Il y a un an, le président Abdelaziz Bouteflika mettait les Algériens en garde contre l’accumulation des menaces et la montée des périls à leurs frontières. L’intervention militaire française au Mali, déclenchée depuis, est venue confirmer que ses craintes, puisées dans sa longue expérience des relations internationales et de la diplomatie, étaient fondées. C’est tout le Sahel qui est embrasé et sa stabilité affectée par la guerre pour une durée qu’il est difficile de déterminer.
À l’est et au sud, l’Algérie doit se prémunir des contrecoups des « printemps arabes », qui ont plongé la Tunisie, la Libye et l’Égypte dans un tourbillon qui semble ne plus devoir s’arrêter. Inaugurée en mars 2003 par l’invasion américaine de l’Irak, la stratégie du « chaos » élaborée par les néoconservateurs américains pour disloquer la solidarité arabe, dans le cadre d’un projet du Grand Moyen-Orient s’étendant du Maroc au Pakistan, a été laissée en héritage par George W. Bush à Barack Obama. À défaut de la démocratisation annoncée, elle s’est limitée pour l’instant à pousser ces pays dans les bras des islamistes, qui étaient mieux armés que les jeunes révoltés pour ramasser le pouvoir ébranlé par les soulèvements populaires. Après la chute de Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie, de Hosni Moubarak en Égypte et de Mouammar Kadhafi en Libye, Ennahdha, les Frères musulmans et les milices djihadistes libyennes se sont jetés sur le pouvoir comme des affamés. Ils s’emploient à le confisquer au service d’un projet rétrograde, qui ne fera qu’élargir le fossé entre leurs militants traditionalistes et conservateurs et la majorité de la société séculière, ouverte, tournée vers la modernité et le progrès social.
Cette bataille cruciale qui ne fait que commencer compte déjà plusieurs « martyrs » dans les rangs des démocrates. Certains ont été assassinés par des fanatiques, anonymes ou connus galvanisés par un discours d’exclusion. D’autres ont succombé sous les balles de la police ou de l’armée lors de manifestations organisées pour dénoncer les supercheries des nouveaux maîtres de leur pays. Tandis que l’Algérie en a été préservée, la Syrie, après le Yémen, a été entraînée à son tour dans la spirale de la violence. Elle voit tous les jours se presser sur son territoire des groupes salafistes armés se réclamant d’Al-Qaïda, accourus de tous les autres « fronts » du djihad dans les pays arabes, avec l’idée de porter l’estocade au dernier régime laïc de la région. Ils sont armés et financés par Qatar et l’Arabie Saoudite, deux pétromonarchies du Golfe gouvernées par des émirs autocrates, qui se sont placés sous le parapluie militaire de leurs protecteurs occidentaux pour mieux servir leur stratégie commune. Ils ont su se protéger eux-mêmes contre toute velléité de révolte en étouffant dans l’œuf, pour l’exemple, un soulèvement populaire à Bahreïn. Washington, Londres et Paris, si prompts à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme sous d’autres cieux « moins amis », ont opportunément fermé les yeux sur le massacre conduit à la demande pressante de l’émir bahreïni par les blindés de l’armée saoudienne, dans le cadre d’un accord de défense baptisé « bouclier du Golfe ». Les protestations indignées soulevées dans le monde par cette répression n’ont pas pesé bien lourd aux yeux du complexe militaro-industriel des alliés du Golfe devant les enjeux économiques, militaires et financiers en cause.
Les « printemps arabes » surgis des revendications de liberté, de dignité et d’égalité étouffées sous les régimes dictatoriaux ont ainsi été instrumentalisés par ces parrains de l’islamisme contre les démocrates, pris au piège, qui ont l’impression d’être tombés de Charybde en Scylla. Résultat : le monde arabe est en miettes, et la Ligue arabe, dépourvue de toute volonté, a sombré dans une profonde léthargie alors que la maison brûle. Elle est dans le coma.
