Des rapports britanniques déclassifiés documentent l’intensification du conflit, l’approbation par l’opinion publique juive de la position pro-terroriste de ses dirigeants et observent que les armées des pays arabes étaient le « seul espoir » des Palestiniens.
Les terroristes sionistes, qu’ils soient armés d’un fusil, d’un stylo ou même simplement de leurs langues de vipères, ont un discours bien huilé sur les étapes de leur projet colonial ainsi que sur la phase décisive qui a amené à la proclamation d’un État juif sur le sol palestinien.
Le problème est que ce discours est un tissu de mensonges et que la vérité comme mue par une volonté autonome n’a de cesse de se manifester pour de faire connaître.
On sait le travail accompli en ce sens par les historiens Palestiniens ou autres ainsi que par les militants de la cause de la Palestine.
Beaucoup reste à faire cependant, notamment pour propulser les résultats de ce travail dans le discours ordinaire des médias et pour en faire l’arrière-fond obligé de toute réflexion publique sur la question palestinienne.
L’ouverture de certaines archives et l’information sur leur contenu par la presse y contribue utilement, comme cet article du Guardian sur les rapports des services de renseignements britanniques concernant la situation en Palestine et, par voie de conséquence dans le reste de cette région arabe, à la veille de la première guerre arabo-sioniste.
Ces archives confirment ce qu’on savait déjà, c’est-à-dire la confiance peut-être naïve des Arabes dans un règlement pacifique de la question de l’indépendance palestinienne, l’activisme terroriste des sionistes aussi bien contre les forces britanniques que contre les Palestiniens, et la préparation des mêmes terroristes sionistes à l’accaparement par la force du maximum de territoire possible. (Djazaïri)
Les autorités britanniques avaient prévu la guerre – et la défaite arabe – en Palestine en 1948
Des rapports britanniques déclassifiés documentent l’intensification du conflit, l’approbation par l’opinion publique juive de la position pro-terroriste de ses dirigeants et observent que les armées des pays arabes étaient le « seul espoir » des Palestiniens.
Par Richard Norton-Taylor, The Guardian (UK) 26 avril 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri
Le gouvernement britannique savait dès le moment où il avait envisagé le retrait de ses forces de Palestine il y a plus de 60 ans que la partition du territoire et le fondation de l’État d’Israël aboutiraient à la guerre et à la défaite des Arabes, ainsi que le montrent clairement des documents secrets rendus publics.
Ces documents, qui ont une remarquable résonance contemporaine, révèlent comment les autorités britanniques se contentaient de regarder les colons juifs prendre le contrôle de toujours plus de terres arabes.
Pendant les semaines qui ont précédé la partition de la Palestine en 1948, quand la Grande Bretagne avait renoncé à son mandat onusien, les organisations terroristes juives avaient accru le nombre de leurs attaques contre les forces britanniques et les combattants arabes, montrent les documents du Colonial Office.
Et ils révèlent comment les hauts fonctionnaires britanniques étaient occupés à décider la meilleure manière de se répartir entre eux deux Rolls-Royces et une Daimler.
Les documents, disponibles aux national Archives, montrent comment, dans des remontées routinières d’informations à Londres, les fonctionnaires britanniques à Jérusalem décrivaient une montée régulière de la tension au moment où la Grande Bretagne, les États-Unis, l’ONU et les sionistes s’orientaient vers la partition de la Palestine.
Dès octobre 1946, deux ans avant la partition, les officiels britanniques avaient averti Londres que l’opinion publique juive s’opposerait à la partition « sauf si la part [de territoire] juive était agrandie au point de rendre la proposition complètement inacceptable pour les Arabes. »
Les fonctionnaires britanniques avaient prévenu le Secrétaire aux colonies George Hall : « L’opinion publique juive… a approuvé l’attitude de ses dirigeants pour lesquels le terrorisme est la conséquence naturelle de la politique générale du gouvernement de Sa Majesté, » comme le déroutement des bateaux qui transportent des immigrants Juifs « illégaux »
Les dirigeants Juifs [sionistes] modérés qui avaient peur d’être qualifiés de quislings, avaient signalé à Londres ces fonctionnaires Britanniques, en référence à ceux qui avaient collaboré avec l’Allemagne nazie dans les pays occupés [l’officier Norvégien Vidkun Quisling était en effet un genre de Philippe Pétain nordique, NdT]. Le rapport suivant des services de renseignements parlait des « pressions efficaces que les sionistes en Amérique sont en position d’exercer sur le gouvernement des États-Unis. »
Après la multiplication des attaques violentes perpétrées par les militants sionistes du groupe Stern et de l’Irgoun, les officiels britanniques rapportaient en 1946 : « Les dirigeants Arabes semblent encore disposés à différer une opposition active [armée, NdT] tant qu’existe une chance de décision politique acceptable pour les intérêts arabes. » Mais ils prévenaient : « Il existe un vrai danger et une vraie crainte qu’une quelconque nouvelle provocation juive puisse entraîner des actes de rétorsion isolés qui déboucheront inévitablement sur une extension des affrontements entre Juifs et Arabes. »
Un rapport daté d’octobre 1947 parle de Menahem Begin, le chef de l’Irgoun, affirmant dans un entretien avec la presse que « la lutte contre l’envahisseur britannique se poursuivra jusqu’à ce que le dernier [britannique] quitte la Palestine. »
Begin sera plus tard élu premier ministre d’Israël et signera un traité de paix avec le président Egyptien Anouar Sadate en 1979, ce qui vaudra aux deux dirigeants d’être récompensés par le prix Nobel de la paix.
