Dans le cadre du troisième sommet bilatéral algéro-italien qui s’est tenu à Rome le 27 mai, le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal a souligné que tout favorise les deux pays pour une relation « mutuellement avantageuse », une relation « confortée par la proximité géographique, l’ancrage méditerranéen et le destin commun », a-t-il déclaré à l’ouverture de cette réunion de Haut niveau algéro-italienne.
M. Sellal a entamé mercredi une visite de travail en Italie à l’invitation du président du Conseil des ministres italien, Matteo Renzi.
Le premier ministre a ajouté que cette visite s’inscrivait dans « une tradition bilatérale de dialogue fructueux en vue d’édifier un partenariat stratégique renforcé au bénéfice de nos peuples », précisant qu’elle « témoigne, également, de la volonté commune de poursuivre la concertation sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun ».
M. Sellal a rappelé, dans ce cadre, que la première visite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, effectuée dans un pays occidental, a été réservée à l’Italie en novembre 1999, pour lui « exprimer la reconnaissance de l’Algérie pour son précieux soutien durant la période difficile qu’elle a traversée dans sa lutte contre le terrorisme ».
Cette visite se voulait, aussi, a-t-il ajouté, « comme un point de départ d’un processus de consolidation continue de la relation algéro-italienne, couronné par la signature, en janvier 2003 à Alger, du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération ».
Le premier ministre a souligné que depuis le dernier sommet tenu à Alger, en novembre 2012, « la coopération entre l’Algérie et l’Italie a connu des progrès appréciables qu’il me plaît de relever ici avec satisfaction ».
« La présente réunion permettra, grâce aux accords que nous allons signer, d’amplifier davantage notre partenariat stratégique en lui conférant un agenda substantiel articulé autour d’objectifs prioritaires de développement », a-t-il soutenu.
Il a relevé qu’au plan du dialogue politique, les multiples visites ministérielles concrétisées au cours de l’année écoulée, ont concerné des secteurs d’importance tels que les Affaires étrangères, l’Agriculture, l’Industrie, la Défense et le Développement économique.
Opportunité pour relation économiquement dense
Pour M. Sellal, ces visites et rencontres attestent de manière « forte » de « l’excellence » des relations algéro-italiennes et de l’engagement « résolu » à la poursuivre par les moyens « appropriés, décidés d’un commun accord ».
Il a indiqué, dans ce sens, que la mise en place du Comité de suivi, en tant que mécanisme institutionnel permanent de coopération, permettait « incontestablement de valoriser favorablement le potentiel de coopération des deux pays ».
M. Sellal a ajouté, dans cette optique, que « la feuille de route, dont nous sommes convenus du principe, cible judicieusement les secteurs stratégiques de notre coopération à savoir l’énergie, les infrastructures et les PME/PMI ».
« C’est donc là une opportunité qui s’offre pour la création de nouveaux axes de coopération appelés à devenir les points d’appui et les segments porteurs pour une relation économiquement dense entre l’Algérie et l’Italie », a-t-il souligné.
M. Sellal a soutenu que « la volonté politique partagée et l’ambition conjuguée de nos gouvernements constituent un facteur d’impulsion décisif pour le raffermissement de nos relations bilatérales ».
« C’est ce socle politique, à la consolidation duquel nous œuvrons inlassablement qui permettra à notre relation d’être à la hauteur des promesses de son potentiel de coopération et d’échanges », a souligné le premier ministre.
Au plan des échanges commerciaux, dont le volume a quadruplé, l’Italie se place désormais parmi les premiers partenaires de l’Algérie, a-t-il encore relevé, ajoutant que « nous sommes confiants dans l’accroissement de ces échanges aux plans quantitatif et qualitatif dans une perspective de partenariat gagnant-gagnant ».
Dans le domaine industriel, M. Sellal a relevé que la coopération « s’est amplifiée de manière remarquable » à travers la présence « accrue » d’entreprises italiennes en Algérie dans divers secteurs tels que l’Energie, les Ressources en eau, les Travaux publics, les Infrastructures, les Transports et la PME/PMI.
« Je voudrais saisir cette occasion pour rappeler que le projet du Gazoduc GALSI, pour lequel les deux pays ont constamment réaffirmé l’attachement à sa réalisation, revêt une importance primordiale en ce qu’il a la capacité de contribuer à assurer la sécurité d’approvisionnement à l’Italie et à l’Europe et de favoriser le développement de nouveaux partenariats dans le secteur de la pétrochimie », a souligné le premier ministre.
