Le Roi du Maroc, président du Comité Al Qods (Jérusalem), a appelé à « une forte mobilisation de nos moyens et de nos ressources propres pour (…) la défense de la ville sainte ».
Le Comité Al-Qods, qui rassemble une quinzaine de pays musulmans, était réuni vendredi à Marrakech, au Maroc, en présence du président palestinien Mahmoud Abbas et sur fond de tensions autour des colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Dans un discours d’ouverture, le Roi Mohammed VI a estimé que la protection d’Al Qods exige confiance, crédibilité et une présence qui permette de peser de tout son poids pour défendre le caractère arabo-islamique d’Al Qods et la préservation de son identité civilisationnelle en tant que berceau des religions et symbole de paix et de coexistence entre les cultures.
Pour le souverain marocain, « La situation est grave (…) Elle commande également de mettre au point des propositions sérieuses et pragmatiques, et d’entreprendre des initiatives réalistes, tout en prévoyant les moyens de leur mise en œuvre et les mécanismes de leur financement ».
Passant en revue les réalisations accomplies par l’Agence Beït Mal Al-Qods (un fonds d’aide à Jérusalem) et ses actions sur le terrain, le Roi a estimé que « notre ambition dépasse largement les moyens limités dont dispose l’Agence, et qui sont dus aux faibles contributions prévues à son budget ».
« Et parce que les démarches diplomatiques, pour importantes qu’elles soient, ne suffisent pas, à elles seules, à modifier la situation sur le terrain, nous avons tenu à renforcer l’action du Comité Al-Qods, en veillant à ce que l’Agence Beït Mal Al Qods intensifie, sur le terrain, les actions ayant un impact direct et concret dans l’amélioration des conditions de vie des populations d’Al-Qods », a-t-il ajouté.
Evoquant les négociations de paix israélo-palestiniennes en cours, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé pour sa part à ce que les pourparlers « ne servent pas de couverture à l’extension de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés ».
« Il ne peut y avoir de paix sans stabilité, ni d’accord sans que Jérusalem-Est occupée ne soit reconnue comme capitale de l’Etat de Palestine », a ajouté le président palestinien.
« Jamais Al Aqsa n’a été aussi menacée que de nos jours, l’occupation israélienne accélérant, de manière inédite, l’exécution de ce qu’elle considère comme étant sa bataille ultime dans la guerre qu’elle mène dans l’objectif d’oblitérer le cachet arabe, islamique et chrétien d’Al Qods Est », a-t-il dit.
M. Abbas a prévenu que l’occupation poursuit sa machination pour atteindre son objectif ultime qui consiste en la judaïsation d’Al Qods à travers l’altération du cachet et de la structure d’Al Qods dans ses infimes détails, la création d’un paysage autre qui s’accommode des illusions mythiques et de l’insolence de la force et l’exécution d’un plan d’épuration ethnique à l’encontre des Palestiniens, en vue d’en faire une minorité dans leur propre ville, avec une qualité de résident.
Les ambassadeurs britannique, français, italien et espagnol ont été convoqués vendredi au ministère des Affaires étrangères israélien, en riposte à la convocation la veille d’ambassadeurs israéliens dans ces mêmes pays, suite à l’annonce il y a une semaine de plans de construction de quelque 1.800 nouveaux logements dans les colonies.
Ils se sont vu signifier que « leur position sans cesse partiale contre Israël et en faveur des Palestiniens était inacceptable » et mettait « en péril les possibilités de parvenir à un accord entre les deux camps », a précisé un porte-parole de ma diplomatie israélienne.
Durant sa dernière navette au Proche-Orient, qui s’est achevé le 6 janvier, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a présenté aux responsables israéliens et palestiniens un projet d' »accord-cadre » traçant les grandes lignes d’un règlement définitif sur les frontières, la sécurité, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens.