Les dirigeants intérimaires du Mali : le président Dioncounda Traoré et son premier ministre, Modibo Diarra, ont annoncé le lundi 20 août, la formation d’un nouveau gouvernement.
Sommés par l’organisation ouest-africaine, la Cedeao, de former un « gouvernement de large ouverture » pour remplacer l’ancien qui avait échoué à faire avancer la transition politique mise en place en avril, les deux chefs de l’exécutif ont confectionné une liste de 31 membres (contre 24 dans l’ancien cabinet) incluant les représentants des principales formations politiques du pays.
Les changements majeurs de la nouvelle équipe concernent surtout les Affaires étrangères et la Communication, dont les anciens titulaires sortent du gouvernement. Cinq, au moins, des ministres sont considérés comme des proches du chef des putschistes, le capitaine Amadou Sanogo, qui a remis théoriquement le pouvoir au gouvernement civil intérimaire, sur injonction de la Cedeao, mais qui continue d’exercer une influence.
L’objectif numéro un assigné au nouveau cabinet, censé regrouper les principales sensibilités du pays et réunir un certain consensus national, est de travailler à reconquérir les régions du nord, aux mains des rebelles islamistes et de bandes terroristes multiples, depuis avril dernier. Mais, les observateurs s’interrogent sur la capacité de l’exécutif malien, dont le premier ministre Modibo Diarra est fortement contesté par l’opinion, à réaliser l’intégrité du territoire perdu, sans appui extérieur. Or le capitaine Sanogo, dont les hommes détiennent les portefeuilles stratégiques de la Défense et de la Sécurité, ne veut pas entendre parler d’intervention de la force militaire ouest-africaine au Mali.