Il a ajouté qu’« aujourd’hui, il demeure encore des domaines synergiques de coopération et de complémentarité, dont nous n’avons pas encore exploité toutes les possibilités, au regard de l’attractivité du marché algérien et des nombreuses opportunités d’investissement qu’il offre ».
Il a appelé les partenaires de l’Algérie à « faire preuve d’audace et d’implication en tirant pleinement avantage des garanties inhérentes aux accords bilatéraux et à l’Accord d’association avec l’Union européenne et ce, afin de saisir les multiples opportunités que recèle, par son ampleur de développement et de modernisation, l’ambitieux plan quinquennal acté par l’Algérie pour la période 2015-2019 ».
Identité de vue sur les problèmes de la région
Au plan culturel, M. Sellal a appelé également à la poursuite de la coopération concernant notamment la préservation du patrimoine comme vecteur de compréhension et de rapprochement des peuples, ajoutant que l’Algérie « saura compter sur l’expertise universellement reconnue de l’Italie dans ce domaine, l’Italie dont on dit qu’elle est la mère du patrimoine ».
Dans le domaine de la circulation des personnes, où des évolutions « positives » ont été enregistrées avec d’autres pays européens, M. Sellal a réitéré le souhait que les discussions engagées entre les deux pays « puissent aboutir rapidement à un accord qui sied aux relations entre les deux peuples qui s’apprécient et se respectent mutuellement ».
Il a ajouté que l’Algérie continuait à prendre « toutes les mesures pour lutter efficacement contre l’émigration clandestine et ce, dans le respect des valeurs humaines ».
M. Sellal a exprimé, par ailleurs, son « entière satisfaction » quant à la coopération développée entre les deux pays en matière de lutte contre le terrorisme, tout en soulignant « l’excellence » des travaux du Groupe de contact bilatéral de haut niveau algéro-italien institué à cet effet.
Le premier ministre s’est félicité, en outre, de « l’identité de vues » sur les problèmes que connaissent la région et particulièrement l’évolution de la situation en Libye « où nous devons continuer à œuvrer, par le dialogue politique inclusif, au rétablissement de la paix et de la sécurité dans ce pays frère et ami ».
Matteo Renzi salue les capacités de l’Algérie à même de stabiliser la région d’Afrique du nord.
De son côté, le président du Conseil des ministres d’Italie, Matteo Renzi, a salué à Rome les capacités de l’Algérie à même de stabiliser la région d’Afrique du nord, compte tenu de ses efforts allant dans le sens d’instaurer la paix et la sécurité.
« L’Algérie a démontré toutes ses capacités de stabiliser la région de l’Afrique du Nord et je félicite à cet effet le gouvernement algérien pour son rôle dans la conduite et la signature de l’accord de paix et de réconciliation au Mali », a indiqué M. Renzi lors d’une conférence de presse animée conjointement avec le premier ministre, Abdelmalek Sellal, au terme des travaux de la 3e réunion de haut niveau algéro-italienne.
Il a mis l’accent sur les efforts de l’Algérie d’instaurer la paix et la sécurité dans cette région, compte tenu de la situation au Mali et en Libye.
Dans le même sens, le président du Conseil des ministres italien a affirmé que son pays « soutient » l’approche et la démarche de l’Algérie pour une « solution politique » en Libye, précisant que « l’Algérie et l’Italie se sont engagées à travailler ensemble pour parvenir à une solution » dans ce pays.
« Le problème de la Libye n’est pas interne et il est nécessaire de conjuguer les efforts à tous les niveaux », a-t-il dit, relevant la « forte collaboration » entre l’Algérie et l’Italie qui soutiennent les efforts de l’Envoyé spécial de l’Onu pour la Libye, Bernardino Leone.
Pour ce qui est de relations de coopération bilatérale, M. Renzi a affirmé que « l’Algérie demeure un partenaire fondamental » pour son pays.
S’adressant aux hommes d’affaires et industriels italiens, il a indiqué que les relations avec l’Algérie sont « excellentes », leur signifiant que « le gouvernement italien met tout en œuvre pour que ceux souhaitant investir en Algérie soient accompagnés dans ce grand pays ami et allié ».