Le Sud (monde arabe et Afrique réunis) subit ainsi les contrecoups de la guerre froide. Sorties victorieuses de leur confrontation avec l’Union soviétique, les puissances occidentales se sont lancées depuis la chute du mur de Berlin, en 1989, dans un projet démentiel, la « globalisation ». Celle-ci tend à unifier le monde sous leur férule, en usant de la diplomatie de la canonnière s’il le faut, comme au bon vieux temps des conquêtes coloniales. La Chine est parmi les très rares pays qui échappent encore à ces menées agressives, dont l’objectif reste la mainmise sur les ressources naturelles des pays du Sud, notamment les hydrocarbures, et l’ouverture de nouveaux marchés pour leurs entreprises. Au Moyen-Orient comme au Maghreb, les stratégies qu’elles mettent en œuvre sentent fort l’odeur du pétrole et du gaz.
C’est sur cette toile de fond que se déploie ces dernières années la diplomatie algérienne, alliant pragmatisme et fermeté au service des intérêts à court, moyen et long termes du pays. Elle dispose d’un socle solide de principes et un cap bien défini. Le traitement de la crise du Mali en donne une bonne illustration.
Pendant des années, Alger n’a cessé d’attirer l’attention des autorités maliennes et de la communauté internationale sur les dangers de l’installation au nord du Mali d’un « sanctuaire » terroriste, précisément dans cet Adrar des Ifoghas que les militaires français ont découvert récemment en traquant les groupes armés. Les bases militaires et logistiques qui y ont été capturées débordaient d’armes et d’équipements. « Une organisation industrielle », a commenté le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, interloqué par l’accumulation de tant de moyens.
Les Algériens qui luttaient seuls alors contre le terrorisme dans leur propre pays, bien informés de ce qui se passait dans le pays voisin, redoutaient la jonction entre les fugitifs ayant échappé aux ratissages de leur armée et les rebelles touaregs retranchés dans la région. À l’époque, l’essentiel de la mission des diplomates algériens dans la capitale malienne a consisté à empêcher une telle alliance qu’ils jugeaient fatale pour le régime malien, et dangereuse pour les pays voisins. Ils ont ainsi suscité ou patronné à plusieurs reprises des négociations entre Bamako et les rebelles touaregs, qui réclamaient en vain depuis des décennies la fin de la marginalisation politique, économique, sociale et culturelle de leur région et l’intégration d’une partie des hommes en armes dans les rangs de l’armée et de la police maliennes.
Le louvoiement politique des dirigeants maliens et la connivence de plusieurs généraux et notables locaux de ce pays avec les terroristes, convertis en preneurs d’otages ou lancés dans le trafic de drogue, de cigarettes et d’alcools pour alimenter leur trésor de guerre, ont marqué les limites de cette stratégie. Sans être entendue, Alger a été la première à tirer la sonnette d’alarme contre le paiement de rançons pour libérer les otages, qui, à ses yeux, ne ferait que fortifier la puissance des terroristes et élargir leurs marges de manœuvre dans des zones pauvres où l’argent peut tout acheter. La découverte de réseaux de jeunes désœuvrés payés pour tuer en a apporté la confirmation.
Entretemps, mettant à profit le vide politique au Mali et les luttes de factions autour des butins du terrorisme, le colonel Kadhafi a réussi à récupérer des milliers de dissidents armés de ce pays pour constituer une « légion islamique » au service de son projet d’unification de l’Afrique. Tout en s’employant à calmer les ardeurs de son turbulent partenaire, Alger est alors revenue à la charge pour proposer à ses voisins sahéliens la création d’un état-major commun chargé de superviser la lutte contre le terrorisme, en éradiquant les poches installées au Mali et en sécurisant l’ensemble des pays de la région. Cette proposition n’ayant pas eu le succès escompté sur le terrain, l’Algérie a dû se convaincre, à son corps défendant, que ses objectifs ne recoupaient pas l’agenda de ses partenaires du Sahel, qui regardaient ailleurs. Mais derrière les tergiversations maliennes et nigériennes, Alger a cru percevoir la volonté de ces deux pays d’entraîner l’armée algérienne dans une intervention directe hors de ses frontières, ce qui était d’emblée exclu.
