La journaliste d’Al-Ikhbariya Yara Saleh, libérée mercredi avec ses deux collaborateurs des geôles ASL à Al-Tall, près de Damas, a qualifié d’« inhumaine » l’attitude des activistes à leur égard.
Outre l’assassinat sous les yeux de ses collègues du jeune assistant-cadreur Hatem Abou Yehya, lors de la capture de l’équipe le 10 août, elle-même, Abdallah Sabra et Hossam Imad ont été roués de coups par leurs ravisseurs et menacés de mort.
Yara et ses collègues ont évidemment manifesté leur reconnaissance aux militaires qui les ont sauvés d’une mort probable : Sabra, le caméraman de l’équipe, a notamment souligné que c’était un petit groupe de soldats qui avait triomphé à Al-Tall d’une troupe d’environ 300 rebelles – rappelons qu’au cours de cette opération salvatrice, le QG régional de l’ASL a été détruit et plusieurs de ses responsables abattus. Pour sa part, le journaliste Hossan Imad a indiqué que ces derniers avaient tenté de contraindre l’équipe d’Al-Ikhbariya de faire des déclarations accusant l’armée de leurs propres exactions.
Tous évidemment, y compris le ministre de l’Information, ont rendu hommage à l’absent de la fête, l’assistant-cadreur Hatem Abou Yeyah, abattu dès le premier jour par les terroristes.
Certains diront que les journalistes syriens véhiculent une information officielle. Mais si l’information officielle syrienne – d’ailleurs morcelée, en ce qui concerne la télévision, en quatre chaînes, dont certaines privées – dit que le pays est ravagé par des bandes armées plus ou moins islamo-extrémistes et soutenues par l’Étranger, eh bien, à l’évidence, elle cerne d’assez près la réalité !
Quant au caractère « officiel » de l’information, la France du Monde, du Figaro, de Libération, d’I-Télé, de BFMTV ou d’Arte n’a certes rien à dire ou reprocher à la Syrie sur ce terrain…
Espérons qu’à l’avenir, les gens d’Al-Ikhbariya ne prennent plus, pour informer leurs concitoyens, que des risques calculés. Et espérons encore que le correspondant pour Homs d’Al-Alam, Ahmad Sattouf, enlevé mardi, ait autant de chance qu’eux.