M. Renzi a précisé qu’à travers l’intensification et le renforcement de la coopération avec l’Algérie, les deux pays mettront en valeur leurs relations d’amitié traditionnelles.
Il a par ailleurs « remercié » l’Algérie pour sa participation à l’exposition mondiale Milan-2015, estimant que les deux pays jouent un rôle important en Méditerranée dans le but d’ « affirmer leurs valeurs de civilisation, de partage de paix et de lutte contre le terrorisme ».
Déclaration finale conjointe
En application du Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération signé le 27 janvier 2003, Monsieur Matteo RENZI, Président du Conseil des Ministres italien, et Monsieur Abdelmalek SELLAL, Premier Ministre de la République Algérienne Démocratique et Populaire, ont présidé le 27 mai 2015, à Rome, le troisième Sommet bilatéral italo-algérien avec la participation de membres des deux gouvernements dont la liste figure aux annexes I et II.
Les entretiens, qui ont débuté par un tête-à-tête entre M. Renzi et M. Sellal et suivis, parallèlement, par des rencontres sectorielles séparées entre les ministres italiens et leurs homologues algériens, se sont déroulés dans un climat de confiance empreint d’amitié, d’entente et de grande compréhension mutuelle qui traduit le niveau de maturité atteint par les relations algéro-italiennes.
Les deux parties ont, à cette occasion, réaffirmé solennellement leur profond attachement à la poursuite et à l’approfondissement du dialogue politique de haut niveau et au développement de la coopération, confirmant ainsi le caractère stratégique d’un partenariat politique et économique que les deux pays s’engagent à promouvoir et à concrétiser.
Dans une conjoncture où l’Italie et l’Algérie se tiennent comme des piliers de stabilité d’une région soumise à de grandes épreuves, les deux délégations ont relevé avec satisfaction les progrès remarquables enregistrés, depuis le Sommet d’Alger de 2012, dans le processus de renforcement de la coopération bilatérale.
Les deux parties se sont félicitées du niveau et de la qualité du dialogue politique qui continue à se tenir entre les deux pays d’une façon régulière et avec une cadence soutenue telle qu’illustré par les nombreux échanges de délégations ministérielles des deux pays intervenues depuis 2013 et ont exprimé leur satisfaction devant les avancées en matière du renforcement de leurs relations dans les secteurs de la défense, de la sécurité et de la lutte anti-terroriste. Ce dialogue a pour finalité de permettre aux deux pays de coopérer plus activement sur le plan bilatéral et de renforcer leur coordination dans les enceintes internationales et régionales.
De même, elles ont constaté l’intensité et la fréquence des échanges, au plus haut niveau, depuis la deuxième Réunion de Haut niveau d’Alger, et qui ont permis d’intensifier les consultations dans les secteurs de l’industrie, de l’énergie, de la défense, de l’agriculture, de l’habitat et des transports.
Les deux parties se sont engagées à soutenir cette dynamique, en l’élargissant à d’autres secteurs, en particulier la culture, les échanges universitaires, la coopération scientifique et technologique, le tourisme, le sport, la santé et la pêche, par l’adoption de mesures qui consolident les acquis obtenus et apportent les correctifs nécessaires dans l’action pour plus d’efficacité.
Compte tenu des opportunités offertes par les économies des deux pays et les possibilités de leurs complémentarités, les deux parties encouragent le développement d’une coopération économique et industrielle durable, équilibrée et mutuellement avantageuse. Aussi, les deux parties sont convenues de donner un caractère prioritaire à leur coopération dans trois secteurs identifiés comme porteurs d’importantes potentialités : l’énergie, les infrastructures et les PME-PMI.
Les deux parties se sont engagées à favoriser le renforcement d’un partenariat fécond et diversifié, à travers l’encouragement des opérateurs économiques des deux pays à saisir les opportunités qui s’offrent dans le domaine de l’investissement et du partenariat. Un appel a ainsi été lancé aux entreprises italiennes pour développer davantage de projets de partenariat industriels et technologiques avec les entreprises algériennes et à saisir les multiples opportunités offertes par le marché algérien dans les différents domaines, et contribuer, de la sorte, par la création de sociétés mixtes, au développement de l’économie algérienne, à sa diversification et à la modernisation des filières industrielles, en assurant le transfert correspondant de savoir-faire, de technologie et de management.
