œuvrent dans l’ombre pour saboter les relations entre Alger et Paris qui étaient en bonne voie de restauration avant la barbouzerie des services français, a été bien compris par le président Macron. Il en a fait allusion dans son discours du 27 février, dans lequel il avait présenté sa feuille de route pour une nouvelle stratégie africaine de la France. « Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui ont intérêt à ce que l’on fait depuis des années maintenant avec l’Algérie n’aboutisse pas », a-t-il reconnu sans aller plus loin. « Et bien j’ai un message très simple : je vais continuer, ce n’est pas le premier coup de grisou, j’en ai déjà eu mais il faut continuer ainsi, humblement, honnêtement ». Sortant de son texte écrit, il les a désignés comme « aventuriers » qui sabotent son travail, sans toutefois les nommer.
S’adressant à la presse nationale, « un puissant outil d’ancrage de la démocratie » le chef de l’État l’a exhortée à s’acquitter de sa mission dans ce domaine, à savoir bien informer les Algériens sur les menées déstabilisatrices extérieures « ciblant l’Algérie ». Il lui revient d’informer l’opinion publique, à travers des enquêtes exigeantes et rigoureuses, sur les officines qui orchestrent, depuis l’étranger, les campagnes de dénigrement qui visent systématiquement le pays. Il lui revient de mener un travail d’investigation journalistique sur les donneurs d’ordres, les sources de financement et les motivations géopolitiques profondes de telles cabales.
Réforme et développement : des chantiers à ciel ouvert
Mais c’est sur les dossiers intérieurs que le chef de l’État algérien était attendu. A cet égard, il a réaffirmé son engagement et sa détermination à mener à terme les ambitieux chantiers qu’il a déjà ouverts, conformément à son programme personnel dès son élection. Des projets sur lesquels il veille personnellement à leur achèvement, ne tolérant aucun atermoiement dans ce domaine.
Le pays, déclare le chef de l’État, vit aujourd’hui « une révolution » en termes de développement, nécessitant l’élimination de la bureaucratie et l’accélération de la cadence de travail par l’adoption de nouvelles approches modernes de travail et de gestion.
Le Président a mis en avant l’importance de généraliser la numérisation qui constitue un des mécanismes nécessaires pour lutter contre la corruption et la bureaucratie, et garantir l’intégrité et la transparence.
Il a affirmé que les décisions de démolition des constructions illicites ne doivent être prises qu’après épuisement de toutes les autres voies, annonçant avoir demandé au ministre de la Justice de présenter un projet de loi criminalisant l’accaparement des domaines de l’Etat.
Par ailleurs, le président de la République a indiqué que « la restriction des importations ne doit pas se faire au détriment de la satisfaction des besoins essentiels du citoyen », mettant en garde contre l’exploitation politique de la pénurie de certains produits de consommation.
Répondant à une question sur les fonds thésaurisés, le président de la République a fait état de mesures qui seront prises prochainement à l’encontre des personnes qui thésaurisent leur argent, lançant un appel pour le placement de ces fonds dans les banques ou leur investissement dans des activités économiques officielles.
La numérisation de l’administration et de l’économie est l’un des importants chantiers présidentiels. Car la numérisation constitue un des mécanismes nécessaires pour lutter contre la corruption et la bureaucratie afin de garantir l’intégrité et la transparence. L’absence de numérisation était, constate-t-il « un acte délibéré » en vue de favoriser la bureaucratie et la corruption.
Évoquant le secteur du tourisme, le président de la République a salué l’activité du tourisme interne qui a connu, a-t-il dit, « une grand essor », ajoutant que l’État encourage ce secteur et ouvre la voie à l’investisseur en vue de promouvoir la vraie image de l’Algérie à l’étranger.
Hausse de 47% des salaires à l’horizon 2024
Au volet social, le président Tebboune a affirmé que l’augmentation des salaires à 47% à l’horizon 2024, et des pensions de retraites ainsi que la réduction des impôts sur le revenu, étaient des décisions inédites et exceptionnelles visant principalement l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen.
Il a souligné, par ailleurs, que l’exercice du droit syndical est un « droit garanti par la Constitution », rappelant que la nouvelle loi sur l’exercice de ce droit, vient « encadrer la création des syndicats ».
« Les syndicats ne sont ni lésés ni empêchés, mais il s’agit plutôt de consacrer la loi et de mettre fin à des pratiques inacceptables », a insisté le Président Tebboune.
