Les obsèques de Jacques Vergès auront lieu mardi 20 août à 14H30 en l’église Saint-Thomas d’Aquin à Paris (3 Place Saint Thomas d’Aquin, 75007 Paris – métro Bac).
La messe sera dite par le père Alain de La Morandais.
Il sera ensuite inhumé au cimetière du Montparnasse.
Entre homme de Dieu et avocat du diable, ils étaient faits pour se comprendre. Le père Alain de La Morandais et Jacques Vergès ont noué un dialogue de dix-huit ans.
Une longue amitié liait Jacques Vergès au très cathodique père Alain de La Morandais. Le paradoxe de leur amitié n’était pas pour déplaire au très controversé avocat. (…)
Quel homme était Jacques Vergès ? Parce qu’il aimait les paradoxes, il était insaisissable. Mais ce n’était pas le mécréant que tout le monde croit. Il était porté par une recherche métaphysique, spirituelle même. Baptisé, il sera d’ailleurs enterré à l’église. Il était aussi animé par une grande curiosité des autres et de la vie. Il était, enfin, extrêmement cultivé. Il citait volontiers des passages entiers des grands livres des grands auteurs. C’était un avocat à l’ancienne.
Quelle similitude y a-t-il entre le métier d’avocat et celui de confesseur ? Le secret ! Je tais donc ce qu’a fait Jacques Vergès de 1970 et 1978.
Vous aviez des lectures communes ? Nous échangions souvent sur Claudel et Montherlant.
Vous aviez aussi en commun le goût des médias… Holà ! Moi, c’est pour défendre les causes de la foi et de l’Église. Lui, il y allait pour lui. Il était aussi bon comédien qu’orateur. À la télévision, il adoptait la posture du mandarin, attendant qu’on s’intéresse à lui, qu’on le questionne. A la sortie de notre livre, il m’avait élégamment fait inviter sur le plateau de On ne peut pas plaire à tout le monde. Marc-Olivier Fogiel ne me connaissait pas encore. Jacques a été fidèle à sa posture, me laissant volontiers prendre la parole plus souvent qu’à mon tour.
Son décès vous a-t-il surpris ? Jacques était fatigué. Il est mort le jour de ses 88 ans chez une amie, la marquise de Solages. C’est moi qui lui avais présentée. Il est mort dans la chambre où Voltaire est mort. C’est ici, à Paris, quai Voltaire, que je l’ai vu pour la dernière fois. Il y avait aussi Roland Dumas, un autre ami proche.
Jacques Vergès était bien un homme de gauche ? C’est l’image qu’il avait et elle n’est sans doute pas infondée. Ce qui est sûr c’est qu’il détestait les socialistes d’aujourd’hui !
Jérôme Pilleyre
Source : https://www.lechorepublicain.fr/france-monde/actualites/a-la-une/national/2013/08/17/mort-de-jacques-verges-un-pretre-se-fait-lavocat-du-diable-1659211.html
Alain de La Morandais chez Paul Amar – 8/12/12