L’arrivée en Méditerranée orientale, près du littoral syrien, du porte-avions russe Amiral Kouznetsov accompagné d’une flottille, en pleine offensive pour chasser les groupes armés majoritairement islamistes, n’a pas été du goût des pays membres de l’Otan. Certains ont tout fait pour lui interdire l’accès à certains ports méditerranéens.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a ainsi fait savoir que l’alliance atlantique souhaitait que l’Espagne refuse l’accès des navires russes à son port dans l’enclave occupée de Ceuta, au Maroc, craignant que le Kremlin n’utilise ces bâtiments pour accroître ses frappes en Syrie. Peu après, Malte a également publié un communiqué indiquant que ses ports n’accueilleraient pas les vaisseaux russes. Un coup d’épée dans l’eau : la Russie n’a jamais demandé à Madrid de laisser entrer ses bateaux en Espagne, sa flottille étant autonome en ressources et matériaux et n’ayant pas besoin de faire halte jusqu’à sa destination.
Les navires sont arrivés à bon port, et certains médias occidentaux ont pris le relais. Ils ont relevé que deux pilotes russes avaient raté leur appontage, et que la présence du porte-avions provoquait de sérieuses perturbations pour l’aviation civile dans le secteur compris entre Israël, Chypre et le Liban. À plusieurs reprises ces dernières semaines, le tracé de plusieurs couloirs aériens civils a dû être modifié à la suite de la présence dans le secteur d’avions de combat russes ayant décollé de l’Amiral Kouznetsov. Les équipages ont reçu ordre de ne plus emprunter certaines voies aériennes. D’autres ont été fermées pendant plusieurs heures par jour, tandis que certaines le sont totalement. Ces mêmes médias n’ont pas soufflé un mot sur la présence dans cette même zone du porte-avions français Charles de Gaulle, avant qu’il ne rebrousse chemin vers Toulon pour « mission accomplie », après avoir engagé ses 24 avions dans le bombardement de Daech à Mossoul (Irak) et à Raqqa (Syrie).