Nous apprenons que l’Opéra de Paris a invité la troupe de danse israélienne Batsheva à se produire à l’Opéra Garnier début janvier 2016, malgré le fait que dans tous les pays où elle est passée, cette troupe a été dénoncée comme un instrument de propagande destiné à masquer l’apartheid israélien et à blanchir les crimes de l’occupation.
Aux Etats-Unis, en Angleterre, en Ecosse, en Australie comme au Chili ou en Nouvelle Zélande, les militants pour les droits de l’homme ont fait la démonstration que les danseurs de Batsheva sont financés et soutenus par le gouvernement israélien, et sont parfaitement conscients du rôle qui leur est imparti.
Parmi leurs sponsors, des entreprises d’armement israéliennes, Eastronics et IDB International, de même que le KKL, fer de lance de la politique de confiscation des terres palestiniennes.
Voici l’affiche avec laquelle ils ont été accueillis dans chaque pays :
À tous ceux qui seraient tentés de dire « Ne mélangeons pas la culture et la politique », les militants contre l’occupation et la colonisation israélienne de tous les pays, y compris les opposants juifs à l’intérieur d’Israël, ont démontré que nous ne sommes pas en présence d’une manifestation artistique ordinaire, mais de la manœuvre stratégique d’un gouvernement israélien visant à redorer son blason.
Les dirigeants israéliens, conscients de l’effondrement de leur image dans l’opinion publique internationale, ont ainsi alloué des fonds considérables à une campagne internationale, intitulée « Brand Israel » (littéralement, « promouvoir la Marque Israël »).
Le cahier des charges, soumis aux artistes qui veulent recevoir des subventions du ministère israélien des Affaires étrangères, est explicite :
« L’artiste est informé du fait que s’il est fait appel à ses services, c’est dans le but de promouvoir les intérêts politiques de l’État d’Israël, par le truchement de la culture et de l’art, aux fins de contribuer à donner une image positive d’Israël. Il est cependant entendu que le prestataire de services ne se présentera pas pour autant comme un agent, un émissaire, et/ou un représentant du ministère ».
Arie Mekel, responsable à la direction des Affaires culturelles au même ministère, a même déclaré au New York Times : « Eh oui, nous envoyons à l’étranger des romanciers et autres écrivains connus, des troupes de théâtre, nous organisons des expositions… Ainsi nous montrons un visage plus sympathique d’Israël, histoire d’en gommer l’image belliqueuse ».
Et la troupe Bathsheva a été qualifiée par le ministre israélien des affaires étrangères de « meilleur ambassadeur de la culture israélienne ».
La campagne « Don’t dance with the Israeli apartheid » (« On ne danse pas avec l’apartheid israélien ») a reçu le soutien d’intellectuels et artistes de nombreux pays. Partout des manifestations ont eu lieu pour demander qu’on « cesse de danser sur la tombe des enfants palestiniens ».
Et pour rappeler que la culture palestinienne est quant à elle niée, et que les artistes palestiniens, qu’ils soient danseurs, chorégraphes, musiciens, peintres, sculpteurs, photographes, dessinateurs… n’ont pas la possibilité d’exprimer leur art, de se faire connaître, de circuler librement, quand ils ne sont pas emprisonnés ou assassinés par Israël.
Il n’est qu’à voir le sort réservé à la jeune danseuse Lina Khattab, emprisonnée par Israël à l’âge de 17 ans.
Partout, l’opération de blanchiment de l’apartheid a lamentablement échoué et la « troupe » israélienne a même dû écourter ses tournées dans divers pays. Ainsi, à Edimbourg, fin 2012, la ministre israélienne chargée de la culture, Limor Livnat, membre du parti d’extrême-droite Likud, qui était venue assister à une représentation de Batsheva, fut contrainte d’entrer (puis de sortir) par une porte dérobée, entourée de policiers.
