Pourquoi avez-vous appelé votre album Indépendance ?
Parce que je suis moi-même indépendant. J’ai fait cet album seul, avec mes propres moyens. Et je pense que ce mot est également sujet à débat. Donc, je lance le débat. J’aimerais qu’on en parle, car cinquante ans après l’indépendance, on nous largue encore des bombes. J’aimerais donc comprendre ce que veut dire ce mot si aujourd’hui en Afrique nous n’avons pas le droit de prendre notre avenir en mains. Certains chefs d’État occidentaux ne se gênent pas pour traiter les autres de dictateurs, alors qu’ils le sont eux-mêmes.
Dans le morceau « Une guerre de trop » vous dites : « Leur démocratie masquée, élections trafiquées pour le compte des dirigeants de l’Occident »… Pouvez-vous développer ?
C’est tout simplement pour dire qu’il n’y a pas d’élection en Afrique. L’Occident programme, choisit et impose nos dirigeants. On veut faire croire aux Africains qu’il faut mettre en place des élections alors que tout est faux. Car lorsque les Africains eux-mêmes décident, on leur dit qu’ils se trompent. Alors, à quoi servent toutes ces élections ? C’est de la mascarade. Cela sert juste les intérêts des chefs d’État occidentaux.
Quelle est votre position face à la politique du président Alassane Ouattara ?
Pour moi il n’a pas de politique, car il n’est tout simplement pas un président ivoirien. C’est le président que la communauté soi-disant internationale a imposé à mon pays, la Côte d’Ivoire. À mes yeux, il n’existe pas. Le seul président reconnu par les Ivoiriens est en prison. Et c’est Laurent Gbagbo.
Y a-t-il des artistes engagés qui vous ont inspiré ?
On a eu Bob Marley, qui n’est plus de ce monde. Peut-être parce que ses revendications ne plaisaient pas… Il y a eu Peter Tosh qui a été éliminé… Mickael Jackson aussi avait ses revendications… Et je pourrais en citer d’autres. Toutes ces icônes prouvent que, lorsque l’on revendique réellement, on ne plaît pas à cette société. Pour moi, un chanteur a forcément des choses à dire. Comme dirait Laurent Gbagbo, « quand on est quelqu’un d’important, il faut laisser des traces ». Certains écrivent des chansons, d’autres des livres. Et même s’ils ne sont plus là, les traces, elles, sont restées. Aujourd’hui, Laurent Gbagbo, qui est le seul véritable président de l’Afrique de l’Ouest, est en prison pour ses idées. Et je pense que si on ne le juge pas, c’est qu’on n’a rien à lui reprocher.
Un dernier mot…
Tout est dit dans mon album Indépendance. Je fais passer mon message avec toutes mes forces et convictions, même si cela dérange. Car la vérité dérange toujours… Je ne dis pas que j’ai raison, mais je souhaite que chacun écoute et en tire sa conclusion personnelle.