La 4e édition du prix Musiques de l’océan Indien ouvre de nouveau ses portes aux candidats des Comores, de La Réunion, Madagascar, Maurice, Mayotte, Rodrigues et les Seychelles. Ils ont jusqu’au 15 mai 2013 pour s’inscrire (1). Créé en 2005 à l’initiative de la société Presque Bleu dirigée par Brigitte Dabadie et l’association Musik océan Indien fondée par Serge Trouillet, tous deux issus de la scène bordelaise (France), ce prix est mis en compétition tous les deux ans et vise à promouvoir les talents, nombreux, de cette vaste région d’États îles. Maalesh (Comores), Mami Bastah (Madagascar) et Bo Houss (Mayotte) ont respectivement remporté le premier prix en 2007, 2009 et 2011. Ils ont bénéficié, l’année suivante, d’un coaching pour préparer les concerts prévus dans l’année au sein de festivals internationaux et de « marchés de la musique » renommés, ainsi que de rencontres avec des professionnels et de prise en charge des voyages, visas et assurances des artistes. Un morceau issu du répertoire des trois premiers prix est édité sur la compilation à venir de l’Organisation internationale de la Francophonie. Enfin, les deuxième et troisième prix bénéficient, pour l’un, d’un coaching scène pour le groupe complet, pour l’autre, d’une aide au projet l’année suivante avec participation financière.
Le prix contribue ainsi de façon importante, et surtout très concrète, à la promotion des artistes d’une région géographiquement très éloignés des scènes musicales internationales. Exigeant, il s’adresse à des musiciens ayant la qualité d’auteur, compositeur et/ou interprète dans le domaine des musiques actuelles. Ils présentent des créations, compositions originales, adaptations ou arrangements de qualité. Le prix voit les candidatures augmenter à chaque édition, avec 85 candidats (ou groupes de six artistes maximum) en 2007, 137 en 2009 et 185 en 2011.
Ainsi Maalesh, de son vrai nom Othman Mohamed Elyas, chanteur comorien de mère ougandaise, révélé lors de la 2e édition du Masa en 1995 à Abidjan, grand prix « Découverte RFI 1995 », à Dakar, dont la carrière a ensuite explosé avec son premier album Wassi Wassi, a rebondi en 2008 avec le 1er prix de l’océan Indien. Il a accédé aux scènes européennes des musiques du monde telles que les Musiques métisses d’Angoulême, les Francofolies de La Rochelle, Les Suds à Arles, SFINKS en Belgique, les Fiestas des Suds à Marseille, etc. Il sort en même temps son troisième album, Yelela, chez Marabi/Harmonia Mundi.
Candidat moins connu et confirmé, Mami Bastah (Ranaivo Maminirina Ramiandraharisoa), adepte du folksong malgache, parolier particulièrement doué, fait revivre avec son groupe un genre presque oublié de chanson traditionnelle de la région Vakinankaratra, le tandonaka. Un défi courageux, des années de travail et de recherches couronnées par le 1er prix de l’édition 2009-2010 avec une longue tournée de six mois et onze concerts en France, à la Réunion, Madagascar, Maroc et Mayotte. Quant à Bo Houss (Houssamoudine Korjee), jeune artiste de Mayotte, porte-parole de la mouvance urbaine ancrée dans sa culture, il était totalement inconnu en Europe avant de remporter le prix 2011 et sa tournée sur les grandes scènes des musiques du monde au-delà des limites de son île.
(1) Inscriptions : https://www.prixmusiquesoceanindien.com ou prixoi@free.fr