La presse a pu filmer plusieurs personnes, en Grande-Bretagne comme en Australie, qui avaient acheté des billets, et qui les ont déchirés publiquement, après avoir appris qu’il y avait un lien entre la Batsheva et le gouvernement israélien.
En Nouvelle Zélande, devant le théâtre Wellington’s St James, le 24 février 2014, des dizaines de manifestants estimaient que le gouvernement n’aurait même pas dû accorder un visa aux danseurs… et c’était avant les massacres israéliens de l’été sur la bande de Gaza, qui ont fait plus de 2300 morts, dont 500 enfants, et plus de 11000 blessés dont un grand nombre ont dû être amputés au moins d’un membre.
Et les tentatives du directeur artistique de la Batsheva, Ohad Navarin, de se faire passer pour un homme de dialogue, ont fait long feu. Batsheva a même tenté de montrer son orientation « à gauche » (on sait ce que cela vaut) en s’associant à l’ACRI, « Association israélienne des droits de l’homme », qui ne remet jamais en cause l’apartheid israélien et qui présente Israël comme une démocratie.
Mais cette troupe n’a jamais voulu renoncer aux financements du gouvernement israélien et n’a jamais dénoncé les violations des droits des Palestiniens par ce même gouvernement.
Pour ces raisons, nous appelons le directeur de l’Opéra de Paris, Stéphane Lissner, à annuler les représentations des ballets Batsheva à l’Opéra Garnier, du 5 au 9 janvier prochains. L’opéra de Paris se déconsidèrerait gravement en collaborant avec les représentants de l’occupation et le la colonisation israélienne.
Nous vous demandons de lui écrire :
– Par mail à : slissner@operadeparis.fr
– ou par la poste à
Stéphane Lissner, Directeur de l’Opéra de Paris.
120 rue de Lyon. 75012
– ou encore d’appeler au : 01 40 01 16 06
Vous trouverez sur le site https://www.europalestine.com la lettre adressée par les opposants israéliens de « Boycott from Within » au directeur de Batsheva de même que l’excellente tribune d’Eric Hazan sur le boycott culturel : https://palestine.katinfo.fr/
Et nous publierons sur notre site, jour après jour, une série de témoignages d’artistes palestiniens que nous vous demandons de lire et relayer, pour que chacun sache à quel point, ces artistes sont quant à eux entravés par Israël.
Nous comptons sur vous pour diffuser ces informations très importantes.
Et pour ne pas risquer de les rater, nous vous conseillons de veiller à recevoir notre newsletter quotidienne en inscrivant votre adresse email en haut et à droit de notre site : https://www.europalestine.com
Amicalement,
CAPJPO-EuroPalestine
PS : Ne manquez pas la vidéo (3 minutes) de l’interpellation, devant le théâtre de Montreuil samedi dernier, de Christiane Taubira, responsable de la récente condamnation par la Cour de Cassation de 12 militant(e)s BDS de Mulhouse pour leur appel au boycott des produits israéliens : https://www.europalestine.com/spip.php?article11180
ENGLISH TRANSLATION : BY CHANTAL C.
Don’t dance with Israeli Apartheid!
We hear that the Paris Opera has invited the Israeli Dance Company, Batsheva, to perform at the « Opéra Garnier » early in January 2016, despite the fact that in every country it visited, this company has been accused of being a propaganda tool designed to conceal Israeli Apartheid and whitewash the crimes of the occupation.
In the USA, in England, in Scotland, in Australia, Chili…, the Human Rights activists have demonstrated that the Batsheva dancers are financed and supported by the Israeli government and are totally aware of the part assigned to them.
Among their sponsors, there are Israeli arms companies, Eastronics and IDB International, as well as KKL (the Jewish National Fund), the spearhead of the policy designed to confiscate Palestinian lands.