La chute du colonel Kadhafi a sonné le retour dans leur région des Touaregs formés sous l’uniforme libyen, lourdement armés, après avoir pillé les arsenaux laissés à l’abandon dans le désert par l’armée libyenne en déroute. Cela a compliqué l’équation. L’armée malienne, divisée, vivant de la rente des divers trafics du Nord sous le contrôle des narcotrafiquants, manifestait plus que des faiblesses. Elle refusait désormais d’aller au combat. Se mettaient progressivement en place les éléments qui allaient permettre la prise des principales villes du Nord par les terroristes et rendre possible leur alliance redoutée avec les dissidents, malgré des objectifs diamétralement opposés. Jusqu’à la dernière minute, Alger aura tenté de s’opposer à la concrétisation d’une telle alliance contre nature en prônant, en vain, le dialogue entre les autorités maliennes et les dissidents touaregs d’Ansar Eddine pour une solution politique de leurs différends. Lorsque les rebelles se sont regroupés pour franchir la ligne de démarcation fictive entre le Nord et le Sud, il était déjà trop tard. Brandie depuis des mois par le président français François Hollande, l’intervention militaire française pour mettre un coup d’arrêt à la progression annoncée des islamistes sur Bamako était en marche.
Alger, tirant les conclusions de la volte-face d’Ansar Eddine, a rempli loyalement sa part du contrat en accordant à Paris l’autorisation de survoler son territoire et en contrôlant plus étroitement sa frontière avec le Mali pour couper toute retraite aux terroristes. Mais il était en même temps entendu que, pour elle, l’opération française devait cibler les terroristes, épargner les civils, s’opposer contre toute velléité de vengeance, ne pas durer trop longtemps pour se terminer par la reconstruction de l’État malien sur des bases démocratiques et une réconciliation politique entre le Nord et le Sud. Officiellement, Paris est sur la même ligne politique, ainsi que les Nations unies, qui s’apprêtent à dépêcher une force de maintien de la paix pour relever les troupes combattantes françaises.
Même si aucun lien direct n’a été établi entre l’intervention française au Mali et la prise d’otages par un groupe terroriste d’Al-Qaïda sur la base gazière d’In Amenas, l’Algérie a payé indirectement un lourd tribut au conflit malien. La tragédie d’In Amenas a cependant permis aux autorités de réaffirmer la constance de leur doctrine dans la lutte antiterroriste : pas de bénéfice politique pour les ravisseurs, pas de rançon, pas de négociations. Américains, Français et Britanniques se sont félicités de cette fermeté. Les États-Unis y ont même vu l’occasion de renouveler leur confiance déjà ancienne dans la stratégie algérienne de lutte contre le terrorisme. Pour les relations entre les deux pays, l’après-In Amenas est parti pour être des plus sereins. À l’expérience, Washington a fini par reconnaître le rôle régional que peut jouer l’Algérie comme facteur de stabilisation au Maghreb et dans le Sahel.
Avec la France, après la parenthèse très controversée de la présidence de Nicolas Sarkozy, les relations sont entrées dans des eaux calmes depuis la visite officielle du président Hollande à Alger en décembre 2012. L’attitude algérienne sur le Mali y est pour quelque chose, sans aucun doute. Mais les deux pays avaient convenu auparavant d’un « partenariat stratégique » qui devrait se traduire par un substantiel accroissement de leurs échanges commerciaux et industriels, et, espère-t-on à Alger, une plus grande participation des investisseurs français, jusque-là frileux, à la réindustrialisation de leur pays, dans le cadre de la « colocalisation » prônée par Paris. Le constructeur automobile Renault en a donné un avant-goût en décidant d’implanter sur place une usine d’une capacité de 75 000 véhicules à terme. D’autres projets communs sont en cours d’identification des deux côtés de la Méditerranée afin de donner corps à ces nouveaux partenariats.