Début 1948, les officiels Britanniques signalaient que “les Arabes ont subi une série de défaites écrasantes.” Ils ajoutaient : « Les victoires juives… ont réduit le moral des Arabes à zéro et, à l’exemple de leurs ineptes et couards dirigeants, ils fuient par milliers les zones de peuplement mixte. Il est maintenant évident que leur seul espoir de récupérer leur position repose sur les armées régulières des États arabes. »
Londres était avertie : “La violence arabo-juive a maintenant diffusé dans pratiquement toute la Palestine.” Quelques jours plus tard, les officiels Britanniques parlaient de « conflits mutuellement destructeurs » et d’un « afflux régulier de volontaires Arabes » venant des pays voisins.
Les documents montrent que deux ans auparavant, les agents de renseignements britanniques avaient signalé « des indices inquiétants de renouveau de l’intérêt et de l’activité politiques chez les Palestiniens Arabes ordinaires… La décision d’accepter l’entrée des expulsés de Chypre [des Juifs expulsés dans des camps sur cette île] malgré les quotas d’immigration, l’impression que le gouvernement de Sa majesté avait fait des concessions en cédant devant les pressions et le terrorisme juifs… ont contribué à éveiller les sentiments de l’opinion publique arabe. »
Comme maintenant, mais pour des raisons très différentes, la Syrie était au centre des préoccupations des puissances occidentales. « Le nationalisme arabe va vers une nouvelle crise. C’est particulièrement notable en Syrie, » observait un rapport rédigé pendant la seconde guerre mondiale pour les officiers du renseignement britannique et les responsables de la propagande.
L’opinion répandue alors était que le Liban et la Syrie pourraient être rendus à la France une fois la guerre terminée. « Le Syrie pourrait être le théâtre du prochain acte de la Révolution Arabe, » ajoutait le rapport en référence à l’humiliation ressentie dans le monde arabe.
Ce rapport de temps de guerre établi pour les chefs du renseignement britannique affirmait que le nationalisme arabe avait une « nature double… un mouvement rationnel et constructif ouvert à l’influence et à l’aide occidentales [et] un mouvement émotionnel de révolte contre l’Occident. »
Il concluait : « Le conflit entre ces deux tendances sera tranché pendant la génération actuelle. Le premier objectif de la politique des puissances occidentales doit être d’empêcher le triomphe de la deuxième tendance.
Parmi les documents classifiés rendus publics aujourd’hui, on trouve un rapport sur la manière de répartir des voitures entre les diplomates et les agents du renseignement britanniques qui devront rester à Jérusalem après la partition. Une Rolls-Royce sept places était décrite comme une « grosse voiture rapide. » Le problème, notait le rapport, était que le Haut Commissaire britannique en Palestine, le général Sir Alan Gordon « a l’intention de la ramener au pays pour s’en servir dans le protem [sic] au Royaume Uni » [son poste provisoire ?].
Une autre Rolls-Royce était présentée comme « une excellente voiture sauf pour les longs déplacements dans le pays parce qu’elle n’a pas assez de puissance dans les collines. » Une automobile Daimler blindée était décrite comme « la voiture anti-raid aérien du Roi » quand elle était en Grande Bretagne était signalée comme « lente à cause de son poids. »
L’État d’Israël a été proclamé le 14 mai 1948. Le lendemain, les derniers soldats Britanniques se retiraient et la première guerre israélo-arabe commençait.
Source: Mounadil Mounadiloun