Below is the poster welcoming them in every country:
Activists from all countries including the Jewish opponents within Israel, working against Israeli occupation and colonisation, have proved to all those who most often claim « let’s not mix culture with politics », that we are not witnessing an ordinary artistic demonstration. On the contrary, it is the ploy of an Israeli government aiming to improve its image.
The Israeli political leaders, aware of their tarnished image in the court of public opinion, have allocated a considerable sum of money for an international campaign called « Brand Israel » – promoting Israel.
The specifications, demanded of the artists who want to receive subsidies from the Israeli Foreign Office are very clear:
« Let it be known to the artist that, if he/she wants assistance, it will be given in order to promote the political interests of the state of Israel, with the aid of culture and art, so as to contribute in giving a positive image of Israel. However, it must be understood that the service provider shall not be shown as an agent, an emissary and/or a representative of the ministry. »
Arie Mekel, a Cultural Affairs officer in the ministry, even declared to the New York Times: « Indeed, we send abroad novelists and other well-known writers, theatre companies, we organise exhibitions… Thus, we show a more likeable side of Israel, just to erase its hawkish image. »
And Batsheva was described by the Israeli Foreign Secretary as the « best ambassador for Israeli culture ».
The « Don’t dance with Apartheid » campaign received the support of many intellectuals and artists from many countries. Demonstrations took place everywhere, demanding « a stop to dancing on the tombs of Palestinian children », repeating that Palestinian culture is quite simply denied, that Palestinian artists – dancers, choreographers, musicians, painters, sculptors, photographers, cartoonists… cannot express their art, get known or move freely. They are more often than not, imprisoned or assassinated by Israel.
Witness the fate reserved for the young dancer, Lina Khattab, imprisoned by Israel, aged 17.
Everywhere, the whitewashing Apartheid operation has failed miserably and the Israeli « troupe » actually had to shorten its tours in some countries. In Edinburgh, at the end of 2012, the Israeli culture minister, Limor Livnat, a member of the extreme right partyLikud, who had come to attend a Batsheva performance, was forced to enter (then exit) secretly, protected by the police.
The press also managed to film several people in Great Britain and Australia, who had bought tickets then tore them publicly, after learning about link existing between Batsheva and the Israeli government.
In New Zealand, in front of the Wellington’s St James theatre, on 24 February 2014, dozens of demonstrators proclaimed that the government should not even have granted a visa to the dancers… this was before the summer’s Israeli massacres in the Gaza Strip, which resulted in over 2,300 dead, including 500 children and over 11,000 injured, a great number of whom had to be amputated of at least one limb.
Then come the Batsheva artistic director, Ohad Navarin’s failed attempts to be acknowledged as a man of dialogue. Batsheva has even tried to show its leaning « to the left » (we know what it’s worth) by associating with ACRI (« Association for Civil Rights in Israel »), which never questions Israeli Apartheid and presents Israel as a democracy.
For all these reasons, we call on the director of the Paris Opera, Stéphane Lissner, to cancel the performances of the Batsheva ballets at the « Opéra Garnier », planned from 5th to 9th January 2016.
The Paris Opera would greatly discredit itself by collaborating with the representatives of the Israeli occupation and colonisation.
Could you please write to him:
– By email: slissner@operadeparis.fr
– By post : Stéphane Lissner, Directeur de l’Opéra de Paris.
120 rue de Lyon. 75012
You will also find on our website https://www.europalestine.com :
the letter addressed by the Israeli opponents, « Boycott from Within », regarding the Batsheva ballets tours.
a good article written by Eric Hazan about the cultural and academic boycott of Israel
And day after day we’ll publish on our website a series of Palestinian artists’ testimonies about how difficult it is for them to practice their art, because of the Israeli occupation.
Best wishes,
CAPJPO-EuroPalestine
PS : And here is the 3 mn video of our protest last Saturday against the minister of Justice who is responsible for the recent condemnation by the French Supreme Court of 12 BDS French activists just because they had called for the boycott of Israeli products: https://www.europalestine.com/spip.php?article11180