Gravement blessé, il est transféré à un hôpital militaire à Paris. Tentative d’assassinat ou un coup d’Etat soutenu par le Qatar ?
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, 56 ans, a été blessé par balle au bras samedi 13 octobre par un homme qui l’a « directement visé » alors qu’il était en voiture près de Nouakchott mais « sa vie n’est pas en danger », a affirmé à l’AFP un responsable sécuritaire mauritanien. Le transfèrement du président mauritanien à Paris pour des soins laisse penser que ses blessures seraient plus importantes qu’on ne le dit.
Il aurait « été légèrement touché au bras par une balle, tiré contre lui par un automobiliste qui l’a directement visé alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture » vers Tweila, à environ 40 km au nord de Nouakchott, « où il se rend pratiquement tous les week-ends » en excursion, a dit ce responsable sous couvert d’anonymat.
« Sa vie n’est pas en danger, il est descendu à pied à l’hôpital militaire où il a reçu les premiers soins », a-t-il précisé, avant d’être transféré par un avion militaire français à Paris.
Selon d’autres informations, le président mauritanien aurait été visé par une patrouille militaire, ce qui accrédite l’hypothèse d’un coup d’Etat manqué.
Il n’est pas exclu que ce soient des éléments de l’armée nationale retournés par l’un des groupes terroristes qui auraient attenté à sa vie. La nébuleuse intégriste, soutenue par le Qatar, est l’objet d’une guerre sans merci de la part du régime mauritanien. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz est en effet très hostile à la stratégie de déstabilisation du Maghreb et du monde arabe menée par le Qatar que ce soit au Nord du Mali ou en Syrie. Autre piste : la Libye. Certains alliés de l’ancien régime de Kadhafi chercherait en effet à se venger du président mauritanien qui a extradé l’ancien chef des renseignements libyens, Abdallah al-Senoussi vers la Libye, où il risque la peine de mort, plutôt que la Cour de La Haye.
Avant d’être transféré à l’étranger, M. Ould Abdel Aziz, blessé par balle a assuré que son opération à Nouakchott a été un succès, dans une brève déclaration diffusée par la télévision nationale juste avant son départ pour Paris.
« Je veux, à travers ce mot, tranquilliser tous les citoyens mauritaniens. Je les rassure que l’opération qui m’a été faite hier soir a été un succès grâce à l’efficacité de l’équipe médicale qui l’a menée », a affirmé M. Ould Abdel Aziz, couché sur le dos, le corps recouvert d’un drap jusqu’au cou, selon les images diffusées par la TV.
Elle a ajouté qu’ « une première opération a été faite à l’hôpital militaire de Nouakchott pour extraire la balle de son corps ». « De toutes les façons, c’est sans danger pour sa vie, les organes vitaux ne sont pas touchés, rien d’inquiétant », a assuré la source sécuritaire, sans plus de détails.
Selon un ministre du gouvernement, Mohamed Ould Abdel Aziz a été blessé hier par une patrouille qui a tiré sur le convoi présidentiel qu’elle n’avait pas reconnu.
« Le président a été touché, mais il n’est que légèrement blessé et ses jours ne sont pas en danger », a ajouté samedi soir le ministre des Communications, Hamdi Ould Mahjoub.
Haut gradé de l’armée, Mohamed Ould Abdel Aziz a été lié à deux coups d’Etat militaires, en 2005 et 2008, à l’issue desquels il est devenu l’homme fort de la Mauritanie. Il a été élu à la présidence en 2009, à l’issue d’un scrutin à la régularité fortement contestée.