World Music
Je me demande qui a inventé ce terme. Et surtout pour quelle raison. Lorsque l’on ne sait pas qualifier un genre musical, on dit que c’est une musique du monde… Je pense que la musique est un très grand monde qui contient tellement de genres différents que l’on ne peut pas nommer une musique « musique du monde », car toutes les musiques émanent de ce monde.
Maroc
Je pense diversité, pluralité, richesse, métissage, multiculture… Cultures, qui selon moi devraient être exprimées avec fierté toutes ensemble, les unes avec ou après les autres et surtout en musique. C’est d’ailleurs ce que j’ai essayé de faire avec mon dernier album Soul of Morocco. Exprimer une certaine âme du Maroc dans toute sa diversité et pluralité musicale et rythmique.
Liberté
Elle est essentielle. On peut la retrouver à travers la musique, car celle-ci permet de nous exprimer, mais aussi de nous sentir libres. Mais la liberté ne se réduit pas seulement à l’expression. Elle permet également d’être ce que l’on souhaite tout en s’affranchissant du regard des autres. Enfin, la liberté c’est aussi ne pas avoir à rester enfermé dans un genre musical. Souvent les gens sont là pour vous cataloguer. Et moi je suis là pour me dé-cataloguer…
Religion
Je me rapproche d’une certaine idée de l’islam qui est peut-être mal connue, mais que j’aime et dont je me sens proche. Comme n’importe quelle autre religion, c’est encore une fois les idées reçues qui sont mises en avant. Chaque civilisation a essayé de se défaire de sa religion et, pour certains, le fait de réussir ce défi les a libérés de quelque chose. Moi, je n’en suis pas convaincue. Je suis croyante, j’ai une foi immense, mais je ne pratique pas. Et si on me demande de quelle religion je me sens le plus proche, je répondrais l’islam. Peut-être parce que je suis née musulmane et que j’en ai hérité, mais je ne me suis pas arrêtée là. Je m’y suis intéressée et je me suis fait ma propre idée de l’islam. Cet islam que j’aime, que je porte et qui me suit sur scène, puisque mon premier disque s’appelait El Hamdoullelah. Et je le chantais en dansant et en remerciant Dieu de ce que je suis grâce à lui.
Oum Kalthoum
Quand j’ai commencé à chanter, je devais avoir 7 ou 8 ans. J’apprenais des chansons en anglais et mon père me conseillait d’en apprendre quelques-unes d’Oum Kalthoum. À cet âge-là, je rechantais ses chansons ainsi que celles de Fairouz et d’autres. Aujourd’hui, je m’y intéresse de plus en plus. Même si, à un moment, je n’écoutais pas trop sa musique, il n’est pas rare aujourd’hui que je me lève un matin avec du Oum Kalthoum dans les oreilles. En plus de sa voix, ses poèmes sont tout simplement sublimes.
* Qui signifie « mère de la délivrance ».