Des troupes nigérianes se sont déployées le 5 juin à Maiduguri, l’un des bastions du groupe situé au nord du pays. Seize islamistes ont été tués, a-t-on appris de sources sûres.
D’après des témoins, des explosions et des tirs ont été entendus pendant plus de trois heures dans l’après-midi. L’accès des rues a été bouclé et les habitants des quartiers ont déserté leurs maisons.
Sans plus tarder, les États-Unis ont annoncé qu’ils assisteraient l’armée nigériane dans sa lutte contre le groupe islamiste Boko Haram. « Il s’agit d’une question interne récurrente au sein du gouvernement desÉtats-Unis », a déclaré le secrétaire d’État américain chargé des affaires africaines, Johnnie Carson, à l’issue des travaux de la commission États-Unis-Nigeria sur la gouvernance et la coopération en matière de sécurité, tenue dans la capitale américaine.
Johnnie Carson a ajouté que l’administration américaine « [tentait] de prendre une décision qui soit à la fois appropriée, sensée et utile » pour mettre le groupe islamiste hors d’état de nuire. Il a relevé queWashington n’avait pas encore décidé de placer le groupe sur sa liste noire des organisations terroristes.
Pour sa part, le numéro deux du département d’État américain, William Burns, a indiqué que les États-Unisétaient « prêts à étudier un éventuel partenariat avec l’armée nigériane ». « Nous sommes tous inquiets des scènes de violences qui se répètent dans plusieurs régions du Nigeria et qui menacent de réduire à néant les avancées du pays », a-t-il souligné.
Depuis quelque temps, le groupe Boko Haram multiplie des attaques dans le pays. Il a revendiqué, le4 juin, l’attentat-suicide contre une église qui a fait quinze morts la veille dans le nord-est du Nigeria et a menacé une nouvelle fois de s’en prendre aux journalistes.
Le quartier général et la mosquée du groupe islamiste avaient été installés à Maiduguri. Après la destruction par l’armée de son lieu de culte, en juillet 2009, lors de la répression brutale d’un soulèvement du groupe, faisant plus de huit cents morts, Boko Haram avait fait profil bas pendant un an, avant de reprendre des attaques plus sophistiquées et meurtrières. On estime à mille le nombre de personnes qui ont trouvé la mort dans des violences perpétrées par la secte islamiste.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Goodluck Jonathan, un chrétien originaire du sud du Nigeria, Boko Haram a mené de multiples attentats meurtriers. Il a élargi son théâtre d’opérations et diversifié ses cibles de façon spectaculaire : le mouvement a assassiné des policiers et des responsables locaux dans son fief du nord-est et perpétré une série d’attentats-suicides dans la capitale Abuja, visant le siège de l’ONU, le QG national de la police ou encore un journal influent. La majorité des victimes sont des chrétiens, mais le groupe a également pris pour cibles des musulmans.
Nestor N’Gampoula
06 juin 2012
Source : les dépêches de Brazzaville https://www.brazzaville-adiac.com/index.php?action=depeche&;dep_id=60203&cat_id=2&oldaction=home®pay_id=0