Une bombe à retardement
Le taux de chômage des jeunes, qui atteint environ 30% au Maroc, est un problème à prendre « très au sérieux », a déclaré vendredi une responsable de la Banque mondiale (BM), au terme d’une visite de deux jours dans le royaume. »C’est un problème à prendre très au sérieux », a affirmé à l’AFP Inger Andersen, vice-présidente de la BM pour la région Moyen-Orient et Afrique du nord. Selon un rapport publié en juin par son institution, le taux de chômage chez les 15-29 ans, qui représentent 44% de la population en âge de travailler, atteint environ 30% dans le royaume. Surtout, a relevé Mme Andersen, ce chiffre masque un problème encore plus profond: un nombre notable de ces jeunes ont « déserté » -par fatalisme- le marché du travail et ne sont plus « en recherche (active, ndlr) d’emploi », a-t-elle souligné. La responsable de la Banque mondiale a fait valoir que ce constat était un problème commun aux pays du Printemps arabe. Le Maroc a été touché à la marge par la vague des révolutions arabes. Le roi Mohammed VI a adopté l’an dernier une nouvelle constitution censée apporter un vent de réformes. A l’automne, et pour la première fois, les islamistes du Parti justice et développement (PJD) sont sortis vainqueur des législatives et leur chef, Abdelilah Benkirane, a été nommé Premier ministre. La grogne sociale reste toutefois présente en raison notamment de la situation économique: après avoir enregistré 4,9% de croissance en 2011, le Maroc devrait connaître un ralentissement en 2012, à 3%, selon la BM. Le déficit budgétaire a lui atteint 6,1% l’an dernier. Cité par l’agence de presse marocaine MAP, le ministre des Finances, Nizar Baraka, a réaffirmé cette semaine que Rabat espérait revenir à 5% de déficit d’ici la fin de l’année.
LesEchos.fr
7 septembre 2009