Résolus à tirer le meilleur parti du Traité d’amitié liant les deux pays, le Président du Conseil des Ministres italien et le Premier Ministre algérien ont souligné, dans ce cadre, la nécessité de mettre en place, conformément aux décisions de la deuxième Réunion de Haut Niveau, un mécanisme institutionnel permanent de coopération qui aura pour tâche d’élaborer une feuille de route contenant les objectifs, les moyens et les mécanismes d’évaluation de l’ensemble des axes de coopération, d’en assurer le suivi et l’évolution sur le terrain et d’en établir régulièrement le bilan.
Aussi, les deux parties sont-elles convenues d’ériger le Comité de Suivi, mis en place au niveau des Ministères des affaires étrangères des deux pays, en structure centrale dont il est attendu la coordination, la supervision et le suivi, sur la base de rencontres bisannuelles, de l’ensemble des axes de coopération existants ou à développer entre l’Algérie et l’Italie et de faire des propositions sur la meilleure manière d’articuler cette coopération.
Reconnaissant en particulier la nécessité d’encourager les relations industrielles bilatérales, les deux Parties ont décidé aussi la création d’un Comité conjoint de coopération industrielle. Le Comité qui se réunira une fois par an, agira sous la direction du Ministre italien du Développement Economique et du Ministre algérien de l’Industrie et des Mines. Il aura pour but l’identification des opportunités de partenariat pouvant contribuer au renforcement et à la diversification des relations industrielles entre l’Algérie et l’Italie, l’échange d’informations, l’évaluation périodique des relations industrielles bilatérales, le suivi de l’état d’avancement des projets réalisés au titre du partenariat industriel entre les deux pays et les propositions d’actions de coopération et l’encouragement aux opérateurs économiques des deux pays. Un Protocole entre les deux Pays détaillera la composition, les missions et le fonctionnement du Comité.
Gardant à l’esprit les accords signés lors de la deuxième rencontre de haut niveau, dans le but de stimuler la coopération dans les divers secteurs, les deux parties ont également décidé de diligenter leurs structures compétentes à l’effet d’accélérer les procédures internes, propres à chaque partie, requises pour l’entrée en vigueur desdits accords et à installer les mécanismes prévus pour leur application le plutôt possible.
La réunion au Sommet de cette année a permis aux deux parties de procéder à la signature de dix (10) accords de coopération dans différents domaines, dont la liste figure en annexe III, qui viennent étoffer le cadre juridique de la coopération bilatérale en la dotant d’instruments juridiques additionnels susceptibles d’aider à concrétiser les objectifs assignés, et consacrer, par voie de conséquence, le caractère stratégique de cette relation.
Les deux parties se félicitent de l’excellence des relations algéro-italiennes dans le domaine de l’énergie basée sur une collaboration fiable et durable et ont exprimé leur volonté de renforcer ces relations à travers, notamment, le développement de la coopération dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique et la promotion de l’utilisation de cette énergie. A cet égard, elles ont exprimé leur satisfaction pour la tenue des consultations ministérielles qui ont eu lieu à Alger et à Rome, en 2014.
Les deux parties reconnaissent également l’importance de renforcer la coopération dans le domaine des infrastructures énergétiques dans les deux pays afin d’assurer la sécurité de l’approvisionnement et des débouchés.
Tout en se félicitant de la signature des accords de coopération dans le domaine de l’agriculture, les deux parties se sont réjouies des consultations tenues entre les ministres en charge de ce secteur qui ont eu lieu à Rome et convenus d’œuvrer à exécuter le programme d’action conjointement établi pour aboutir à des actions de partenariat et de transfert de savoir et d’expériences au bénéfice des partenaires algériens dans les domaines de l’agriculture, mais aussi de l’agroalimentaire, de la santé animale, de la formation et la recherche scientifique ainsi que de l’industrie et du machinisme agricole.
Les deux parties ont salué la signature du protocole de coopération entre les ministres des infrastructures et des travaux publics à l’occasion de la 5ème commission mixte sur les infrastructures tenue à Alger en octobre 2014 et insisté sur l’établissement d’un programme de coopération et sur sa mise en œuvre pour le renforcement du partenariat économique entre les deux pays. Les deux pays se sont en outre félicités des résultats des travaux de la 6ème Session du Comité Mixte sur les infrastructures tenue à Rome du 18 au 21 mai 2015, qui a défini un programme de formation technique qui se déroulera prochainement dans les deux pays.