Au secours de la Syrie et de la Turquie
A peine connue l’ampleur du séisme qui a frappé la Syrie et la Turquie, le chef de l’État avait donné dès les premières heures les ordres de mobilisation pour venir en aide aux victimes. Le premier avion de secours dépêché en Syrie portait les couleurs de l’Algérie. Cet élan de solidarité envers un pays déjà martyrisé par douze ans de guerre et de blocus occidental a ému les Syriens et créé une vague de sympathie sans précédent envers l’Algérie et son président en Syrie même et dans le monde arabe. En quelques heures, Alger a envoyé dans la nuit de lundi à mardi 115 tonnes de produits pharmaceutiques et alimentaires et des tentes à destination de la Syrie où une équipe de la protection civile algérienne constituée de 86 secouristes s’est rendue dans la nuit. Idem pour la Turquie.
Évoquant l’élan de solidarité de l’Algérie et l’efficacité des sauveteurs algériens, en Turquie et en Syrie, il a affirmé que le moins que l’on puisse offrir aux équipes de secours dépêchées sur les régions sinistrées est « la médaille de l’Ordre de mérite national ».
Le Chef de l’État a estimé que les efforts consentis par les agents de la protection civile reflétaient « l’Algérie qui triomphe », saluant « le professionnalisme des pompiers qui ont déjà prouvé leurs compétences avérées pour faire face à des catastrophes similaires dans le monde ».
La diplomatie algérienne en passe de retrouver son lustre diplomatique
Abordant le volet diplomatique, le président de la République a affirmé que l’Algérie était en passe de retrouver son lustre diplomatique grâce à la stabilité retrouvée et à la force de l’économie.
Saluant les relations historiques liant l’Algérie à l’Italie, qui ne « plaisent pas à certains pays européens », le Président Tebboune a affirmé que l’Algérie « est libre dans ses relations internationales et économiques et défend ses intérêts sans nuire aux intérêts des autres pays ».
Quant aux mauvaises relations avec l’Espagne, suite à la soumission du chef du gouvernement au chantage marocain, le président de la République a révélé qu’il n’y avait « rien de nouveau » depuis le gel des accords d’amitié et bon voisinage, exprimant son regret quant à cette situation due au « faux pas » et à « l’acte inamical » des dirigeants espagnols.
Le Président Tebboune a qualifié, toutefois, les relations de l’Algérie avec le peuple espagnol de « très bonnes », en sus de « notre respect total pour le roi d’Espagne ».
Interrogé sur l’existence d’une initiative algérienne pour le règlement de la crise ukrainienne, le Président Tebboune a indiqué que la diplomatie algérienne est « une diplomatie silencieuse », annonçant par la même la décision de réouverture de l’ambassade d’Algérie à Kiev (Ukraine), fermée pour des « raisons de sécurité ».
S’agissant des relations algéro-américaines, le président de la République a affirmé que les États-Unis qui sont « une grande puissance », savent que l’Algérie est un « pays influent » en Afrique, dans le monde arabe et en Méditerranée.
« Que les Etats-Unis sachent que nous sommes un pays ami sans parti pris avec quiconque », a poursuivi le président de la République, rappelant que les États-Unis avaient soutenu l’Algérie et son peuple après l’indépendance.
Concernant la crise libyenne, M. Tebboune a affirmé que toutes les « anciennes » méthodes testées avaient prouvé leur échec et attesté de la justesse de l’approche algérienne en matière de règlement de la crise dans ce pays voisin. Une approche basée sur « une solution décidée par les Libyens eux-mêmes, à travers l’organisation d’élections et le choix de leurs représentants. »
S’agissant de l’élection de Brahim Ghali président de la RASD, le président de la République s’est félicité du dernier congrès du Front Polisario qu’il a qualifié de « démocratique ».
Il a également rendu hommage au Président sahraoui, Brahim Ghali qui figurait parmi les personnalités ayant pris part aux pourparlers avec la partie marocaine concernant l’autodétermination du peuple sahraoui.
Un milliard de dollars pour le développement de l’Afrique
Pour ce qui est du montant d’un milliard USD affecté à l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, le Chef de l’État a indiqué que cette enveloppe était destinée au financement de projets de développement dans nombre de pays africains.
Par Philippe Tourel
Pour les arabophones :
Qu’a dit le président algérien de certaines ONG et de la cinquième colonne :
https://www.youtube.com/watch?v=f6Jk4njBFUY&t=1s
Le texte intégral de la rencontre périodique du président Tebboune avec la presse algérienne