Incapable d’exiger des États-Unis l’extradition du prédicateur turc Fethullah Gülen qu’il accuse sans preuve d’être le principal instigateur du coup d’État manqué d’août 2016, le président islamiste Recep Tayyip Erdogan met tout son poids pour traquer les gülenistes partout dans le monde.
Particulièrement dans les pays où des partis affiliés aux Frères musulmans sont soit au pouvoir (comme au Maroc avec le PJD), soit associés au pouvoir (comme en Tunisie avec Ennahdha).
Selon des informations révélées par le site Middle East Eye, fondé en 2014 par l’ancien journaliste britannique du The Guardian David Hearst, « quatre Turcs ont été arrêtés ces derniers mois par les autorités marocaines pour leurs liens présumés avec Fethullah Gülen ». Il s’agit de deux professeurs et de deux commerçants qui, depuis leur arrestation, ont été incarcérés à la prison de Salé 2, au nord de Rabat, où sont généralement placés les islamistes armés. La Cour suprême marocaine a donné un avis favorable à l’extradition de deux d’entre eux, mais la décision n’a pas été encore exécutée.
Par crainte d’être extradés, une dizaine d’hommes d’affaires turcs ont quitté le Maroc pour l’Europe juste après ces arrestations.
Les bonnes relations entre Rabat et Ankara ont déjà conduit le roi Mohammed VI à fermer en janvier dernier, à la demande d’Erdogan, les écoles Al Fatih, sept écoles fondées depuis 1994 par les gülenistes à Casablanca, Tanger, El Jadida et Fès. La Tunisie a déjà fermé deux écoles gülenistes sous la pression de la Turquie.