Elles se félicitent également de la tenue de la commission mixte sur le transport maritime à Rome, en février 2014, qui a abouti à des résultats encourageants pour le renforcement de la coopération et du partenariat dans ce secteur.
Les deux parties se sont engagées à poursuivre leurs efforts conjoints tendant à accélérer les discussions sur les projets d’accords en discussion concernant les autres secteurs d’intérêt commun.
Les deux parties ont souligné l’importance de promouvoir la coopération scientifique et technique, entre les deux pays, à travers les échanges des chercheurs, la formation universitaire et professionnelle, le jumelage entre universités, et décidé de mettre à profit les instruments et mécanismes juridiques déjà existants susceptibles de les renforcer. Elles se félicitent, à cet effet, des consultations entamées entre les universités et centres de recherches italiens et les centres et universités algériens et décidé de soutenir ces initiatives et d’œuvrer en faveur de leur multiplication.
Elles ont décidé de donner une impulsion à la coopération culturelle entre les deux pays sur une base rénovée, à travers la promotion des échanges culturels, et contribuer de la sorte au rapprochement des deux peuples et à la promotion des valeurs communes. La partie algérienne a exprimé, à ce titre, sa satisfaction suite à la participation de l’Italie à la manifestation « Constantine capitale de la culture arabe 2015 ». Dans ce contexte, la partie italienne se félicite de l’introduction de la langue italienne parmi les matières enseignées dans le système scolaire en Algérie.
Les deux parties ont salué l’ouverture de l’Exposition Universelle de Milan autour du thème « Nourrir la planète, Energie pour la vie » qui représente l’un des principaux défis de l’humanité. Elles se sont félicitées du soutien et de la collaboration apportée par l’Algérie aux réunions et travaux de préparation de l’Exposition, à travers notamment le « Cluster Bio Méditerranée » et la Déclaration « The Ideas For Expo 2015 », et ont souhaité l’adhésion du plus grand nombre de sujets aux principes de la Charte de Milan.
Conscientes de l’importance de la circulation des personnes dans le renforcement des liens d’amitié, la promotion des investissements et des relations de partenariat, ainsi que pour le développement des liens sociaux, culturels et scientifiques, les deux parties se sont engagées à poursuivre les discussions, initiées en juin 2011, pour un mémorandum d’entente sur la facilitation des procédures de délivrance des visas.
Dans l’attente de la conclusion de ce mémorandum, les deux parties ont décidé de continuer à faciliter la circulation des personnes entre les deux pays, dans le cadre des Accords en vigueur, en permettant encore plus de flexibilité et de rapidité dans l’octroi des visas par les représentations diplomatiques et consulaires des deux pays, notamment pour les cadres des institutions en mission officielle et les citoyens se déplaçant dans le cadre de voyages d’affaires, de travail, d’études, ou de visites familiales ou touristiques.
Les deux parties se sont félicitées de la mise en œuvre de la décision prise lors du premier Sommet concernant l’octroi de visas de longue durée aux opérateurs économiques et aux techniciens des deux pays dans le cadre de la réalisation des partenariats impliquant leurs institutions ou leurs entreprises.
Elles se sont engagées à prendre, dans le cadre de la réciprocité, toutes les mesures nécessaires pour assurer la facilitation des conditions de circulation et de séjour, dans le cadre des Accords bilatéraux et des réglementations en vigueur dans les deux pays.
Les deux parties ont saisi l’occasion de ce Sommet pour procéder à un échange de vues en relation avec les questions régionales et internationales d’intérêt commun.
Le Sommet a été l’occasion pour souligner que les deux parties sont sérieusement préoccupées par les conséquences humanitaires de la migration irrégulière en provenance des côtes libyennes, et qu’elles restaient aussi conscientes de ses répercussions sur la dimension sécuritaire. Les deux parties ont également souligné l’objectif d’améliorer les canaux de l’immigration régulière en tant que facteur de développement et d’intégration des peuples des deux cotés de la méditerranée.