Le président de l’Assemblée nationale française, Claude Bartelone, venu en Algérie dans la foulée du président Hollande à la tête d’une importante délégation parlementaire, a célébré à son tour « l’âge d’or » des relations algéro-françaises. « Il faut lui donner sa chance », a-t-il déclaré, en rendant un hommage appuyé au chef de l’État. « Le président a fait preuve d’une agilité politique incroyable. Il a nous retenus pendant deux heures durant lesquelles il a évoqué les relations passées et présentes entre l’Algérie et la France. Il était alerte, il se porte bien. Je ne suis pas près d’oublier les moments que j’ai passés avec le président Bouteflika. Dans ma vie politique, ce sont des moments qui compteront », a-t-il confié, balayant ainsi les rumeurs – souvent venues de Paris –, qui déferlent par vagues successives et à intervalles réguliers sur la santé du chef de l’État, ses passages à vide, sa lassitude et autres balivernes de l’information « peopolisée ».
Si, avec la Russie, les relations restent discrètes, sans effets de manche, c’est qu’elles ont atteint leur vitesse de croisière et que le volet militaire (équipement et modernisation de l’armée algérienne par l’industrie militaire russe) y occupe traditionnellement une grande part. Mais les deux pays ont aussi la même approche concernant la plupart des problèmes internationaux, ceux du Proche-Orient notamment, la Syrie en particulier dans la phase actuelle, mais aussi depuis toujours la Palestine.
Malgré les réserves sur leur gouvernance, l’Algérie s’est toujours fermement opposée à toute intervention militaire occidentale aussi bien en Libye qu’en Syrie, au nom de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays souverain. Cette doctrine reste immuable à ses yeux, bien que battue en brèche par les interventionnistes qui l’ont grossièrement maquillée en « devoir de protection des populations ». L’ex-« nouveau philosophe » Bernard-Henri Levy et l’ancien ministre des Affaires étrangères de Sarkozy, Bernard Kouchner, sont en France les deux principaux tenants de ce prétendu devoir d’immixtion dans les affaires intérieures des pays souverains.
Outre cette position de principe, Alger avait mis en garde contre les conséquences désastreuses et prévisibles pour le voisinage de l’effondrement du régime de Kadhafi en violation de la Charte des Nations unies. La dégradation brutale de la situation au Mali et son évolution vers une guerre ouverte en font partie. La même position a été adoptée pour la Syrie. Son effondrement, s’il devait survenir, rejaillirait sur l’ensemble de la région.
Les deux pays sont unis par des liens historiques remontant au moins à l’installation en Syrie d’une importante communauté algérienne dans le sillage de l’émir Abdelkader, poussé à l’exil par l’armée d’occupation française après la conquête de l’Algérie en 1830. Ces liens se sont prolongés par des liens affectifs tissés par les nombreux couples mixtes algéro-syriens résidant dans les deux pays, et des politiques centrés sur le soutien du droit des Palestiniens à une patrie et un État et la préservation de la solidarité arabe. Alger et Damas restent animées par l’esprit de résistance au sionisme qu’ils avaient manifesté en 1967, au sein du Front de la fermeté créé après la défaite militaire égyptienne face à Israël.
Les Algériens pressentent que derrière les velléités de changement démocratique brandies par les Occidentaux et les pétromonarchies du Golfe, la Syrie est devenue la cible d’une « expédition punitive » pour avoir continué à contester l’hégémonie militaire des États-Unis et d’Israël au Proche-Orient. Soutenue par la Russie et la Chine au Conseil de sécurité, la Syrie a pu compter aussi sur le soutien algérien au sein de la Ligue arabe – malgré les cabales montées contre elle par Doha et Riyad.
