Selon les autorités nigérianes, quelque 200 personnes ont été arrêtées après les attaques meurtrières dans le nord, dont 80% de « mercenaires » tchadiens. Les attentats de Kano, la semaine dernière, ont fait près de 200 morts, majoritairement des musulmans. Le président Goodluck Jonathan a limogé le chef de la police, Hafiz Ringim et six de ses adjoints avant d’annoncer une réorganisation de la police très critiquée par la population. Les attentats ont été revendiqués par Boko Haram qui paierait des mercenaires entraînés par al-Qaeda au Maghreb (Aqmi) pour participer aux opérations. Les autorités nigérianes soupçonnaient déjà l’organisation islamiste de faire entrer des armes par les frontières du Tchad et du Niger. De leur côté, les autorités africaines et leur organisation continentale, l’Union africaine, s’inquiètent des liens entre ce groupe et d’autres organisations islamiques. « Il existe une connexion avérée » avec Aqmi, estime le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga. Francisco Caetano José Maderia, responsable de la lutte contre le terrorisme pour l’Union africaine, craint que Boko Haram « n’étende ses activités aux pays voisins et pénètre dans la région d’Afrique centrale. » Le rapport de la mission de l’Onu chargée d’évaluer l’impact de la crise libyenne au Sahel, fait, également, référence à la menace que font peser les liens entre Boko Haram et Aqmi, et a confirmé que certains de ses membres avaient été entraînés dans les camps de l’Aqmi au Mali pendant l’été 2011. Sept membres de la secte islamiste combattante avaient été arrêtés au Niger alors qu’ils se rendaient au Mali, en possession de documents sur la fabrication d’explosifs, de tracts et de coordonnées de membres d’Aqmi. Le rapport présente une longue liste des activités de terrorisme et de crime organisé au Sahel depuis la crise libyenne et souligne « que la lutte contre le terrorisme doit passer par une action globale et régionale du fait de l’extrême mobilité d’Aqmi dans toute la région. » C’est aussi l’avis des ministres des Affaires étrangères des « pays du champ » – Algérie, Mali, Mauritanie et Niger situés dans la zone du « sanctuaire » des groupes terroristes – qui ses sont réunis sur le sujet les 23 et 24 janvier à Nouakchott. Ils avaient associé le Nigéria à leurs travaux. Lors de l’interception d’un convoi au Niger, 645 kilos de Semtex et 445 détonateurs ont été saisis. Sans compter les énormes quantités d’armes libyennes auxquelles les deux organisations terroristes, et sans doute, d’autres groupes également, ont eu accès, toujours d’après le rapport de la mission de l’Onu.
(source AFP, Onu, Union africaine)