Elles ont ainsi exprimé leur satisfaction pour l’excellente collaboration bilatérale sur les questions onusiennes et, notamment, en matière de candidatures internationales. A cet égard, l’Italie s’est félicitée pour le soutien de l’Algérie à la candidature italienne à un siège non-permanent du Conseil de Sécurité de l’Onu pour le mandat 2017-2018.
L’Italie et l’Algérie ont exprimé leur vive préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire et la recrudescence des activités terroristes dans la région, et réitéré leur détermination à travailler ensemble, dans le cadre bilatéral et multilatéral, pour répondre aux questions de sécurité d’intérêt commun dans la région méditerranéenne.A cet égard, le Sommet bilatéral a donné une nouvelle impulsion aux efforts conjoints dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme dans la région, tout en s’assurant de la promotion des valeurs en partage, dans le cadre d’un dialogue ouvert entre les civilisations.
A cet égard, les deux parties ont noté avec satisfaction la réactivation du groupe de contact à haut niveau sur la lutte contre le terrorisme, dont la dernière réunion a eu lieu à Alger en mars 2015. Elles ont rappelé, à cet effet, leur engagement à organiser à Rome, avant la fin de l’année, une nouvelle rencontre dans ce format dans le but de renforcer leur coopération bilatérale dans un secteur prioritaire pour les deux pays.
Les deux parties ont également réaffirmé leur volonté d’intensifier la coopération dans la lutte contre le terrorisme au niveau multilatéral, et notamment au sein du Forum Global de Lutte contre le Terrorisme (GCTF).
L’Italie et l’Algérie ont renouvelé leur ferme attachement à l’unité, la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Libye. Elles ont réitéré leur soutien déterminé au processus de dialogue parrainé par les NationsUnies visant à favoriser la formation, dans les plus brefs délais, d’un gouvernement d’union nationale à même de stabiliser et de reconstruire le Pays et de lutter contre le terrorisme.
En confirmant que la situation en Libye revêt une importance stratégique pour les deux pays, les deux parties se sont accordées sur l’importance d’une solution politique qu’elles considèrent comme l’unique alternative à même d’aboutir à une issue pacifique et durable à la crise dans ce pays.
Elles encouragent les parties libyennes concernées à poursuivre inlassablement le dialogue inclusif – à l’exception des groupes terroristes identifiés en tant que tels par le Conseil de Sécurité – dans le cadre du processus engagé par les Nations Unies.
L’Algérie et l’Italie ont réitéré, à nouveau, leur ferme appui aux efforts que déploie le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Libye, M. Bernardino LEON. De même, elles ont renouvelé leur profond engagement à continuer à œuvrer pour favoriser le dialogue entre Libyens, dans des différents formats de consultation et d’échange. De même, qu’elles se félicitent des efforts consentis par les deux parties pour faciliter et promouvoir une sortie de crise qui préserve l’unité nationale de la Libye et la cohésion de son peuple.
En abordant la situation au Mali, le Président du Conseil des Ministres italien, Matteo RENZI, a reconnu l’importance du rôle joué par l’Algérie en tant que chef de file de la médiation internationale pour une solution pacifique et négociée à la crise malienne.
Les deux parties se sont ainsi félicitées de la signature, le 15 mai à Bamako, de l’Accord de Paix et de réconciliation, entre le Gouvernement Malien, les représentants des groupes politico-militaires du Nord et l’équipe de la médiation internationale conduite par l’Algérie.
Rappelant que l’Accord de paix et de réconciliation est l’unique moyen pour instaurer une paix durable et juste qui ouvrira la voie à la stabilité et au développement, l’Algérie et l’Italie ont exhorté les différentes parties à demeurer engagées de bonne foi, et de manière constructive, dans le processus de mise en œuvre de cet Accord. Elles appellent, à cet effet, la coordination des Mouvements de l’Azawad à s’intégrer dans le cadre de cet accord.
Le Président du Conseil des Ministres Matteo RENZI et le Premier Ministre algérien Abdelmalek SELLAL ont estimé que le règlement de la crise malienne permettra non seulement de rétablir la stabilité au Mali, mais également de lutter plus efficacement contre le terrorisme et ses connexions, dans toute la zone sahélo-saharienne.
Les deux parties ont réaffirmé leur soutien aux efforts du Secrétaire Général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon et de son Envoyé personnel pour le Sahara Occidental, M. Christopher Ross, visant à trouver une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable, qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et aux principes énoncés dans la charte des Nations Unies.
Les deux parties ont souligné l’urgence de parvenir à une paix juste, équitable, durable et globale au Moyen-Orient, basée sur la solution de deux Etats, conformément à la légalité internationale et aux résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Elles ont souligné, dans ce cadre, le rôle positif que les Pays de la région, ainsi que l’Union Européenne, peuvent jouer afin d’encourager les pourparlers entre les Israéliens et les Palestiniens, y compris dans le cadre d’une revitalisation de l’Initiative Arabe de Paix de 2002.
L’Italie et l’Algérie ont exprimé leur profonde préoccupation pour la persistance de la crise en Syrie et pour la détérioration de la situation humanitaire dans le pays avec des répercussions importantes dans les autres pays de la région. Elles ont aussi réaffirmé leur appui aux efforts déployés par l’Envoyé Spécial de l’ONU pour la Syrie, visant à identifier une solution politique au conflit, à travers un dialogue inclusif, viable et crédible afin de préserver l’unité, la stabilité et la souveraineté de ce pays.
L’Italie et l’Algérie ont apprécié la politique d’inclusion entamée par le gouvernement irakien. Elles ont, de même, encouragé ce dernier à intensifier ses efforts dans cette direction, avec la conviction que seule la participation de toutes les composantes du peuple irakien dans l’édification d’un système stable et démocratique serait à même d’assurer à l’Irak un avenir de paix et de prospérité partagées.
Les deux parties ont également fait part de leur préoccupation pour la gravité de la situation humanitaire et sécuritaire au Yémen et souligné qu’une solution durable à la crise, qui réponde aux aspirations du peuple yéménite pour la liberté, la démocratie et la justice sociale, et préserve la paix, la souveraineté, l’unité territoriale et la stabilité du Yémen, doit être de nature politique et fondée sur des principes d’inclusion et de respect mutuel.
L’Italie et l’Algérie ont également réitéré leur attachement à œuvrer activement au renforcement des relations de coopération euro-méditerranéennes pour faire de cet espace une zone de paix, de sécurité et de prospérité partagée.
Elles ont procédé, à ce titre, à une évaluation des réalisations du Processus de Barcelone, vingt ans après son lancement, ainsi que de celles de l’Union pour la Méditerranée. Ayant convenu que le bilan de la coopération euro-méditerranéenne reste à parfaire, les deux parties ont appelé à redoubler les efforts visant à renforcer la complémentarité entre l’UpM et les autres forums de coopération régionale (5+5, UMA, UA, UE et ligue Arabe).
Les deux parties ont réaffirmé pareillement leur attachement au Cadre de Dialogue en Méditerranée occidentale « 5+5 ». Elles se sont réjouies, à cet égard, de la qualité des échanges et des résultats de la précédente Conférence des Ministres des Affaires Etrangères, tenue à Lisbonne en mai 2014, ainsi que de l’élargissement des segments de coopération du 5+5 qu’il convient de consolider et d’opérationnaliser dans l’intérêt de ses Etats membres, en particulier, et de la région méditerranéenne, en général.
Dans le cadre de la Politique de Voisinage de l’Union européenne, le Président du Conseil Matteo Renzi s’est félicité de la volonté affichée par le Gouvernement algérien à travers l’engagement de discussions en vue de la conclusion du Plan d’Action, visant à apporter une plus-value à l’Accord d’Association Algérie-Union Européenne en vigueur depuis 2005, et a ainsi exprimé l’espoir que lesdites-discussions puissent s’achever dans les meilleurs délais possibles. S’agissant du processus de révision de la Politique Européenne de Voisinage, le Président du Conseil, Matteo Renzi, et le Premier Ministre de la République Algérienne, Abdelmalek Sellal, se sont félicités du succès de la rencontre ministérielle de Barcelone d’avril dernier, qui a confirmé la volonté commune de l’ Union Européenne et des Pays partenaires du Voisinage Sud de relancer et de renforcer cette politique, sur la base d’une application plus efficace des principes de différenciation, d’inclusivité et de co-appropriation.
En vertu du Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération, les deux parties ont décidé de tenir le prochain Sommet bilatéral en Algérie, à une date à convenir par voie diplomatique.