Pour Alger, la levée de l’embargo sur les armes en faveur de l’opposition syrienne proposée par la France et la Grande-Bretagne marquerait un dangereux tournant dans le conflit en cours. La solution à la crise, crânement défendue par l’Algérie, émanerait d’une négociation entre les protagonistes dans l’esprit des accords de Genève, hors de la pression des pays hostiles au régime de Damas pour des raisons à la fois politiques et confessionnelles. « Favorable à la pratique des libertés loin de la violence, quelle qu’en soit la source, l’Algérie n’a pas de parti pris dans la crise syrienne, mais elle veut être un trait d’union » entre les frères ennemis, a proclamé le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci.
En dehors de ces conflits « chauds » qui requièrent une attention soutenue, l’Algérie a retissé les liens distendus avec ses voisins tunisien et libyen. Elle s’est déclarée prête à les aider à franchir la zone de turbulences qu’ils traversent actuellement et à sécuriser leurs frontières communes pour couper la route au trafic d’armes et au nomadisme terroriste qui menace la région. Elle continue à travailler par ailleurs au raffermissement des relations avec les autres pays du continent africain dans le cadre de l’Union africaine (UA). Ces dossiers sont gérés par Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines et africaines, vétéran de la section des mouvements de libération du ministère des Affaires étrangères, dont la connaissance du personnel politique africain est reconnue. Son activisme dans les capitales africaines ne passe pas inaperçu, du reste. Que ce soit au sein de l’UA, du Nepad ou des instances internationales plus élargies (G8, G20), le président Abdelaziz Bouteflika a souvent donné de la voix pour défendre les principales options politiques et économiques du continent africain. Celui-ci continue à émerger des guerres civiles qui l’ont affectée à la fin du siècle dernier et aspire à devenir une locomotive pour l’économie mondiale.
La Chine mais aussi le Brésil et l’Inde figurent parmi les principaux partenaires de l’Algérie, aux côtés des membres de l’Union européenne – Italie, Espagne – avec lesquels elle partage les rives de la Méditerranée, cette mare nostrum dont les pays riverains aspirent à faire un « lac de paix ». À cet égard, si l’Union pour la Méditerranée (UPM) est en panne depuis la défaite à la présidentielle française de son principal promoteur, Nicolas Sarkozy, la coopération des 5+5 a été relancée récemment à Malte, en présence du premier ministre algérien Abdelmalek Sellal. Elle fournit un cadre opportun d’échanges pour les riverains en attendant qu’une nouvelle mouture de l’UPM soit mise en place.
S’agissant du Maghreb arabe, auquel Alger reste très attachée, les problèmes internes de la Tunisie et la Libye n’ont pas permis sa relance. Celle-ci ne pourra être amorcée dans les cinq capitales de l’Union du Maghreb arabe (UMA) qu’à la suite d’un sommet minutieusement préparé pour tirer les conclusions des évolutions actuelles et tracer de nouvelles perspectives. Entre-temps le secrétariat permanent de l’UMA installé à Rabat continue de préparer les dossiers et à entretenir la flamme. Le « manque de Maghreb » n’est pas ressenti seulement dans les pays qui le forment, mais aussi par l’Union européenne et les États-Unis. Pour eux, le Maghreb est le cadre économique adéquat pour une coopération économique élargie et plus efficace.
Après avoir recouvré sa place dans le concert des nations, restée inoccupée pendant la « décennie noire » du terrorisme (1990-2000), l’Algérie s’est bien adaptée à la nouvelle donne internationale. Elle évolue discrètement, mais efficacement, dans un monde en mutation rapide. Elle doit cette résurrection diplomatique à l’action pugnace et persévérante du président Abdelaziz Bouteflika, blanchi sous le harnais de la diplomatie avant de se hisser à la tête de l’État. Il avait consacré l’essentiel de son premier mandat présidentiel (1999-2004) à cette renaissance internationale, dont le pays recueille aujourd’hui les bénéfices en terme d’assurance, de notoriété et de crédibilité sur l’arène internationale.