Il y a ceux qui ont choisi le rap, d’autres la militance en milieu associatif ou encore la petite entreprise personnelle. Ils songent tous à devenir des cas de figure emblématiques d’une fantomatique « immigration réussie ». Firmin Luemba, lui, a pris la plume pour exprimer le désenchantement ordinaire d’un parcours qu’il pensait différent et dont les étapes sont autant d’épreuves qui l’emmènent d’un « resto de cœur » à un hébergement de fortune à Saint-Denis, en région parisienne, aux bureaux de l’Ofpra. Prose concise et sans envolées, souvent sans commentaires, le jeune écrivain débarqué de Kinshasa, en République démocratique du Congo, à Paris, décrit avec un semblant de nonchalance sa traversée du désert où l’« on retrouve quelquefois des êtres, des souvenirs perdus, des sentiments tus ». Entre l’autobiographique, le romanesque et la chronique sociale, Luemba témoigne dans un style dépouille du désarroi ordinaire et des illusions égarées d’une génération qui avait cru en un rêve de paradis dans un pays menteur.
Rêve à l’envers, de Firmin Luemba
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